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Elections législatives en Egypte (novembre-décembre 2010)

Par Lisa Romeo
Publié le 13/12/2010 • modifié le 01/03/2018 • Durée de lecture : 2 minutes

La victoire du PND, le parti du président égyptien, n’est guère surprenante. Ce vote opposait essentiellement ce parti aux deux principaux mouvements d’opposition : la confrérie islamiste des Frères musulmans et le parti libéral et laïc Wafd. Les Frères musulmans sont officiellement interdits en Egypte mais tolérés dans les faits. Leurs 130 candidats se sont donc présentés comme « indépendants ». Aucun d’entre eux n’a réussi à se faire élire lors du premier tour alors que le Wafd n’a pu gagner que deux sièges, laissant aux candidats du PND 95 % des sièges. Les deux groupes ont alors immédiatement appelé au boycottage du scrutin dénonçant de nombreuses irrégularités, comme le bourrage des urnes, ainsi que d’importantes violences et intimidations contre leurs militants. De nombreuses arrestations de membres de la confrérie ont également précédé la période des élections. Ces irrégularités ont été également signalées par des observateurs indépendants égyptiens. Le régime avait d’ailleurs interdit la présence d’observateur internationaux dans les bureaux de vote.

C’est donc sans réelle opposition que le second tour des élections législatives a assuré une large victoire du PND. Une situation de quasi monopole qui ne manque pas d’inquiéter les Etats-Unis qui déplorent le manque de transparence des élections égyptiennes. Le faible taux de participation (35 % selon les sources officielles) semble révélateur du manque d’enjeu réel des élections. Le PND reste finalement toujours, sans surprise, le grand vainqueur.

Toutefois, ces élections législatives sont importantes pour le pouvoir en place, car elles se déroulent un an avant les élections présidentielles qui doivent décider d’une éventuelle succession à Moubarak. En effet, on ne sait pas encore si le président égyptien, âgé de 82 ans et au pouvoir depuis 1981, compte se présenter pour un nouveau mandat. Le parti au pouvoir a alors intérêt à renforcer sa position au sein du gouvernement. Le régime ne cachait pas d’ailleurs sa volonté d’infliger une sévère défaite à l’opposition islamiste qui avait réussi à gagner un cinquième des sièges lors des élections précédentes de 2005.

Les autorités égyptiennes considèrent, malgré les contestations, que les élections sont valides.

Publié le 13/12/2010


Lisa Romeo est titulaire d’un Master 2 de l’université Paris IV-Sorbonne. Elle travaille sur la politique arabe française en 1956 vue par les pays arabes. Elle a vécu aux Emirats Arabes Unis.


 


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