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A la confluence des rivalités géopolitiques au Moyen-Orient, que devient l’Irak aujourd’hui (3/3) ? Des tensions politiques internes toujours vives

Par Emile Bouvier
Publié le 23/05/2025 • modifié le 23/05/2025 • Durée de lecture : 12 minutes

I. Une scène politique irakienne en pleine recomposition

La scène politique intérieure irakienne est profondément marquée par les élections législatives de 2021 et leurs conséquences mais, presque plus encore, par celles qui se tiendront le 11 novembre prochain [1].

Pour rappel, l’Irak a connu une crise politique majeure de novembre 2021 à octobre 2022 à la suite des élections parlementaires. Celles-ci ont en effet été une lourde défaite pour les partis soutenus par l’Iran ou partisans de ce dernier, provoquant des émeutes le 5 novembre à Bagdad et plus particulièrement dans la Zone verte (mieux connue sous le nom de « Green Zone »), prise d’assaut par les sympathisants des partis pro-iraniens [2]. Le surlendemain, le Premier ministre Mustafa al-Kadhimi faisait l’objet d’une tentative d’assassinat commise, selon les autorités, par des membres des milices chiites irakiennes soutenues par l’Iran [3]. Le mouvement sadriste avec à sa tête Moqtada al-Sadr, grand vainqueur des élections et résolument opposé à l’ingérence de toute puissance étrangère en Irak - qu’il s’agisse des Etats-Unis ou de l’Iran - proposa alors de former un gouvernement majoritaire. Finalement, les mois qui suivront ne connaîtront qu’une série de négociations vaines ou stériles et aucun gouvernement ne parviendra à être formé. Après plusieurs coups d’éclat (comme la démission des 73 députés sadristes du Parlement le 13 juin 2022 [4]) et des violences (telles que celles ayant opposé les forces de sécurité aux partisans d’al-Sadr le 27 juillet [5] et de fin août à fin septembre [6]), le chef du mouvement sadriste annoncera se retirer de la vie politique [7]. Les places des députés sadristes seront finalement occupées par des députés de l’alliance chiite du Cadre de coordination [8], dont les partis pro-iraniens sont le fer de lance, faisant de cette coalition la première force au Parlement [9]. C’est ainsi qu’elle nommera à la primature irakienne l’actuel Premier ministre, Mohammed Shia al-Sudani, le 25 juillet 2022 [10].

Aujourd’hui, les partis et figures politiques irakiennes se mettent en ordre de bataille pour les prochaines élections législatives. L’un des enjeux majeurs de ce scrutin est la place qu’occupera, ou non, le Mouvement sadriste : Moqtada al-Sadr a en effet appelé à nouveau ses partisans, le 15 avril 2025 [11], à boycotter ces élections, menaçant de facto la légitimité de celles-ci si le corps électoral venait à être amputé des électeurs du parti ayant obtenu le plus grand nombre de voix lors des dernières élections. Une telle situation profiterait probablement aux partis pro-iraniens du Cadre de coordination, qui ont annoncé le 27 avril se diviser en trois listes distinctes pour les élections afin de maximiser le nombre de sièges qu’obtiendrait le mouvement au Parlement, avant de s’y unir à nouveau sous une coalition faîtière visant à former un gouvernement [12]. Les ambitions du Cadre de coordination pourraient toutefois être mises en difficulté par ses divisions croissantes [13] et par l’annonce, le 24 avril, du Premier ministre Muhammad Shia al-Sudani - pourtant porté au pouvoir par le Cadre de coordination en 2022 - de se présenter aux élections [14], visant une reconduite de son poste, cette fois comme hérault de son parti le Mouvement de l’Euphrate (Al-Furaatin), qui l’a d’ailleurs à nouveau adoubé comme son président dès le lendemain [15]. Cette annonce a été perçue comme une surprise par les membres du Cadre de coordination, certains affirmant qu’il s’agissait là d’un « renversement des accords précédemment conclus » [16]. Deux autres variables, dont l’ampleur exacte dans l’équation électorale reste encore à définir, pourraient également influer le résultat : premièrement, le précédent Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi est revenu officiellement en Irak au début d’avril 2025 après deux ans et demi d’un exil qu’il s’était lui-même imposé, dans l’objectif de participer potentiellement aux élections législatives de novembre 2025 [17]. Deuxièmement, des pans de la société civile appellent au retour à l’ancien système électoral, adopté en 2019 mais annulé en mars 2023 par le Parlement [18], qui divisait les provinces en districts de plus petite taille afin de favoriser les candidats indépendants - et donc les forces politiques émergentes - plutôt que les larges structures politiques établies de longue date. Si le gouvernement a annoncé le 11 avril ne pas souhaiter rétablir l’ancien système électoral [19], une potentielle nouvelle réforme de celui-ci a fait l’objet de débats houleux au printemps 2025 [20], confirmant la sensibilité de cette question et la possibilité qu’elle puisse être étudiée à nouveau d’ici à novembre 2025.

