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En Syrie, une insécurité toujours rampante

Par Emile Bouvier
Publié le 10/11/2021 • modifié le 10/11/2021 • Durée de lecture : 12 minutes

Pourtant, sur le terrain, la situation est tout autre : sur les fronts d’Idlib ou du nord-est syrien, les escarmouches s’avèrent quasi-quotidiennes ou changent de forme, comme la campagne d’assassinats ciblés menés par la Turquie avec ses drones armés durant l’été 2021 a pu le prouver. Les puissances régionales continuent, de leur côté, de faire du pays un terrain d’affrontements interposés, voire directs ; Israël a mené une dizaine de frappes aériennes ces derniers mois contre des installations affiliés à des milices chiites soutenues par l’Iran, tout comme les Etats-Unis qui ont dû subir, en représailles, des tirs de roquettes sur leurs installations dans l’est syrien. Daech continue par ailleurs de consolider sa présence dans les zones désertiques à l’est de Palmyre ou à la frontière irako-syrienne et mène régulièrement des embuscades et attaques de prédation à l’encontre tant des forces de sécurité que des civils. Les prisonniers djihadistes détenus par les Kurdes continuent, quant à eux, de représenter une pression politique et une menace sécuritaire permanentes pour le Rojava et l’ensemble des pays y comptant des ressortissants.

Ainsi, le présent article entend visiter et établir un point de situation de chaque front, qu’il s’agisse d’Idlib, des activités de l’Iran et des milices chiites, ou encore du nord-est syrien en passant par les actions de Daech et leurs divers lieux de détention.

1. Idlib, la bataille finale en éternel suspens

A Idlib, désormais bastion final de l’insurrection [1] où s’entassent environ quatre millions de rebelles et leurs familles dans des conditions précaires, un certain statu quo semble s’installer : le fragile cessez-le-feu instauré en mars 2020 tient envers et contre tout, malgré de très fréquentes violations. En effet, de part et d’autre de la ligne de front, les protagonistes échangent régulièrement des coups de feu, tirent des obus ou lancent des frappes indiscriminées, sans autre but tactique que le maintien sous tension de l’adversaire ou la commission de représailles. Les civils pâtissent le plus de ces escarmouches ; le 8 septembre 2021 par exemple, cinq d’entre eux ont été tués et des dizaines d’autres blessés lors d’une séquence de tirs d’artillerie syrienne à travers la province d’Idlib. « En réponse à ces violations répétées du cessez-le-feu, nous avons ciblé les forces du régime et ses alliés et provoqué plusieurs pertes dans leurs rangs » se réjouissait un rebelle le même jour [2].

Malgré le rapatriement de nombreux bataillons turcs [3], la Turquie reste encore très présente dans la poche d’Idlib afin de veiller au maintien du cessez-le-feu et protéger les rebelles syriens qu’elle soutient. D’autres rebelles, en revanche, également présents dans l’enclave, voient d’un mauvais œil ce qu’ils considèrent être une occupation turque : le 11 septembre par exemple, deux soldats turcs ont été tués et trois autres blessés lors d’une attaque menée par un groupe rebelle mineur nommé « la Compagnie des partisans d’Abu Bakr al-Siddiq » [4], déjà à l’origine d’autres attaques à l’encontre du détachement turc par le passé [5]. En raison de ce regain de violences, les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine se sont rencontrés à la fin du mois de septembre à Sotchi ; si une vaste gamme de sujets devaient être aborder lors de cette rencontre, « [la raison principale] était la Syrie, et plus particulièrement Idlib », confiait un diplomate turc au quotidien progouvernemental Daily Sabah [6].

Chaque belligérant semble, pour le moment, camper sur ses positions ; la dernière patrouille russo-turque documentée en sources ouvertes remonte au 25 novembre 2020 [7], malgré l’accord d’avril 2020 prévoyant la conduite de patrouilles conjointes régulières. Au vu de la démonstration de force effectuée par la Turquie en mars 2020 face aux forces syriennes, et la présente toujours notable du détachement turc dans la poche d’Idlib, Damas ne devrait pas lancer de nouvelles opérations de sitôt - à moins que Moscou ne parvienne à un accord en la matière avec Ankara, ce qui reste, aujourd’hui, une question toute ouverte.

