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Bilan de l’offensive turque dans le nord-est syrien : entre suprématie russe et retour en scène de Damas dans les territoires kurdes

Par Emile Bouvier
Publié le 25/10/2019 • modifié le 21/04/2020 • Durée de lecture : 9 minutes

I. Le nord-est syrien, d’une présence américaine à la domination russo-syrienne

En l’espace de deux semaines, la donne géopolitique dans le nord-est syrien a changé littéralement du tout au tout. En effet, pour rappel, les forces américaines étaient positionnées suivant une large constellation de bases dans le nord de la Syrie, en territoire tenu par les Forces démocratiques syriennes (FDS). Si la position et l’ampleur exactes de ces bases n’étaient évidemment pas publiques, plusieurs éléments au fil des années (1) ont permis de comprendre que ces dernières étaient au nombre d’une dizaine, réparties de Ayn Dadad à l’ouest, près de la ville de Manbij, à Rmeilan à l’est, non loin de la localité d’Al Malikiya.

Comme expliqué dans un précédent article, à la suite de l’appel téléphonique le 6 octobre dernier entre le Président américain Donal Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdo ?an, les forces américaines se retirent progressivement de leurs positions : d’abord de la bande frontalière s’étirant de Tall Abyad à Ras al Ayn, où se concentrera l’offensive turque initiée le 9 octobre, puis de la totalité de l’Administration autonome du nord-est syrien (AANES, entité administrative de gouvernement des territoires sous contrôle kurde en Syrie), souvent sous les huées de la population, voire les jets de projectile, comme dans la ville de Qamishli (2).

Le 13 octobre, alors que les forces turques épaulées de leurs supplétifs syriens poursuivaient leur avancée le long de la frontière, les Kurdes syriens de l’AANES (3) ont annoncé avoir trouvé, à contrecœur, un accord avec Damas : « A l’évidence, le sort des Kurdes est celui d’être abandonné… Nous avons fait tout ce que nous avons pu, nous avons appelé à l’aide la communauté internationale, mais cela n’a abouti à rien. Nous avons appelé les Kurdes de tout le Moyen-Orient à faire preuve de solidarité, mais personne n’a écouté » a déclaré, Ismat Sheikh Hassan, chef du conseil militaire de Kobané, le jour de l’annonce de l’accord.

L’accord prévoyait une arrivée en force des troupes syriennes et de leurs alliés (milices chiites notamment) au cœur de l’AANES afin de sécuriser les villes stratégiques et bloquer l’avancée turque ; une confrontation avec l’armée d’Ankara n’était, en revanche, pas à l’ordre du jour. Les Syriens se sont ainsi empressés, en l’espace d’une courte journée, de s’emparer de l’intégralité des cantons de Tall Rifaa’at et Manbij, des villes de Hassaké, Kobané, Hassaké, mais aussi Tabqa et Raqqah, tombées aux mains des Kurdes après des semaines d’âpres combats contre l’Etat islamique, de juin à octobre 2017. La télévision syrienne et les réseaux sociaux ont rapidement abondé d’images irréelles où apparaissaient des pick-ups des FDS caracolant en tête de convois militaire syro-russes prenant position le long de la frontière.

Si les auxiliaires syriens de la Turquie auront tenté à plusieurs reprises de lancer une contre-offensive contre les forces pro-régime, notamment dans la région de Manbij, les ripostes immédiates et décisives de l’aviation russe (4) ont permis, globalement, de permettre à Damas de se positionner sereinement au sein de l’AANES.

Toutefois, face à cette entrée soudaine en territoire kurde du régime de Bachar al-Assad, et donc de la Russie, Washington tente de reprendre le contrôle de la situation en décidant de placer la Turquie sous une chape de sanctions économiques afin de la forcer à s’asseoir à la table des négociations. Ces sanctions prévoyaient notamment la suspension de négociations commerciales en cours entre la Turquie et les Etats-Unis d’une valeur d’une centaine de milliards de dollars, la hausse de 50% des tarifs douaniers sur l’acier, tout en ouvrant la possibilité d’établir des sanctions économiques à l’encontre de fonctionnaires de l’Etat turc.

Le 17 octobre, une délégation américaine composée de Mike Pence (Vice-président des Etats-Unis), Mike Pompeo (Secrétaire d’Etat) et Robert O’Brien (directeur de la NSA) se rendait à Ankara pour négocier un cessez-le-feu. Celui-ci fut trouvé après une demi-journée de négociations : divisé en treize points, il instaure une suspension des hostilités durant « 120 heures », soit cinq jours, afin de permettre aux forces américaines de superviser le retrait intégral des forces kurdes sur une bande territoriale profonde de trente kilomètres. Une fois ce retrait terminé, la Turquie devait cesser immédiatement son opération militaire « Source de Paix », en échange de quoi les Etats-Unis s’engageaient à lever les sanctions décrétées.