A noter que la situation dans la région autonome du Kurdistan d’Irak (RAK) diffère de celle du reste de l’Irak : la RAK a en effet tenu ses élections législatives le 20 octobre 2024, après là aussi de nombreux débats concernant la loi électorale et les conditions d’organisation du scrutin [21].

Les deux principaux partis kurdes traditionnels, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK- le parti du clan Barzani) et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK-le parti du clan Talabani), ont remporté l’élection avec respectivement 39 et 23 des sièges, talonnés avec une certaine marge par le parti réformiste Goran et ses 15 sièges. Si le PDK et l’UPK continueront donc d’exercer leur quasi-condominium sur la RAK, leur rivalité historique les empêche toutefois de s’entendre sur la répartition des postes-clés dans la région autonome kurde : aujourd’hui encore, celle-ci ne dispose pas d’un nouveau gouvernement et la nouvelle législature ne s’est réunie qu’une seule fois le 3 décembre, le PDK et l’UPK ayant décidé de boycotter les autres sessions [22]. Certaines voix critiques de la société civile kurde font valoir que de nouvelles élections devraient être organisées en raison de l’échec du PDK et de l’UPK à former un gouvernement dans les 45 jours ayant suivi l’annonce des résultats de l’élection, comme énoncé par la Constitution [23]. Le Parlement kurde avait officiellement cessé d’exercer ses fonctions depuis le 30 mai 2023 en raison, selon la Cour suprême irakienne, de l’inconstitutionnalité de l’extension d’un an du mandat des députés décidée en 2022 [24]. Alors que les Etats-Unis pressent les partis kurdes à trouver une solution rapide [25], ceux-ci ont assuré avoir prévu de nouveaux cycles de négociations dans les prochaines semaines [26].

II. Bagdad-Erbil, des relations toujours conflictuelles

Les relations entre la Région autonome du Kurdistan (RAK) d’Irak et le gouvernement fédéral irakien de Bagdad reste, aujourd’hui, une source de déstabilisation politique et économique. Pour rappel, la Constitution irakienne de 2005, qui établit un Etat fédéral, reconnaît officiellement la région du Kurdistan comme une entité fédérée avec ses propres institutions. Elle lui accorde, notamment, le droit de gérer tous les domaines non exclusivement réservés au gouvernement fédéral (éducation, langue, fiscalité, politique économique…). Toutefois, l’autonomie kurde sur certains de ces sujets, notamment celui de l’exportation de pétrole, fait l’objet d’une contestation par Bagdad depuis 2014. Les Kurdes irakiens sont en effet maîtres de vastes réserves de pétrole et de gaz et en assurent eux-mêmes l’exportation vers la Turquie, se gardant une partie substantielle, sinon la totalité, des revenus qu’ils en dégagent [27] (du moins jusqu’en mars 2023, date à laquelle un tribunal d’arbitrage basé à Paris a statué en faveur de Bagdad, affirmant qu’Ankara avait violé un accord de 1973 en permettant à Erbil d’exporter du pétrole de manière indépendante [28]. Depuis, les exportations de pétrole kurde irakien vers la Turquie ont cessé). Ce manque à gagner pour Bagdad provoque la colère des autorités irakiennes qui bloquent régulièrement, en représailles, le versement des fonds indispensables à la RAK pour le paiement de ses fonctionnaires notamment, réduisant donc souvent leur solde, ou reportant leur versement à une date incertaine et créant une grogne sociale croissante [29]. Par ailleurs, les différends sont également de nature territoriale : les forces kurdes (les Peshmergas) se sont en effet emparées de plusieurs pans de territoire se trouvant en-dehors de celui des frontières officielles du Kurdistan irakien à l’aune des offensives-éclairs de Daech en 2013-2014 et de l’effondrement de l’armée irakienne, provoquant là encore la colère des autorités fédérales. Enfin, les tensions entre Bagdad et Erbil restent fortes depuis le référendum sur l’indépendance du Kurdistan d’Irak organisé par le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK) en 2017 qui, en dépit de sa très forte approbation par les Kurdes (92% des votants s’étant déclarés en faveur de l’indépendance [30]), a été fermement rejeté par l’Irak et les pays voisins. Cette pierre d’achoppement, de même que celle des différends territoriaux et du pétrole, explique en grande partie l’offensive à l’automne 2017 des milices chiites appuyées par l’armée irakienne contre les forces kurdes ayant permis à Bagdad de reprendre le contrôle de Kirkouk, quatrième plus grande ville du pays [31] et verrou stratégique permettant l’exploitation de l’un des plus grands gisements de pétrole du pays [32].