Ces sujets ont, de fait, été abordés exhaustivement à Moscou lors d’une rencontre entre Bachar al-Assad et Vladimir Poutine le 14 septembre 2021 [8] ; sans nommer directement la Turquie, le président russe a reconnu l’obstacle que représentaient pour le moment les forces turques dans le projet syrien de reconquête de la poche d’Idlib : « le principal problème, selon moi, est le fait que des forces armées étrangères restent dans certaines régions du pays sans l’approbation des Nations unies et sans votre permission », a ainsi déclaré le président russe à son homologue syrien [9].

2. L’ombre de l’Iran et des milices chiites sur la Syrie

Présent depuis le début du conflit en Syrie soit directement [10], soit à travers des proxies incarnés notamment par les milices chiites [11], l’Iran attire à lui les foudres des Etats-Unis et, plus encore, d’Israël. Au cours des six derniers mois, l’Etat hébreu s’est en effet livré à une campagne en règle de frappes aériennes ; citons par exemple les frappes du 22 avril sur la base de défense antiaérienne de Dmeir (l’un des missiles sol-air SA-5 tirés par les Syriens ratera l’avion qu’il ciblait et explosera finalement en Israël, à proximité des infrastructures nucléaires de Dimona) [12], celles du 5 mai dans la région de Lattaquié [13], du 9 juin sur Damas [14], du 20 juillet dans la région d’Alep [15], du 22 juillet sur Homs [16], du 19 août sur Damas [17] ou encore du 3 septembre sur Jamraya [18]. Toutes ces frappes ont en commun le même acteur ciblé : des installations, voire des positions, du Hezbollah ou de milices chiites apparentées. Israël voit en effet d’un mauvais œil la consolidation de la présence de ces alliés de l’Iran à proximité immédiate de ses frontières ; dans ce cadre, il mène depuis maintenant plusieurs années des frappes ciblées à travers le pays visant à affaiblir les milices chiites et leur pouvoir de nuisance.

Les Etats-Unis conduisent régulièrement, eux aussi, des frappes aériennes contre des positions du Hezbollah et de ses supplétifs. Le 27 juin 2021 par exemple, plusieurs bombardements coordonnés frapperont le groupe Hashd Al-Shaabi soutenu par l’Iran à travers l’Irak et la Syrie, tuant cinq combattants et en blessant plusieurs autre [19]. En représailles, promettant une « guerre ouverte » aux Etats-Unis [20], les miliciens chiites tireront plusieurs roquettes contre les troupes américaines stationnées à Al-Omar, à l’est de l’Euphrate dans les zones tenues par les forces kurdes, sans pertes dans les rangs américains [21].

3. Le Rojava, sous la pression sécuritaire permanente d’Ankara

Le Rojava [22], nom désormais usuel pour désigner les territoires conquis et actuellement tenus par les FDS - et notamment les Unités de protection du peuple (YPG) - dans le nord de la Syrie et à l’est de l’Euphrate, consolide toujours plus son emprise politique et ses institutions gouvernementales sur les territoires sous son contrôle ; à cet égard, l’Administration autonome du nord-est syrien (AANES) continue par exemple d’ouvrir des représentations à l’étranger, comme elle l’a fait en Suisse le 24 août dernier [23].

Le Rojava reste toutefois dans une situation politique et sécuritaire relativement instable : en effet, si l’accord parvenu entre Ankara et Moscou en octobre 2019 tient toujours aujourd’hui et que les Turcs n’ont pas lancé d’opérations militaires majeures depuis l’opération « Source de paix », les accrochages et bombardements le long de la ligne de front sont, comme à Idlib, quasi-quotidiens. La Turquie se distingue toutefois ici par la vaste campagne de frappes ciblées qu’elle mène depuis l’été 2021 à l’aide de sa flotte de drones, à l’origine de la quasi-totalité de ses succès militaires depuis 2018.

Ainsi, abandonnant pour le moment les opérations militaires terrestres d’envergure, et semblant profiter de la distraction médiatique et diplomatique offerte par la crise afghane [24], la Turquie procède à des assassinats ciblés de cadres kurdes et à la destruction d’installations militaires à forte valeur ajoutée (quartiers-généraux, dépôts de matériel, etc.). Le 19 août par exemple, une frappe de drone éliminait Renas Roj (de son vrai nom Salahuddin Shahabi), un commandant des YPG originaire du Kurdistan iranien [25] près de Qamishli. Le lendemain, le Conseil militaire de Tall Tamr [26] était la cible d’une frappe [27], au moment où une réunion de haut-niveau se tenait en son sein : sept responsables militaires et politiques kurdes syriens seront tués, dont Sosin Birhat, cadre du Conseil militaire, commandante au sein des Unités de protection de la femme, pendant féminin des YPG, et membre du conseil militaire des FDS [28].