Malgré la coercition représentée par les sanctions américaines durant les négociations, Ankara s’est réjoui de cet accord, estimant, selon le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin, qu’il montrait bien « que les Etats-Unis approuvent la légitimité de notre opération et de nos objectifs ».

Les Kurdes qui, comme à chaque fois, n’avaient pas été conviés aux négociations, ont accepté cet accord faute de mieux et initié le retrait de leurs forces. Un certain statu quo a ainsi régné sur l’ANNES durant plusieurs jours, qu’interrompaient seulement les violents affrontements à Ras Al Ayn où, encerclés par les Turcs et leurs supplétifs syriens, les FDS opposaient une résistance acharnée à l’assaillant.

Finalement, le 20 octobre, les présidents turc et russe annoncent avoir prévu de se rencontrer à Sotchi, en Russie, le 22 octobre, soit le dernier jour du cessez-le-feu prévu par l’accord américano-turc. En soirée du 20 octobre, un accord russo-turc est finalement annoncé, supplantant les deux précédents. Cet accord ressemble peu ou prou à celui que les Américains avaient conclu en août 2019 avec les Turcs : les FDS doivent se retirer d’une bande territoriale de 30 km de profondeur, dans laquelle ils démantèleront leurs fortifications et retireront l’intégralité de leurs armes lourdes ; des patrouilles russo-turques seront alors organisées dans une bande territoriale de 10 km de profondeur.

Toujours selon cet accord, le désarmement des forces kurdes sera supervisé par les forces pro-régime et la Russie. La zone « conquise » durant l’offensive turque n’est pas concernée par l’accord et restera sous contrôle d’Ankara. Autrement dit, les Russes et le régime syrien ont intégralement remplacé, militairement et diplomatiquement, les Américains dans le nord-est de la Syrie. Le président américain a salué cet accord et levé officiellement les sanctions contre la Turquie qui a annoncé, le 24 octobre au matin, cesser ses opérations dans le nord-est syrien. Si l’AANES a annoncé ne pas vouloir se prononcer tout de suite sur cet accord, le commandant en chef des FDS, le général Mazlum Kobané, a annoncé ne pas se fier aux Russes et à cet accord, dans la mesure où Moscou avait déjà « trahi » (sic) les Kurdes durant l’offensive d’Afrin en janvier 2018.

II. Une offensive turque qui bouleverse l’équilibre régional

Le bilan de l’opération « Source de militaire » apparaît très mitigé pour la Turquie, pourtant neuvième meilleure armée du monde (5). En effet, elle n’est parvenue à conquérir que de très menues portions de territoires, essentiellement parsemés de champs et de petits villages. Les seules villes notables dont elle s’est emparée sont Tall Abyad et Ras al-Ayn. Pour cette dernière, l’armée turque ne l’a pas réellement « conquise » militairement parlant, puisque les FDS se sont retirées d’elles-mêmes dans le cadre de l’accord américano-turc du 17 octobre. Jusqu’au dernier moment, même encerclées, les forces arabo-kurdes ont tenu tête aux assauts des Turcs et de leurs supplétifs syriens.

Diplomatiquement, le monde kurde est apparu plus divisé que jamais à l’occasion de cette offensive. Si le Kurdistan irakien a immédiatement ouvert ses portes aux réfugiés, il n’a soutenu en aucune façon les FDS ou l’AANES, lui rappelant au contraire que seule la voie des négociations pouvait mener cette crise à son terme. Quant au PKK, dont le PYD est pourtant la filiale syrienne, sa voix ne s’est que peu faite entendre durant les affrontements. L’appel le 18 octobre de Camil Bayik, leader du mouvement révolutionnaire kurde, de ne pas cesser le combat (6), n’a été suivi par aucune des composantes syriennes de l’organisation qui ont, au contraire, obtempéré aux injonctions américaines en se retirant notamment de Ras al Ayn.

Du point de vue humanitaire, le bilan final ne peut pas encore être établi mais, selon l’ONG Norwegian Refugee Council (7), les affrontements et les bombardements auraient provoqué jusqu’ici la mort de 235 civils, dont 22 enfants, en auraient blessé 677 autres et forcé la fuite de plus de 300 000 autres. 7 140 d’entre eux auraient trouvé refuse au Kurdistan d’Irak, dont 1 736 qui auraient franchi la frontière pour la seule journée du 22 octobre. Ces réfugiés se rajoutent aux 226 399 réfugiés syriens déjà hébergés par le Gouvernement régional du Kurdistan depuis le début de la guerre civile en Syrie le 15 mars 2011. Des accusations, pour le moment non documentées (8), font état de l’usage par la Turquie d’armes chimiques et notamment de munitions au phosphore blanc.

