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Émirats arabes unis : quel avenir pour les énergies renouvelables dans la pétromonarchie ?

Par Justine Clément
Publié le 03/11/2021 • modifié le 03/11/2021 • Durée de lecture : 13 minutes

This picture taken on August 26, 2021 shows a speedboat cruising near the Ain Dubai (Dubai Eye) 250-metres high Ferris wheel while covered in mist due to high humidity. Gulf cities like Dubai are already famous for their scorching summers, but experts warn climate change could soon make parts of the fossil fuel-rich region unliveable for humans. Even now, Dubai residents often leave for cooler climates during the hottest months, while many who stay spend their time scurrying between air-conditioned locations — or rely on delivery drivers for a panoply of services.

Karim SAHIB / AFP

I. Présent et futur du secteur des hydrocarbures et défis rencontrés par les Émirats Arabes Unis

A. Les hydrocarbures restent et resteront centraux dans l’économie nationale

Si les Émirats arabes unis investissent de plus en plus dans le secteur des énergies renouvelables, les hydrocarbures représentent toujours un enjeu économique et énergétique central. Ils sont d’abord la principale source d’énergie du pays. La consommation nationale est actuellement alimentée à hauteur de 59% par le gaz naturel [2] et à hauteur de 40% par le pétrole et autres liquides [3]. L’hydroélectricité, solution durable, ne représente qu’1% de l’alimentation en énergie primaire des Émirats arabes unis [4]. Au cœur du fonctionnement du pays, les hydrocarbures représentent aussi une manne financière considérable pour l’État. En 2019, les revenus liés aux exports d’hydrocarbures rapportaient près de 72 milliards de dollars, soit 25% du revenu total des exports [5]. La même année, le pays produisait près de 4 millions de barils de pétrole par jour [6].

Si cette production entre en contradiction avec le projet d’une transition énergétique dite « propre », elle est majoritairement due aux réserves pétrolières nationales toujours extrêmement importantes. L’émirat d’Abu Dhabi – qui détient près de 90% des réserves nationales – peut toujours, en 2020, compter sur près de 98 milliards de barils de pétrole restants [7]. De son côté, l’émirat de Dubaï, dont les réserves avoisinent les 2 milliards de barils [8], a découvert un nouveau gisement pétrolier offshore en 2010 [9] – lui offrant une quantité suffisante pour continuer l’exploitation sur près de 20 ans.

De plus, pour le futur du secteur énergétique, la « Abu Dhabi Economic Vision 2030 » prévoit une accélération de la production pétrolière, avec un objectif de 5 millions de barils par jour [10] en 2030. L’enjeu de la disparation programmée des réserves est aussi au cœur du plan de restructuration économique. Le pays tente d’augmenter ses capacités d’extraction pétrolière en utilisant des techniques comme la récupération assistée du pétrole (RAP). En injectant des gaz, des solutions chimiques de diluant ou de surfactant, des microorganismes ou encore de la vapeur d’eau, le stock de pétrole extrait sur les gisements existants pourrait augmenter de 30 à 60% [11]. Aussi, le port de Fujaïrah, deuxième port de bunkering au monde, va prochainement voir son terminal d’exportation augmenter ses capacités. Alors qu’il peut déjà accueillir près de 10 millions de tonnes brut de pétrole – soit 70 millions de barils [12] – le gouvernement fédéral a décidé d’investir dans de nouvelles unités de stockages, rajoutant une capacité de 42 millions de baril d’ici 2022 [13], pour un montant total de 1,2 milliards de dollars [14].

Au niveau du gaz, la découverte d’un nouveau champ par ADNOC en 2020, d’environ 2,200 milliards de m3 entre Dubaï et Abu Dhabi [15] permet au pays de repenser sa politique d’imports gaziers. Depuis 2008, les Émirats arabes unis étaient devenus des importateurs nets de gaz [16] – important pour la première plus qu’ils n’exportaient. Selon les estimations de l’Energy Information Administration (EIA) [17], la consommation de gaz naturel du pays a atteint un record de plus de 76,5 millions de m3, en 2018. Pour rappel, les Émirats arabes unis produisent près de 98% de leur électricité en se basant sur leur production de gaz naturel [18].