En tout, durant le seul mois d’août, près d’une vingtaine de frappes auraient été conduites par des drones ou des avions turcs [29]. La stabilisation de la crise afghane, couplée aux plaintes exprimées par une délégation kurde syrienne à Moscou le 17 septembre dernier [30], semblent avoir contribué à une diminution sensible des frappes aériennes turques ces dernières semaines.

Si la campagne de frappes aériennes semble diminuer en intensité, les tirs indirects, d’artillerie notamment, restent fréquents de part et d’autre le long de la ligne de front ; les supplétifs syriens jouent ici un rôle prépondérant et contribuent à la pression sécuritaire permanente exercée contre les Kurdes syriens ; les bombardement touchent en effet l’ensemble de la ligne de front, de Tall Riffat au nord-ouest [31] à Hassakeh au nord-est [32]. Les Kurdes et leurs alliés répliquent autant que possible, aboutissant en des pertes régulières parmi les rangs turcs ou de l’ANS : le 7 septembre par exemple, des tirs indirects kurdes aboutirent en la mort d’un soldat turc et en blesseront quatre autres dans la zone d’opérations « Bouclier de l’Euphrate » [33].

Tandis que les mouvements de troupes se font croissant dans les territoires tenus par Ankara et l’ANS [34], laissant présager une potentielle nouvelle offensive turque, les Kurdes continuent de valoriser leurs défenses et creusent des tunnels et tranchées [35]. Les menaces ou prédictions d’une future opération turque s’avèrent, de fait, régulières depuis l’opération « Source de Paix » en 2019 [36].

4. L’irréductible menace de l’Etat islamique

Défait territorialement lors de la capture de son dernier bastion à Baghouz le 23 mars 2019 par les forces kurdes dans la moyenne vallée de l’Euphrate, l’Etat islamique continue de faire régner une insécurité prégnante à travers de larges portions du territoire syrien. Trois grands pôles territoriaux se distinguent à cet égard : le premier est celui des étendues désertiques syriennes, notamment le désert de la Badiya, situé entre Palmyre et Deir-ez-Zor et d’Al Kawm jusqu’à la frontière irakienne [37], théoriquement sous le contrôle du régime syrien et des milices chiites.

Insaisissables en raison de la difficulté pour l’armée syrienne de contrôler l’intégralité du désert, les combattants de Daech y établissent des caches d’armes, des camps de formation éphémères [38] et y conduisent très régulièrement des attaques de prédation contre les forces syriennes. Bien souvent, ces dernières sont prises par surprise lors d’embuscades soigneusement organisées [39] et ne parviennent à reprendre le dessus qu’à la suite d’une prompte et salvatrice intervention de l’aviation russe [40]. Les soldats syriens et leurs alliés sont par ailleurs souvent les victimes d’engins explosifs improvisés disséminés le long des routes et des passages stratégiques [41]. Le 8 avril, les militants djihadistes parviendront même à mener un raid contre un poste de police dans la petite ville d’Al-Saan, à l’ouest de la Badiya, et à en ramener soixante-cinq otages ; quarante-six seront libérés mais les daeshis garderont prisonniers huit officiers de police et onze civils soupçonnés d’être des informateurs travaillant au profit des forces syriennes [42].

La deuxième zone d’évolution de Daech est celle de la longue bande frontalière irako-syrienne s’étendant d’Ad Dashisha, au nord, à Abou Kamal, au sud. Si cette zone se montre moins propice à une résurgence du groupe terroriste en raison des patrouilles régulièrement conduites par les forces kurdes sur son versant syrien et l’armée irakienne sur son versant oriental, Daech s’y montre toutefois très présent [43] : ce secteur, difficilement contrôlable lui aussi, est utilisé par l’organisation djihadiste pour y faire transiter hommes, équipements et autres matériels depuis et vers l’Irak [44] en s’affranchissant de toute considération frontalière.