Dans ce contexte, gouvernement fédéral de Bagdad et GRK se trouvent dans une forme d’impasse depuis plusieurs années, chacun se rejetant la responsabilité de la situation [33]. Les négociations visant par exemple à reprendre les exportations de pétrole kurde, y compris sous la supervision de Bagdad, ne cessent d’échouer, en dépit des pressions américaines à l’égard des autorités irakiennes, le 19 mars dernier, les enjoignant à « reprendre les exportations et honorer les contrats signés avec les entreprises américaines » [34]. Sans accord sur le pétrole kurde irakien, Bagdad continue de ne pas payer à Erbil l’intégralité des fonds qu’il lui doit pour le paiement du salaire des quelque 1,2 million [35] de fonctionnaires de la RAK [36], à qui le GRK doit désormais en moyenne 44 500€ chacun [37]. Une situation décriée par les Kurdes irakiens comme Massoud Barzani, président du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et ancien président de la région, qui déplorait le 15 mai « qu’il semblerait que les Kurdes sont des étrangers dans ce pays » [38]. Ce bras-de-fer entre Bagdad et Erbil vise, essentiellement, à permettre au gouvernement fédéral de grever progressivement l’autonomie de la RAK et de prendre le contrôle de ses ressources-clés : après le pétrole kurde irakien - à l’égard duquel le PIB de la RAK se montrait dépendant à hauteur de 95% en 2017 [39] -, dont Bagdad est parvenu à arrêter l’exportation vers la Turquie, les autorités irakiennes ont obtenu le 10 février que la Cour suprême ordonne que les salaires kurdes soient versés directement par Bagdad et non plus par Erbil [40]. Cette décision est saluée par de nombreux fonctionnaires kurdes irakiens, lassés par plusieurs mois de solde non versée [41]. Le gouvernement fédéral irakien exploite par ailleurs la fragilité politique actuelle du Kurdistan d’Irak qui, comme évoqué supra, n’est pas parvenu à former de nouveau gouvernement [42] en dépit des élections parlementaires organisées le 20 octobre dernier [43].

III. Une diplomatie d’équilibriste

A la croisée des intérêts de nombreuses puissances régionales et mondiales, l’Irak s’emploie aujourd’hui à entretenir des relations aussi bonnes que possible avec son voisinage tout en affirmant sa volonté d’indépendance stratégique. Israël s’est en effet employé ces derniers mois, notamment à l’aune de la guerre à Gaza et des dizaines d’attaques contre des bases américaines en Irak par des milices chiites, à réaffirmer la nécessité d’une souveraineté irakienne pleine et entière, débarrassée des ingérences étrangères [44]. C’est dans ce cadre que les autorités irakiennes ont par exemple entamé en janvier 2024 des pourparlers avec les Etats-Unis afin d’établir le calendrier d’un désengagement progressif des forces américaines dans le pays [45] et, en mai de la même année, obtenu le départ de la Mission d’assistance à l’Irak des Nations unies (UNAMI) établie en 2003 [46]. Toutefois, au fur et à mesure des mois et de l’actualité régionale [47], la nature du départ des forces américaines a été nuancée, Washington affirmant qu’il ne s’agissant pas d’un « retrait » à proprement parler de ses soldats et matériels dans le pays, mais de la fin de la mission militaire de la coalition Inherent Resolve, créée en juin 2014 et dirigée contre Daech [48]. Ainsi, si des forces de la coalition quitteront certaines bases irakiennes, les Etats-Unis continueront d’entretenir une présence militaire dans le pays. Celle-ci apparaît d’autant plus réelle que le retrait américain de Syrie, décidé à la suite du renversement du régime de Bachar al-Assad en décembre 2024, a quant à lui déjà débuté et a consisté en un premier redéploiement fin avril 2025 des forces américaines sur la base d’Ayn al-Assad, en Irak [49].