La zone tampon partielle obtenue par Ankara dans le nord de la Syrie n’est pas celle escomptée initialement. Il n’est donc pas garanti que la Turquie puisse y reloger les trois millions de réfugiés qu’elle héberge actuellement, reportant d’autant la solution aux problèmes socio-économiques causés par la coexistence en Turquie de ces populations de réfugiés et des résidents turcs.

Enfin, Damas reprend pied dans le nord-est de la Syrie où, comme évoqué précédemment, la région regorge de ressources stratégiques à l’instar de sa production agricole, qui lui vaut d’être surnommée « le grenier à blé de la Syrie ». Bachar el Assad retrouve donc là un atout stratégique majeur pour la sécurité alimentaire de son pays et donc pour la crédibilité de sa gouvernance vis-à-vis de sa population, encore accablée socio-économiquement par les destructions et privations de la guerre.

Conclusion

Le bilan des quatorze jours de l’opération Source de Paix s’apparente ainsi fortement à une victoire à la Pyrrhus pour Ankara : si les FDS seront éloignées d’une trentaine de kilomètres de la frontière turque, comme souhaité par le président turc, ces dernières ne représentaient en réalité pas une menace pour le territoire turc (9) mais plutôt un prétexte afin de créer une zone tampon où la Turquie pourrait reloger les trois millions de réfugiés qu’elle héberge sur son sol et dont le poids sur l’économie nationale ne fait que croître. Or, cette zone tampon s’avère pour le moment bien plus étroite qu’escomptée et ne devrait pas permettre à Ankara de régler le problème des réfugiés comme elle l’entendait. Les Russes et le régime de Damas apparaissent, de loin, comme les grands vainqueurs de l’offensive turque. Et, au milieu de tout cela, les Kurdes écrivent une nouvelle page de l’histoire où l’instrumentalisation de leur cause devient un événement toujours aussi récurrent ; la tentative d’immolation d’un Kurde devant le siège des Nations unies à Genève, le 23 octobre (10), témoigne, à bien des égards, de la violence moins physique que symbolique à laquelle les Kurdes ont été confrontés depuis le début du conflit (11).

Notes :
(1) Et notamment la publication d’une carte de ces bases par l’agence de presse gouvernementale turque « Anadolu ajansi » le 17/07/2017, provoquant l’ire de Washington. Cf : https://www.orient-news.net/en/news_show/138956/0/AAs-map-of-US-bases-in-Syria-infuriates-Penatgon
(2) CF. vidéo « US troops pelted with rotten fruit and rocks near Syria-Turkey border » : https://www.youtube.com/watch?v=zJPU4XQ6A_4
Si l’AANES, avec le Parti de l’Union démocratique (PYD), occupaient une place quasi-monopolistique dans le paysage politique kurde syrien, il n’en restait pas moins que plusieurs autres partis politiques kurdes s’en distinguaient, bien qu’ils aient subi avec la même violence l’offensive turque ; la secrétaire générale du Parti du Futur syrien, Hevrin KHALAF, tuée le 12 octobre par des auxiliaires syriens de la Turquie qui se sont ensuite filmés en train de piétiner son corps, est ainsi devenue une icône martyre de l’offensive « Source de Paix ».
Si la Russie ne s’en est pas prise aux forces turques, elle considère, en revanche, les mercenaires syriens comme des « forces illégales » (sic) en raison du passé d’anciens insurgés syriens que partagent la très grande majorité de ses supplétifs de l’armée turque.
(5) Selon le magazine Business Insider en 2019 : https://www.businessinsider.fr/us/these-are-the-25-most-powerful-militaries-in-europe-2018-11
(6) https://www.rudaw.net/english/middleeast/syria/20102019
(7) Fleeing for safety before ceasefire ends : https://www.nrc.no/news/2019/october/fleeing-for-safety-before-ceasefire-ends/
(8) https://anfenglishmobile.com/human-rights/demo-against-turkish-war-crimes-in-front-of-opcw-38662
(9) En huit ans de conflit, aucune attaque à l’encontre du territoire turc n’a été initiée depuis les territoires kurdes du nord-est syrien (source : database ACLED - https://www.acleddata.com/).
(10) https://www.letemps.ch/suisse/geneve-un-kurde-tente-simmoler-feu-quartier-nations
(11) Rappelons également l’indifférence de la communauté internationale lors de l’offensive turque dans le canton kurde syrien d’Afrin en janvier 2018 par exemple.