Enfin, Daech prospère dans les nombreuses zones grises et autres vides sécuritaires en Syrie, en particulier dans la moyenne vallée de l’Euphrate où forces kurdes et syriennes s’observent en chien de faïence de part et d’autre du fleuve, chacune bénéficiant du soutien respectif des Etats-Unis d’un côté et, de l’autre, de la Russie. Les denses palmeraies propres aux rives de l’Euphrate permettent aux combattants de Daech d’agir à couvert et de multiplier les points d’appui ; ici aussi, les explosions de mines artisanales s’avèrent particulièrement fréquentes [45] et les forces kurdes conduisent régulièrement des raids visant à démanteler des cellules daeshies : le 1er février 2021 par exemple, trois combattants de l’organisation terrorise ont été tués et quatorze autre arrêtés lors d’une opération menée par les forces spéciales des FDS, dans plusieurs villages à l’est de Deir-ez-Zor [46].

5. Les prisonniers djihadistes, épine dans le pied des acteurs locaux et internationaux

Après une forte médiatisation du problème des prisonniers daeshis détenus par les forces kurdes dans le nord de la Syrie [47], ces derniers semblent être relativement passés sous silence. Pourtant, le problème reste toujours aussi prégnant, tant pour les Kurdes que pour les acteurs régionaux et internationaux dont un grand nombre de ressortissants se trouvent dans ces camps de détention [48].

Pour les Kurdes, outre les vastes ressources humaines et financières mobilisées pour assurer la détention de ces dizaines de milliers de prisonniers, la question sécuritaire reste omniprésente. Ces camps s’avèrent en effet de véritables creusets de militants djihadistes bouillonnants, où règne un certain chaos sécuritaire et humanitaire ; régulièrement, des meurtres sont commis dans le camp envers les prisonniers doutant de leur engagement au profit de Daech ou en raison de désaccords de diverses natures. Depuis le début de l’année, plus de soixante-dix meurtres auraient ainsi été recensés, commis essentiellement par des femmes de combattants de l’Etat islamique [49]. En raison de l’effervescence djihadiste dans ces camps, les forces kurdes y conduisent régulièrement des raids, voire des opérations de grande ampleur : le 28 mars dernier par exemple, quelque 5 000 combattants kurdes ont investi le camp d’Al-Hol, où sont détenus plus de 60 000 prisonniers, afin d’y arrêter une trentaine d’individus œuvrant au profit de Daech [50].

Les pays ayant des ressortissants et des enfants de ressortissants dans ces camps continuent, quant à eux, de rechigner à les rapatrier sur leur sol, notamment en raison de la complexité juridique représentée par la situation d’enfants nés à l’étranger dans le contexte d’une guerre civile de parents ayant fait le choix, bien souvent, de s’opposer à leur pays d’appartenance. Ainsi, si des pays comme les Pays-Bas rapatrient au compte-gouttes leurs ressortissants, à l’instar d’une femme et ses trois enfants le 5 juin, d’autres pays comme le Danemark, la Finlande, la Norvège ou la Suède, bloquent toujours le retour de leurs 160 citoyens détenus en Syrie [51]. Certains gouvernements ont toutefois pris le dossier en main rapidement : ainsi les autorités kazakhes ont-elles rapatrié, lors de deux opérations distinctes (« Zhusan » et « Rusafa »), un total de 700 citoyens de la république centrasiatique, dont 520 enfants [52], dès la fin 2019/début 2020 [53].

Conclusion

Ainsi, malgré une situation sécuritaire semblant globalement se stabiliser, l’actualité de ces derniers mois en la matière s’est montrée, en réalité, particulièrement riche ; la crise syrienne reste en effet avant tout une guerre civile dont Bachar al-Assad semble, pour le moment, sortir vainqueur. Pour autant, de nombreux acteurs locaux n’entendent pas considérer les dés comme déjà jetés et poursuivent la lutte armée, qu’il s’agisse des insurgés ou de Daech par exemple. L’ingérence permanente de puissances étrangères dans ce conflit, notamment la Turquie, la Russie, Israël ou encore les Etats-Unis, accroissent davantage encore l’instabilité sécuritaire en Syrie. Cette insécurité n’est pas sans conséquence pour la situation humanitaire, qui sera l’objet du prochain article de la série dédiée à la situation en Syrie sur les Clés du Moyen-Orient.