Les relations avec l’Iran et la Turquie restent quant à elles particulièrement ambivalentes à la fois en raison de l’ingérence de ces deux puissances dans les affaires irakiennes mais également du caractère quasi-incontournable de la collaboration entre ces pays et Bagdad en matière économique, culturelle et sécuritaire. L’Irak reste en effet étroitement lié à l’Iran [50], en particulier dans le domaine énergétique où le territoire irakien est devenu un débouché indispensable pour Téhéran, la consommation énergétique irakienne étant assurée à hauteur de 30% par le gaz iranien [51]. Les deux pays continuent donc de collaborer étroitement [52], en dépit du risque de sanctions américaines et des activités des milices chiites en Irak. De fait, la présence de ces dernières, et avec elles l’appareil politico-économique mis en place par les miliciens chiites et leurs alliés au cours de la décennie passée, octroie à l’Iran une présence majeure dans le pays avec laquelle Bagdad est obligé de composer [53]. Les relations avec la Turquie sont elles aussi complexes : si les deux pays ont signé plusieurs accords notables ces derniers mois [54], l’Irak a protesté à plusieurs reprises contre les opérations militaires et frappes aériennes conduites dans le nord de l’Irak contre les guérilleros du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). L’annonce par ce dernier de sa dissolution le 12 mai devrait toutefois permettre de mettre fin dans un futur potentiellement proche à cette pierre d’achoppement grevant les relations irako-turques depuis plusieurs années [55]. Ces dernières devraient d’ailleurs trouver un nouvel axe d’essor avec le projet de « route du développement » porté par les deux pays.

L’Irak s’emploie par ailleurs, alors que sa situation sécuritaire se stabilise, à redévelopper sa diplomatie régionale. Bagdad est par exemple à l’origine de la médiation réussie entre l’Iran et l’Arabie saoudite afin de normaliser les relations entre les deux rivaux moyen-orientaux : les diplomates irakiens se sont mis à l’ouvrage dès 2022 [56] avant que la Chine n’obtienne finalement, le 10 mars 2023, le privilège d’organiser à Pékin la signature de l’accord de normalisation [57]. Fort de ce succès en dépit de la faible publicité réservée à l’Irak, il s’est investi au printemps de la même année dans les tensions entre l’Egypte et l’Iran, parvenant à restaurer les relations entre ces deux pays [58]. Le 20 mai 2025, le ministre irakien des Affaires étrangères Fuad Hussein annonçait quant à lui que l’Irak allait proposer ses services de médiateur au Yémen, au Soudan et à la Libye [59]. Bagdad est notamment parvenu à nouer, depuis 2019, des liens particulièrement étroits avec la Jordanie et l’Egypte ; début mai 2025 encore, les représentants de ces trois pays se sont rencontrés en amont du sommet de la Ligue Arabe organisé dans la capitale irakienne le 17 mai [60]. Les trois pays organisent, de fait, des rencontres tripartites régulières au cours desquelles sont discutés des sujets de toute nature les intéressant [61].