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Bibliographie :
 KASAPO ?LU, Can, ÜLGEN, Sinan, et CHAIRMAN, E. D. A. M. Operation Olive Branch : A Political–Military Assessment. Centre for Economics and Foreign Policy Studies (EDAM), 2018.
 SHIELD, Operations Euphrates et BRANCH, Olive. Assessing the Post–July 15 Turkish Military. 2019.
 CALHO, Julio Miranda. Instability in the South. NATO Parliamentary Assembly, 2018. - ROUHI, Mahsa. US–Iran Tensions and the Oil Factor. Survival, 2018, vol. 60, no 5, p. 33-40.
 PELINO, Elettra. The 2018 Turkish Military Operation in Northern Syria : Turkey’s Ambiguous Realpolitik Between the USA and Russia. 2018.
 FAVIER, Agnès. Syria after Islamic state :’everything needs to change, so everything can stay the same’ ?. 2018.
 HOFFMANN, Clemens. Neo-Ottomanism, Eurasianism or securing the region ? A longer view on Turkey’s interventionism. Conflict, Security & Development, 2019, vol. 19, no 3, p. 301-307.
 HALLINAN, Conn, et al. The Syrian chess board. Australian Socialist, 2018, vol. 24, no 3, p. 13.
 COSTEA, C ?t ?lin, et al. EUPHRATES SHIELD : AN ANALYSIS OF TURKEY’S INTERVENTION IN SYRIA. In : International Scientific Conference Strategies XXI-Volume 1. ” Carol I” National Defence University Publishing House, 2018. p. 47-58.
 SLEE, Chris, et al. Turkey ups military intervention in Iraq. Green Left Weekly, 2019, no 1225, p. 12.

Sitographie :
 AA’s map of US bases in Syria infuriates Penatgon, Orient News, 17/07/2017
https://www.orient-news.net/en/news_show/138956/0/AAs-map-of-US-bases-in-Syria-infuriates-Penatgon
 A Genève, un Kurde tente de s’immoler par le feu dans le quartier des Nations, Le Temps, 23/10/2019
https://www.letemps.ch/suisse/geneve-un-kurde-tente-simmoler-feu-quartier-nations
 Demo against Turkish war crimes in front of OPCW, ANF News, 22/10/2019
https://anfenglishmobile.com/human-rights/demo-against-turkish-war-crimes-in-front-of-opcw-38662
 Trump lifts sanctions on Turkey, says Syria ceasefire now permanent, Rudaw, 23/10/2019
https://www.rudaw.net/english/world/231020192
 Turkey, Russia strike deal to remove Kurdish fighters from Syria border, Rudaw, 22/10/2019
https://www.rudaw.net/english/middleeast/syria/221020195
 Desperate Syrian refugees illegally cross into Kurdistan Region from Rojava : Officials, 22/10/2019, Kurdistan24
https://www.kurdistan24.net/en/news/a9e15a9f-1945-4fb5-8c96-7c3f55faed6f
 Turkey-Syria offensive : Kurds reach deal with Damascus to stave off assault, The Guardian, 14/10/2019
https://www.theguardian.com/world/2019/oct/13/kurds-reach-deal-with-damascus-in-face-of-turkish-offensive
 Hurd says U.S.-Turkey agreement on Syria resembles "terms of surrender," not peace deal, CBS News, 20/10/2019
https://www.cbsnews.com/news/will-hurd-says-us-turkey-agreement-on-syria-resembles-terms-of-surrender-not-peace-deal-on-face-the-nation-today-10-20-19/
 The US and Turkey reached a Syrian ceasefire. But what does that mean ?, Vox, 17/10/2019
https://www.vox.com/2019/10/17/20919566/turkey-syria-us-ceasefire-erdogan-pence-kurds
 SDF forces withdraw from Ras al-Ayn on Syria-Turkey border, The Defense Post, 20/10/2019
https://thedefensepost.com/2019/10/20/syria-sdf-withdrawal-ras-al-ayn/
 Syrian army enters city of Raqqa, sets up observation posts : al-Mayadeen TV, Reuters, 16/10/2019
https://www.reuters.com/article/us-syria-security-turkey-raqqa/syrian-army-enters-city-of-raqqa-sets-up-observation-posts-al-mayadeen-tv-idUSKBN1WV1HU
 Syrian troops enter Kurdish fight against Turkish forces, The Guardian, 14/10/2019
https://www.theguardian.com/world/2019/oct/14/syrian-troops-enter-kurdish-fight-against-turkish-forces
 Turkey’s Syria offensive explained in four maps, BBC News, 14/10/2019
https://www.bbc.com/news/world-middle-east-49973218
 Turkey-Syria offensive : US sanctions Turkish ministries, 15/10/2019
https://www.bbc.com/news/world-middle-east-50050264
 PKK chief tells Syria Kurds : Don’t trust US, Russia – keep fighting, Rudaw, 20/10/2019
https://www.rudaw.net/english/middleeast/syria/20102019
 Fleeing for safety before ceasefire ends, Fleeing for safety before ceasefire ends, 22/10/2019

Publié le 25/10/2019


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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