Sitographie :
 Uneasy calm in Syria’s Daraa after army-rebel ceasefire, Al Arabiya News, 09/09/2021
https://english.alarabiya.net/News/middle-east/2021/09/12/Uneasy-calm-in-Syria-s-Daraa-after-army-rebel-ceasefire
 Several civilians killed in Syrian government attacks in Idlib, Al Jazeera, 08/09/2021
https://www.aljazeera.com/news/2021/9/8/syria-regime-forces-enter-daraa-under-truce-monitor
 Turkey withdraws from base in northwest Syria, sources say, Reuters, 19/10/2020
https://www.reuters.com/article/us-syria-crisis-turkey-idUSKBN27428Y
 Attack on Turkish troops in Syria kills two soldiers, Al Jazeera, 11/09/2021
https://www.aljazeera.com/news/2021/9/11/attack-on-turkish-troops-in-syria-kills-two-soldiers
 Obscure Islamist Group Targets Turkish Military in Northwest Syria, VOA, 17/01/2016
https://www.voanews.com/a/extremism-watch_obscure-islamist-group-targets-turkish-military-northwest-syria/6200853.html
 Erdoğan, Putin expected to meet in Sochi to discuss Syria, Daily Sabah, 17/09/2021
https://www.dailysabah.com/politics/diplomacy/erdogan-putin-expected-to-meet-in-sochi-to-discuss-syria
 Putin and Syria’s al-Assad hold talks in Moscow on rebel areas, Al Jazeera, 14/09/2021
https://www.aljazeera.com/news/2021/9/14/putin-and-syrias-assad-hold-talks-in-moscow-on-rebel-area
 Fractured Iraqi Shia Militias in Syria, The Arabe Gulfs States Institute in Washington, 22/08/2018
https://agsiw.org/fractured-iraqi-shia-militias-in-syria/
 Syrian anti-aircraft missile lands near Israeli nuclear site, Al Jazeera, 22/04/2021
https://www.aljazeera.com/news/2021/4/22/idf-strikes-syria-after-missile-targets-southern-israel
 One killed in Israeli attack on Syria’s Latakia, state media says, Al Jazeera, 05/05/2021
https://www.aljazeera.com/news/2021/5/5/syria-intercepts-israel-attacks-near-latakia-by-the-mediterranean
 Syria says Israeli air attacks targeted Damascus, Al Jazeera, 09/06/2021
https://www.aljazeera.com/news/2021/6/9/israeli-strikes-kill-eight-fighters-in-syria-says-monitor
 Syrian air defences intercept Israeli attack over Homs : Report, Al Jazeera, 22/07/2021
https://www.aljazeera.com/news/2021/7/22/syrian-air-defences-intercept-israeli-attack-over-homs
 Syria says its air defences intercepted Israeli missiles, Al Jazeera, 19/08/2021
https://www.aljazeera.com/news/2021/8/19/syria-says-its-air-defences-intercepted-israeli-missiles
 Syrian air defences ‘shoot down’ Israeli missiles over Damascus, Al Jazeera, 03/09/2021
https://www.aljazeera.com/news/2021/9/3/syrian-air-defences-shoots-down-israeli-missiles-over-damascus
 Iran-Backed Militia Pledges ‘Open War’ With the U.S. Following Airstrike in Iraq, US News, 28/06/2021
https://www.usnews.com/news/world-report/articles/2021-06-28/iran-backed-militia-pledges-revenge-for-us-strike-in-iraq-open-war-with-the-american-occupation
 U.S. forces in Syria attacked after airstrikes on Iran-backed militias, NBC News, 29/06/2021
https://www.nbcnews.com/news/world/u-s-forces-syria-attacked-after-airstrikes-iran-backed-militias-n1272579
 The opening of a Syrian Kurdish ‘representation office’ in Geneva stirs tensions, SwissInfo, 25/08/2021
https://www.swissinfo.ch/eng/the-opening-of-a-syrian-kurdish--representation-office--in-geneva-stirs-tensions/46891808
 Turkey Capitalizes on Afghanistan Distraction to Attack Kurdish Forces in Syria, Foreign Policy, 20/09/2021
https://foreignpolicy.com/2021/09/20/turkey-airstrikes-kurds-syria-ypj-ceasefire/
 Turkish drone targets vehicle near northern Syrian town of Qamishlo : Source, Kurdistan24, 22/08/2021
https://www.kurdistan24.net/en/story/25345-Turkish-drone-targets-vehicle-near-northern-Syrian-town-of-Qamishlo:-Source
 Four SDF members killed in Turkish bombardment, Rudaw, 20/08/2021
https://www.rudaw.net/english/middleeast/syria/20082021