Plus généralement, la vie quotidienne des Émirats arabes unis est rythmée par la consommation pétrolière. Les divers projets de diversification économique, impulsés depuis les années 1980 [19] - dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration, l’immobilier et la construction, les marchés financiers ainsi que les événements ponctuels comme la Dubai Expo 2020 - sont très énergivores. Les industries phares nationales, comme l’aviation (avec Emirates pour Dubaï et Etihad pour Abu Dhabi) représentent aussi un coût énergétique supplémentaire, sachant que les deux compagnies sont en tête des compagnies aériennes qui s’étendent le plus rapidement au monde [20]. La culture de la voiture, extrêmement prégnante dans les sociétés du Golfe, demande aussi une production pétrolière supplémentaire. En 2015, à Abu Dhabi, il y avait environ 581 véhicules pour 1000 personnes, contre 387 en 2010 [21]. Pour 2030, les estimations projettent 642 véhicules pour 1000 personnes [22], un record mondial.

B. …Cependant, le pays fait face à des défis qui l’obligent à restructurer son secteur énergétique

Malgré les réserves abondantes, les découvertes de nouveaux gisements et l’augmentation du stock par diverses techniques, les Émirats arabes unis font face à de nouveaux défis – les obligeant à repenser leur stratégie énergétique. D’abord, le pays connaît un réel « boum » démographique et voit sa population tripler en 20 ans, passant de 3,134 millions d’habitants en 2000 à 9,89 millions en 2020 [23]. Cette nouvelle population augmente considérablement les demandes en matière de consommation énergétique. La situation géographique et climatique du pays – avec des températures et une humidité extrêmement élevées – est un facteur supplémentaire en termes de consommation d’énergie. En 2015, à Abu Dhabi, le réseau électrique pour les résidents servait à 47% pour le refroidissement (et peut même excéder 60% lors de pics de chaleur en été), à 7% pour éclairer, à 3% pour réfrigérer et à 37% pour d’autres charges d’appareils [24].

De même, la consommation d’eau est extrêmement énergivore pour le pays. Presque 100% de l’eau consommée aux Émirats arabes unis, par les résidences et les industries, est issue du processus de dessalement de l’eau. Si l’agriculture utilise encore les réserves fossiles des aqua-sphères, celles-ci commencent déjà à présenter des traces de sel. En 2014, les Nations unies déclaraient que le dessalement absorbait près de 75 TWh/an en électricité, soit l’équivalent de 0,4% de la consommation mondiale [25]. De plus, le procédé rejette de la saumure – eau extrêmement concentrée en sel et en minéraux – qui perturbe l’équilibre naturel des eaux et affecte les fonds marins. En moyenne, la production d’un litre d’eau potable implique 1,5 litres de saumure [26]. En 2019, les Émirats arabes unis rejetaient près 20,2% du saumure dans le monde, lié au dessalement de l’eau [27].

Le pays fait aussi face à un dilemme pour son gaz. Même s’il a récemment découvert un champs gazier, il reste toujours un importateur net. Depuis 2005, il s’appuie massivement sur une collaboration avec le Qatar, via la Dolphin Gas Pipeline. Passant par la frontière maritime entre les deux pays, et se déversant ensuite aussi à Oman, il permet aux Émirats Arabes unis d’approvisionner près d’un tiers de ses besoins en gaz [28]. Pour rappel, le Qatar dispose des troisièmes réserves gazières mondiales, après la Russie et l’Iran. Cependant, cet accord, éphémère, pourrait être renégocié voire prendre fin en 2032, forçant alors la Fédération à repenser son import gazier, ou à aller vers plus d’auto-suffisance. Le pays a par exemple commencé une nouvelle production, en 2015, dans le champs de Shah [29], qui ne permet cependant pas de répondre aux besoins énergétiques précédemment abordés. En termes d’imports, ils sont aussi directement confrontés à l’augmentation des prix du gaz. Entre 2008 et 2020, le prix marginal du gaz a été multiplié par huit, passant d’1,5 dollar par million d’unités de thermal british, à 12 dollars [30].