Conclusion générale

L’Irak continue de faire face à de nombreux défis politiques, sécuritaires, économiques et climatiques. Si son territoire connaît un apaisement relatif du fait de l’affaiblissement de Daech et de l’annonce de la dissolution du PKK, l’insécurité reste encore prégnante et alimentée tant par des groupes entretenant des visées politiques que par des individus en quête de prédation économique. L’économie irakienne, quant à elle, subit les contre-coups des variations des cours de pétrole induites par l’actualité toujours mouvante de la région ; il en résulte un maintien d’une large partie de la population dans des conditions de vie dégradées, à l’origine d’une gronde populaire exacerbée par la corruption rampante. Le dérèglement climatique, tel que les autorités irakiennes l’abordent aujourd’hui et au vu des estimations scientifiques, devrait participer à une fragilisation de la situation socio-économique des Irakiens. Dans ce contexte, la vie politique irakienne, marquée par une logique confessionnelle et sectaire, ne parvient que très partiellement à répondre à ces défis. Les élections législatives de novembre 2025 seront, à cet égard, déterminantes.

Lire les parties précédentes :

 A la confluence des rivalités géopolitiques au Moyen-Orient, que devient l’Irak aujourd’hui (1/3) ? Une situation sécuritaire toujours volatile
 A la confluence des rivalités géopolitiques au Moyen-Orient, que devient l’Irak aujourd’hui (2/3) ? Une société et une économie menacées par de nombreux défis

A lire sur Les clés du Moyen-Orient :
 Kirkouk, histoire d’une ville disputée
 Téhéran et l’Irak : positionnement diplomatique, engagement sur le théâtre irakien
 Entretien avec Arthur Quesnay sur la présence iranienne en Irak et sur l’escalade des tensions entre Téhéran et Washington
 Les ressources de la Région autonome du Kurdistan d’Irak : une économie dominée par l’or noir
 La « route du développement » : la Turquie se positionne face aux « routes de la soie » chinoise et indienne au Moyen-Orient (1/2)
 Entretien avec Pierre-Jean Luizard – La crise du système politique irakien

Bibliographie :
 Elizabeth Ferris and Kimberly Stoltz. "The future of Kirkuk : the referendum and its potential impact on displacement." The Brookings Institution 3 (2008).
 Hassan, Kamaran Ali. The Economic effects of Oil Investments (Case of Kurdistan Region and Iraq). Journals Kufa for Chamical, 2017, vol. 2, no 2.