 Turkey’s targeted killings signal new strategy against Syrian Kurdish forces, Al Monitor, 27/08/2021
https://www.al-monitor.com/originals/2021/08/turkeys-targeted-killings-signal-new-strategy-against-syrian-kurdish-forces
 Syrian Kurdish delegation meets with Russian Deputy FM, Kurdistan24, 17/09/2021
https://www.kurdistan24.net/en/story/25579-Syrian-Kurdish-delegation-meets-with-Russian-Deputy-FM
 L’armée turque et ses mercenaires ciblent des villages dans plusieurs régions du nord de la Syrie, Rojinfo, 27/07/2021
https://rojinfo.com/larmee-turque-et-ses-mercenaires-ciblent-des-villages-dans-plusieurs-regions-du-nord-de-la-syrie/?nowprocket=1
 Turkish-backed Syrian forces intensify attacks on US-aligned Syrian Kurdish group, Al Monitor, 14/09/2021
https://www.al-monitor.com/originals/2021/09/turkish-backed-syrian-forces-intensify-attacks-us-aligned-syrian-kurdish-group
 SDF digs tunnels in northeast Syria in case of Turkish offensive, Al Monitor, 05/06/2021
https://www.al-monitor.com/originals/2021/06/sdf-digs-tunnels-northeast-syria-case-turkish-offensive
 Is Turkey gearing up for military move against Syrian Kurds ?, Al Monitor, 25/11/2020
https://www.al-monitor.com/originals/2020/11/turkey-syria-kurds-ankara-may-be-gearing-up-for-operation.html
 Islamic State maintains foothold in Syrian desert, Al Monitor, 11/04/2021
https://www.al-monitor.com/originals/2021/04/islamic-state-maintains-foothold-syrian-desert
 Is Islamic State rebuilding in Syrian desert ?, Al Monitor, 17/06/2021
https://www.al-monitor.com/originals/2021/06/islamic-state-rebuilding-syrian-desert
 Monitor Reports Strong Return of ISIS to Syria’s Desert Badia, Ahsarq Al-Awsat, 10/01/2021
https://english.aawsat.com/home/article/2732501/monitor-reports-strong-return-isis-syria%E2%80%99s-desert-badia
 Syria war : Russian jets ’bomb IS positions in desert region’, BBC News, 24/02/2021
https://www.bbc.com/news/world-middle-east-56185976
 The Regrouping of ISIS in the Deserts of Syria, Washington Institute, 12/08/2021
https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/regrouping-isis-deserts-syria
 Islamic State takes dozens of hostages in surprise Syria desert attack, The Times, 08/04/2021
https://www.thetimes.co.uk/article/islamic-state-takes-dozens-of-hostages-in-surprise-syria-desert-attack-gvlq6cnpg
 Down but not defeated, thousands of Islamic State insurgents wage Syrian fight anew, Washington Post, 14/09/2021
https://www.washingtonpost.com/world/2021/09/14/islamic-state-isis-syria-sdf/
 Iraq tightens security along Syria border to curb ISIS movement : Military, Al Arabiya, 19/01/2021
https://english.alarabiya.net/News/middle-east/2021/01/19/Iraq-tightens-security-along-Syria-border-to-curb-ISIS-movement-Military-
 SDF kills three Iraqi ISIS members during operation in Deir al-Zor, Kursista,24, 01/02/2021
https://www.kurdistan24.net/en/story/23720-SDF-kills-three-Iraqi-ISIS-members-during-operation-in-Deir-al-Zor
 Offensive turque en Syrie : faut-il craindre une grande évasion des djihadistes retenus par les Kurdes ?, LCI, 10/10/2021
https://www.lci.fr/international/offensive-turque-en-syrie-faut-il-craindre-une-grande-evasion-des-djihadistes-retenus-par-les-kurdes-2134630.html
 HRW urges Nordic countries to repatriate nationals from Syria, Al Jazeera, 26/05/2021
https://www.aljazeera.com/news/2021/5/26/hrw-urges-nordic-countries-to-repatriate-nationals-from-syria
 Kazakh efforts to repatriate ISIL fighters should be replicated, Al Jazeera, 07/07/2021
https://www.aljazeera.com/opinions/2021/7/7/kazakh-efforts-to-repatriate-isil-fighters-should-be-replicated

Publié le 10/11/2021


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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