Pour répondre à ces défis mais aussi pour s’aligner avec l’agenda mondial, les Émirats arabes unis ont finalement intérêt à investir le secteur des énergies renouvelables. Les diverses réformes du secteur énergétique, exposées dans la partie suivante, sont d’ailleurs basées sur les objectifs du développement durable (ODD), inscrits dans les objectifs du Millénaire pour le développement des Nations unies.

II. Quel futur pour les énergies renouvelables aux Émirats arabes unis ?

A. Restructurer la consommation nationale : vers un mix énergétique plus « propre »

Les Émirats arabes unis réfléchissent depuis une dizaine d’années à un mix énergétique plus « propre ». Les entreprises Dubai Electricity and Water Authorithy (DEWA) et ACWA Power Harbin Holding Company ont déjà impulsé, en 2020, la construction d’installations de charbon propre, à Hayssan. Côté énergie nucléaire, les Émirats arabes unis ont mis en service le 1er août 2020 le premier des quatre réacteurs de la première centrale nucléaire du Monde Arabe, à Barakah. Lorsque la construction des quatre réacteurs sera achevée, la centrale pourrait produire près de 25% des besoins énergétiques du pays [31].

La géographie et le climat des Émirats arabes unis leur permettent de jouir de qualités favorables pour l’exploitation de l’énergie solaire. Le pays reçoit en moyenne 10 heures de soleil par jour, sur 350 jours par année. Il a déjà commencé à investir, avec la création du plus grand parc solaire du monde, le parc Muhammad bin Rashid Al Maktoum, qui devrait être inauguré en 2030. Une fois sa construction terminée, ce parc solaire pourrait contribuer à 25% de l’alimentation électrique de la ville de Dubaï [32]. De plus petites installations, comme le projet de centrale solaire de Shweihan (capacité de 350 MW) et le parc photovoltaïque de Noor Abu Dhabi (1,77 GW) ont vu le jour en 2019. L’autorité fédérale de l’électricité et de l’eau (FEWA) a planifié la construction de 200 MW supplémentaires pour les années à suivre [33], répartis sur les deux sites. Cependant, l’humidité du pays, couplée au sable, présentent des défis quant à l’installation de centrales solaires. En effet, les particules aériennes réduisent l’irradiation directe du soleil, et la salissure déposée sur les panneaux nécessite un entretien très régulier. Cette condition météorologique est d’autant plus problématique pour les centrales solaires thermodynamiques – comme celle de Shams (Medinat Zayed) – qui utilisent un système de miroirs pour produire l’énergie et qui nécessitent donc une très bonne qualité de rayonnement.

Outre ces projets fédéraux divers, les Émirats impulsent, en 2017, une réelle stratégie énergétique nationale et à long-terme, pour l’incorporation d’une énergie plus propre d’ici 2050. Ce plan vise à diversifier le mix énergétique du pays, en y incluant 12% de charbon propre, 38% de gaz naturel, 44% d’énergie propre (solaire, éolienne et biocarburants) et 6% d’énergie nucléaire [34], soit 50% d’énergie propre d’ici 2050. La Vision Énergétique 2050 devrait voir la consommation d’eau et d’électricité diminuer de 40% [35] et l’empreinte carbone de la production d’électricité de 70%, soit une économie de 165 milliards d’euros d’ici 2050 [36]. Pour répondre à la demande croissante d’énergie du pays et financer cette transition énergétique, le gouvernement prévoit d’investir près de 141 milliards d’euros [37].

En outre, plusieurs visions, lancées au milieu des années 2010, de court et moyen termes viennent incorporer plus d’énergies renouvelables : la “Abu Dhabi Economic Vision 2030”, la “Environment Vision 2030” (Abu Dhabi), le “Plan Abu Dhabi 2030”, le “Surface Transport Master Plan” (Abu Dhabi), la “Dubai Autonomous Transportation Strategy”, la “Dubai Industrial Strategy 2030” et la “Dubai 3D Printing Strategy”. D’ici 2030, Abu Dhabi et Dubaï devraient respectivement voir les énergies renouvelables contribuer à hauteur de 7 et 5% de leur besoins pour la consommation électrique. Les plans énoncés pourraient générer des économies annuelles de près de 1,9 milliard de dollars d’ici 2030 [38] sur le secteur énergétique. De plus, des économies annuelles de 1 à 3,7 milliards de dollars supplémentaires dans les domaines de la santé et de l’environnement pourraient aussi être observées, d’ici 2030 [39].

