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Par Anne-Lucie Chaigne-Oudin
Publié le 09/03/2010 • modifié le 23/01/2018 • Durée de lecture : 2 minutes

Sur le plan politique, les députés libanais sont invités à Taëf. C’est ainsi que 63 députés sur 73 se réunissent du 30 septembre au 24 octobre dans cette ville. Un document, approuvé par 59 députés, rappelle d’indépendance du Liban et met en œuvre une réforme de la constitution. Si le partage des pouvoirs est maintenu (président de la République maronite, président du Conseil sunnite et président de la Chambre chiite), les pouvoirs du président de la République sont réduits au profit de ceux du président du Conseil et les députés passent au nombre de 108, avec un nombre égal de députés chrétiens et musulmans. L’accord de Taëf prévoit également de remettre en place la souveraineté de l’Etat libanais sur l’ensemble du territoire et de dissoudre les milices.

Dans cet objectif, il est également décidé à Taëf de maintenir le rôle de la Syrie au Liban. Sur le plan militaire, l’armée syrienne peut rester de façon indéfinie, son redéploiement dans la Bekaa étant soumis à la mise en place d’un gouvernement d’entente nationale. Les politiques économique, culturelle et extérieure du Liban doivent également s’aligner sur celles de la Syrie. Un accord de fraternité est signé entre le Liban et la Syrie le 22 mai 1991.

Cet accord ne fait pas l’unanimité au Liban. Pour la population libanaise, en particulier chrétienne, l’accord est considéré comme mettant en place un protectorat syrien. Le général Aoun le refuse au motif qu’il confirme la présence syrienne. Quant aux groupements chiites (Hezbollah et Amal), ils se sentent menacés par la revalorisation des sunnites par les fonctions accrues du président du Conseil. En revanche, d’autres sont favorables à l’accord de Taëf, considéré comme le moyen de retrouver la paix, sous les auspices de la Syrie.

Le 7 novembre, 57 députés libanais élisent un président de la République proche de Damas, René Moawad, mais il est assassiné le 22 novembre. 47 députés se réunissent à nouveau le 24 novembre et élisent Elias al-Hraoui.

Bibliographie :
Georges CORM, Le Proche-Orient éclaté 1956-2007, Gallimard, 2007, 1128 pages.
Les cahiers de l’Orient, numéro 16-17, 4ème trimestre 1990.
Nadine PICAUDOU, La déchirure libanaise, Editions Complexe, Bruxelles, 1992, 274 pages.

Publié le 09/03/2010


Anne-Lucie Chaigne-Oudin est la fondatrice et la directrice de la revue en ligne Les clés du Moyen-Orient, mise en ligne en juin 2010.
Y collaborent des experts du Moyen-Orient, selon la ligne éditoriale du site : analyser les événements du Moyen-Orient en les replaçant dans leur contexte historique.
Anne-Lucie Chaigne-Oudin, Docteur en histoire de l’université Paris-IV Sorbonne, a soutenu sa thèse sous la direction du professeur Dominique Chevallier.
Elle a publié en 2006 "La France et les rivalités occidentales au Levant, Syrie Liban, 1918-1939" et en 2009 "La France dans les jeux d’influences en Syrie et au Liban, 1940-1946" aux éditions L’Harmattan. Elle est également l’auteur de nombreux articles d’histoire et d’actualité, publiés sur le Site.


 


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