Sitographie :
 La Chine appelle à la retenue après l’attaque contre le Premier ministre irakien, Xinhua, 9 avril 2025, https://french.xinhuanet.com/20250409/27f8f12a85ac492c92ae2d55890a8e96/c.html
 Iraq protesters take to the streets and clash with police, Al Jazeera, 5 novembre 2021, https://www.aljazeera.com/news/2021/11/5/iraq-protesters-take-to-the-streets-and-clash-with-police
 Iran-backed militia behind attack on Iraqi PM - sources, Reuters, 8 novembre 2021, https://www.reuters.com/world/middle-east/iran-backed-militia-behind-attack-iraqi-pm-sources-2021-11-08/
 La démission des députés sadristes aggrave la crise politique, Le Monde, 14 juin 2022, https://www.lemonde.fr/international/article/2022/06/14/la-demission-des-deputes-sadristes-aggrave-la-crise-politique_6130247_3210.html
 Pro-Sadr demonstrators storm parliament in Iraq’s Green Zone, France 24, 27 juillet 2022, https://www.france24.com/en/middle-east/20220727-pro-sadr-demonstrators-storm-parliament-in-iraq-s-green-zone
 Shia leader Sadr’s supporters storm Baghdad’s government zone, Al Jazeera, 28 septembre 2022, https://www.aljazeera.com/news/2022/9/28/shia-leader-sadrs-supporters-storm-baghdads-government-zone
 Muqtada al-Sadr has announced his withdrawal from politics, Carnegie Endowment, 29 août 2022, https://carnegieendowment.org/middle-east/diwan/2022/08/muqtada-al-sadr-has-announced-his-withdrawal-from-politics?lang=en
بالأرقام.. الإطار التنسيقي بات القوة الأولى في البرلمان العراقي, Alhurra, 23 juin 2022, https://www.alhurra.com/iraq/2022/06/23/بالأرقام-الإطار-التنسيقي-بات-القوة-الأولى-في-البرلمان-العراقي
 Iraqi Parliament Approves New Government, PUKmedia, 13 octobre 2022, https://pukmedia.com/EN/Details/74942
 Sadr renews boycott of Iraq’s political process : A strategic stance or tactical maneuver ?, Emirates Policy Center, 25 août 2022, https://epc.ae/en/details/scenario/sadr-renews-boycott-of-iraq-s-political-process-a-strategic-stance-or-tactical-maneuver-
 Iraqi Parliament Approves New Government, Kurdistan24, 13 octobre 2022, https://www.kurdistan24.net/en/story/837279
 Debate on change within PMU puts spotlight on Shiite division in Iraq, Amwaj Media, 15 août 2022, https://amwaj.media/en/media-monitor/debate-on-change-within-pmu-puts-spotlight-on-shiite-division-in-iraq
 Rudaw Arabic Twitter Post, Rudaw, 9 avril 2025, https://x.com/rudaw_arabic/status/1912440423819124811
 Sudani reconfirmed as Euphrates Movement leader ; party calls for timely elections, Kurdistan24, 11 avril 2025, https://www.kurdistan24.net/en/story/837017/sudani-reconfirmed-as-euphrates-movement-leader-party-calls-for-timely-elections
 Iraqi Parliament Approves New Government, Alwathika, 13 octobre 2022, https://www.alwathika.com/article/?t=126025
 Inside story : Kadhimi eyes political party amid shifting sands in Iraq, Amwaj Media, 20 août 2022, https://amwaj.media/en/media-monitor/inside-story-kadhimi-eyes-political-party-amid-shifting-sands-in-iraq
 L’Irak modifie sa loi électorale sous les huées des partis d’opposition, Le Figaro, 27 mars 2023, https://www.lefigaro.fr/flash-actu/l-irak-modifie-sa-loi-electorale-sous-les-huees-des-partis-d-opposition-20230327
 Iraqi Parliament Approves New Government, Rudaw, 13 octobre 2022, https://www.rudaw.net/english/middleeast/iraq/110420251
 Iraqi lawmakers clash over election law amendments, The New Region, 15 avril 2025, https://thenewregion.com/posts/1814/iraqi-lawmakers-clash-over-election-law-amendments
 Six months of stalemate : Kurdistan’s government formation crisis deepens, Shafaq News, 1 avril 2025, https://shafaq.com/en/Report/Six-months-of-stalemate-Kurdistan-s-government-formation-crisis-deepens
 Iraqi Kurdish politics in paralysis after parliament dissolved, The New Arab, 6 mai 2025
https://www.newarab.com/news/iraqi-kurdish-politics-paralysis-after-parliament-dissolved
 Iraqi Kurdistan 2022 parliament extension unconstitutional, supreme court rules, Reuters, 30 mai 2023
https://www.reuters.com/world/middle-east/iraqi-kurdistan-parliaments-2022-term-extension-unconstitutional-supreme-court-2023-05-30/
 Kurdish parties must ‘work quickly’ to form government : US official, Rudaw, 2 mai 2025
https://www.rudaw.net/english/interview/02052025
 PUK, KDP government talks to resume in near future, The New Region, 19 mai 2025
https://thenewregion.com/posts/2307/puk-kdp-government-talks-to-resume-in-near-future
 Oil association urges renewed efforts to resume Kurdish exports, Rudaw, 27 avril 2025
https://www.rudaw.net/english/business/27042025