Précisions sur les visions de l’émirat de Dubaï :

La “Dubai 3D Printing Strategy” vise à ce que 25% des bâtiments de Dubaï soient construits via la technologie d’impression 3D d’ici 2030 [40] - plus écologique et économique que d’autres matériaux comme l’acier. La “Dubai Industrial Strategy 2030” vise, elle, à promouvoir une production manufacturière respectueuse de l’environnement. Elle se focalise sur cinq secteurs énergivores, que sont l’aérospatiale, l’industrie pharmaceutique et les équipements médicaux, l’alimentation et les boissons, l’aluminium et les métaux et les machines et équipements. Enfin, la “Dubai Autonomous Transportation Strategy”, prévoit de transformer 25% des transports de la ville en transports autonomes électriques, permettant de réduire la pollution environnementale de près de 12%, et d’économiser plus de 350 millions d’euros [41].

Précisions sur les visions de l’émirat d’Abu Dhabi :

Le “Surface Transport Master Plan” d’Abu Dhabi vise à repenser à un système de transports plus durable, à la fois dans la construction des véhicules (fibre de carbone), mais aussi dans leur exploitation (véhicules autonomes, hybrides ou électriques), afin de minimiser la pollution. Le plan prévoit d’investir dans les « Transport Personnels Automatisés » (TRA), qui utilisent l’énergie solaire pour fonctionner, tout en encourageant la population à se déplacer à vélo ou à pied, par la création de zones ombragées. Ensuite, le “Plan Abu Dhabi 2030”, se focalise sur l’urbanisme de la ville, avec l’insertion d’un parc national au nord de l’émirat, et la construction d’une « ceinture de sable » autour de la capitale, pour délimiter le développement urbain et protéger les espaces naturels qui l’entourent. La “Environment Vision 2030”, en partenariat avec l’Environment Agency d’Abu Dhabi, prévoit de porter une attention particulière dans les domaines de l’impact du réchauffement climatique, de la gestion des ressources en eau, de la conservation de la biodiversité, des habitats et du patrimoine culturel et de la gestion des déchets. Enfin, la “Abu Dhabi Economic Vision 2030” est l’un des plus grands projets de l’émirat sur le moyen-terme. Il vise particulièrement au développement de l’économie non-pétrolière, qui devrait contribuer, pour 2030, à hauteur de 64% du PIB [42].

B. Projet des villes durables : les Émirats arabes unis comme laboratoire d’innovations

En plus de restructurer leur mix énergétique national, les Émirats arabes unis souhaitent devenir un laboratoire mondial d’innovations concernant les énergies renouvelables, via la création de projets pilotes. Trois exemples de quartiers durables sont particulièrement innovants. Le premier concerne la Sustainable City, développée par la compagnie Diamond Developers entre 2013 et 2018 [43] aux portes de Dubaï. Cette « ville » de 46 hectares accueille près de 500 villas et 89 appartements (soit 2 700 résidents), des bureaux d’entreprises, ainsi que des services de proximité (crèches, restaurants, supermarchés, écoles…). Côté énergies renouvelables, la ville possède des pistes cyclables et les voitures sont interdites (les habitants se déplacent en buggys). Sustainable City expérimente aussi l’autosuffisance, avec des fermes urbaines, qui peuvent cultiver près de 3000 m2 de terres. Chaque villa dispose aussi de son jardin-potager individuel. La ville est recouverte de panneaux solaires (près de 40 000), qui produisent 24 GWh par an [44], assez pour alimenter la ville en électricité. Elle a pour objectif de devenir la première zone à énergie nette nulle de la région.

Plus ambitieux, le projet de Masdar City, débute en 2008 sous l’impulsion du gouvernement d’Abu Dhabi, pour un coût de 15 milliards de dollars. Située à 30 km de la capitale, la ville, qui devait voir le jour en 2016, ne devrait ouvrir ses portes qu’en 2030 [45] et prévoit d’accueillir 50 000 habitants. Elle est un réel laboratoire d’innovations mondiales, en matière d’utilisation des énergies renouvelables, de gestion des déchets, et des transports dits « propres ». Déjà, la composition des bâtiments – dont 90% seront construits avec du béton bas carbone et de l’aluminium recyclé – s’inscrira dans les standards certifiés par l’appellation « Leadership in Energy and Environmental Design » (LEED). Le site accueille pour l’instant les étudiants et chercheurs du Masdar Institute of Science and Technology (partenaire du MIT américain), qui réfléchissent directement sur le site, à de nouvelles technologies innovantes et durables. Parmi elles, des solutions très simples, comme rapprocher les bâtiments entre eux afin de créer naturellement des zones d’ombre, et diminuer la température de la ville, ou encore positionner les escaliers avant les ascenseurs, afin d’encourager leur utilisation. D’autres innovations plus techniques, comme la récupération et le stockage de l’énergie solaire, afin d’alimenter la ville même la nuit, sont aussi en cours de réflexion.

Enfin, plus récemment, le site actuel de l’Exposition Universelle de Dubaï devrait accueillir lui aussi, un éco-quartier. Environ 80% du site de Jebel Ali devrait être transformé – durant les six mois suivant la fin de l’exposition – en un quartier mixte de 145 000 personnes (pleine capacité) ainsi qu’en un réel laboratoire d’innovations. Avec un urbanisme qui se veut plus « européen » [46], le projet accueillera de nombreuses entreprises internationales (Siemens et Accenture ont déjà confirmé leur présence future [47]), mais surtout des start-ups focalisées sur l’intelligence artificielle, les Big Data, Internet of Things (IoT), la robotique et le blockchain (stockage et transfert d’informations). Cette nouvelle « ville intelligente », centrée sur l’humain, sera intégralement couverte par la 5G et accueillera près de 4 km de route pour les véhicules autonomes. Durable, elle réutilisera les bâtiments de l’Exposition Universelle, couverts par les certificats or et argent « Leadership in Energy and Environmental Design » (LEED) et construits en fibre de carbone, plus écologique que l’acier. Les panneaux solaires préexistants seront réutilisés et une éolienne de plus de 25 mètres contribuera aussi à l’alimentation de ce nouveau quartier. L’eau utilisée par la ville sera aussi recyclée, et l’humidité de l’air sera convertie en molécules d’eau. Enfin, de nombreuses bornes pour les véhicules électriques seront à la disposition des usagers.

Conclusion

Nous avons vu, dans un premier temps, que la structure énergétique des Émirats arabes unis, basée principalement sur le gaz naturel et le pétrole, est au cœur de l’économie du pays. Dotés encore de réserves d’hydrocarbures importantes, les Émirats arabes unis prévoient d’augmenter leur production pétrolière d’ici 2030. Cependant, ils font aussi face à de plus en plus d’enjeux, qui posent la question d’une réforme structurelle du secteur énergétique. Parmi eux, l’augmentation rapide de la population, la situation géographique du pays (en proie au changement climatique), la demande toujours plus importante d’énergie (dessalement de l’eau, diversification économique, véhicules personnels, évènements mondiaux…) ainsi que l’augmentation des prix du gaz. Cette position de plus en plus délicate pousse donc le pays à s’aligner avec l’agenda mondial, et à impulser des réformes en matière énergétique. Avec des visions de moyen-terme, le pays espère impulser le début d’une transition énergétique plus « propre », complétée par une stratégie à plus long terme, pour 2050. En plus de réformer son secteur énergétique national, le pays développe, depuis une dizaine d’années, des projets pilotes en matière d’énergies renouvelables : les villes durables.

Publié le 03/11/2021


Justine Clément est étudiante en Master « Sécurité Internationale », spécialités « Moyen-Orient » et « Renseignement » à la Paris School of International Affairs (PSIA) de Sciences Po Paris. Elle a effectué un stage de 5 mois au Centre Français de Recherche de la Péninsule Arabique (CEFREPA) à Abu Dhabi en 2021, où elle a pu s’initier au dialecte du Golfe. Elle étudie également l’arabe littéraire et le syro-libanais.
En 2022 et 2023, Justine Clément repart pour un an au Moyen-Orient, d’abord en Jordanie puis de nouveau, aux Émirats arabes unis, pour réaliser deux expériences professionnelles dans le domaine de la défense.


 


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