 Iraqi Kurdistan faces a deepening economic crisis as unpaid wages pile up, The Conversation, 11 mars 2025
https://theconversation.com/iraqi-kurdistan-faces-a-deepening-economic-crisis-as-unpaid-wages-pile-up-251550
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https://geoexpro.com/kirkuk-a-silent-giant-oilfield/
 KRG Meets Obligations, But Baghdad Still Withholds Salaries : KDP MP Demands Answers, Kurdistan24, 10 mai 2025
https://www.kurdistan24.net/en/story/839573
 US urges Iraq to resume Kurdish oil exports, honor contracts with American companies, Rudaw, 19 mars 2025
https://www.rudaw.net/english/business/190320251
 Iraqi Kurdistan Faces a Deepening Economic Crisis as Unpaid Wages Pile Up, Wire, 13 mars 2025
https://thewire.in/news/iraqi-kurdistan-faces-a-deepening-economic-crisis-as-unpaid-wages-pile-up
 KRG blames Baghdad for unpaid salaries, Rudaw, 2 janvier 2025
https://www.rudaw.net/english/middleeast/iraq/020120251
 Unpaid salaries ; The KRG owes more than 23 trillion dinars to salaried employees, Draw, 23 décembre 2024
https://drawmedia.net/en/page_detail?smart-id=16111
 KDP’s Barzani says Baghdad treatment of Kurdish civil servants ‘unacceptable’, Rudaw, 15 mai 2025
https://www.rudaw.net/english/kurdistan/15052025
 Federal Supreme Court Orders Nationalisation of Kurdistan Salaries After President’s Lawsuit, PUK Media, 18 février 2025
https://www.pukmedia.com/EN/Details/77616
 « Nos élites ont si mal dirigé la région » : au Kurdistan irakien, les fonctionnaires manifestent après des mois d’impayés, RFI, 3 mars 2024
https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240303-nos-%C3%A9lites-ont-si-mal-dirig%C3%A9-la-r%C3%A9gion-au-kurdistan-irakien-les-fonctionnaires-manifestent-apr%C3%A8s-des-mois-d-impay%C3%A9s
 KDP and PUK hold meeting to form regional government, ANHA, 28 avril 2025
https://hawarnews.com/en/kdp-and-puk-hold-meeting-to-form-regional-government
 United States agrees to negotiate planned troop withdrawal from Iraq, Le Monde, 27 janvier 2024
https://www.lemonde.fr/en/international/article/2024/01/27/united-states-agrees-to-negotiate-planned-troop-withdrawal-from-iraq_6470007_4.html
 UN mission in Iraq to end after two decades, France24, 31 mai 2024
https://www.france24.com/en/live-news/20240531-un-mission-in-iraq-to-end-after-two-decades
 US announces coalition mission in Iraq to end by 2025, but US ‘not withdrawing’, Breaking Defense, 27 septembre 2024
https://breakingdefense.com/2024/09/us-announces-coalition-mission-in-iraq-to-end-by-2025-but-not-withdrawing/
 US military convoys move from Syria to Iraq’s Ain al-Asad base, Al Mayadeen, 20 avril 2025
https://english.almayadeen.net/news/politics/us-military-convoys-move-from-syria-to-iraq-s-ain-al-asad-ba
 From Rivals to Allies : Iran’s Evolving Role in Iraq’s Geopolitics, Middle East Council on Global Affairs, avril 2024
https://mecouncil.org/publication_chapters/from-rivals-to-allies-irans-evolving-role-in-iraqs-geopolitics/
 Iran, Iraq eye joint industrial parks, stronger private sector ties, Tehran Times, 9 avril 2025
https://www.tehrantimes.com/news/511602/Iran-Iraq-eye-joint-industrial-parks-stronger-private-sector
 CSAG Strategy Paper : “Iran’s Shadow Army : The PMF’s Growing Influence in Iraq”, Near East South Asia, 14 mai 2025
https://nesa-center.org/csag-strategy-paper-irans-shadow-army-the-pmfs-growing-influence-in-iraq/
 Water for security : Iraq-Turkey deal reveals extent of military intervention, The New Arab, 29 avril 2024
https://www.newarab.com/news/water-security-iraq-turkey-deal-revealed
 Iraq ’strongly’ condemns Turkish-Iranian strikes in Kurdistan, France24, 21 novembre 2022
https://www.france24.com/en/middle-east/20221121-iraq-strongly-condemns-turkish-iranian-strikes-in-kurdistan
 Iraq to continue mediation between Iran, Saudi Arabia : MP, Tehran Times, 4 décembre 2022
https://www.tehrantimes.com/news/479339/Iraq-to-continue-mediation-between-Iran-Saudi-Arabia-MP
 Saudi-Iran Deal : A Test Case of China’s Role as an International Mediator, Georgetown Journal of International Affairs, 23 juin 2023
https://gjia.georgetown.edu/2023/06/23/saudi-iran-deal-a-test-case-of-chinas-role-as-an-international-mediator/
 Foreign ministers of Iraq, Egypt, Jordan meet in Baghdad ahead of Arab League Summit, Anadolu Ajansi, 15 mai 2025
https://www.aa.com.tr/en/middle-east/foreign-ministers-of-iraq-egypt-jordan-meet-in-baghdad-ahead-of-arab-league-summit/3568319

Publié le 23/05/2025


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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