Appel aux dons mardi 3 décembre 2024



https://www.lesclesdumoyenorient.com/1423



Décryptage de l'actualité au Moyen-Orient

Plus de 3100 articles publiés depuis juin 2010

samedi 30 novembre 2024
inscription nl


Accueil / Infos culture / Conférences et colloques

Festival "Un état du monde… et du cinéma 5e édition", 8 au 17 novembre 2013, Forum des Halles, Paris

Par La rédaction
Publié le 28/10/2013 • modifié le 20/04/2020 • Durée de lecture : 4 minutes

Egypte : images d’une révolution annoncée

Le cinéma égyptien a longtemps dominé les écrans du monde arabe par son esthétique exubérante et ses mélodrames. En parallèle, s’est développé un cinéma plus critique, plus ancré dans le réel, mu par la volonté de dénoncer un autoritarisme étouffant.

18 jours : c’est le temps qu’il faut aux Égyptiens pour renverser Hosni Moubarak en 2011. Des manifestations populaires sans précédent mènent à la démission du chef de la dictature militaire, en place depuis 30 ans. En juin 2012, les nouvelles élections législatives et présidentielles sont remportées par le Parti de la liberté et de la justice, la branche politique des Frères musulmans. La désillusion s’installe et la dérive autoritaire du nouveau régime
est dénoncée. Le peuple, soutenu activement par l’armée, exige la destitution du président Mohamed Morsi. Tout est encore à construire.

Un cinéma témoin des mutations

Un cinéma égyptien audacieux, turbulent et plein de vitalité, se développe, à la fois figure de proue et écho de cette contestation montante. La réalité complexe de l’Égypte fait irruption au cinéma de manière plus frontale. Le Chaos, film prémonitoire de Youssef Chahine (2007) dépeint un État miné par la corruption, L’Immeuble Yacoubian (2006) fait figure de préliminaire au réveil des consciences.
En parallèle, des films aux moyens réduits reflètent le malaise latent de la population égyptienne. Ce cinéma indépendant est porté par de jeunes réalisateurs qui trouvent place Tahrir un véritable lieu d’expression et d’émancipation. Le soulèvement de 2011, notamment par l’utilisation frénétique de la vidéo, incarne cette nouvelle génération d’auteurs qui prend ce virage politique à bras-le-corps. Microphone, film énergique d’Ahmad Abdalla, réalisateur très actif de la place Tahrir, raconte, un an avant le soulèvement, la jeunesse underground d’Alexandrie, au bord de l’implosion. En 2013, son nouveau long métrage, Rags and Tatters, décrit subtilement les quartiers pauvres du Caire s’organisant face à la Révolution du 25 janvier. Les paradoxes d’une société en pleine reconstruction sont également représentés : Asham, première œuvre chorale de la réalisatrice Maggie Morgan, traite des thèmes de l’espoir et du désespoir, avec pour toile de fond Le Caire, ville au rythme effréné.

Films projetés :

Le chaos (hevafawda) de Youssef chahine et khaled youssef
Égypte fict. vostf 2007 coul. 2h02 (35mm)
Dans un quartier populaire du Caire, Hatem, policier véreux, désire sa voisine Nour qui ose lui tenir tête. Ce dernier film de Chahine, pamphlet prémonitoire, appelle au renouveau du pays.
Samedi 9 novembre 2013 à 17H

Rags and tatters (Farsh w’ghata) d’Ahmad Abdalla
Égypte fict. vosta 2013 coul. 1h27 (cin. num.)
Profitant des manifestations de la place Tahrir, un fugitif s’évade de prison. Il erre dans les quartiers pauvres du Caire, au milieu du tumulte. Film intense sur une révolution contrastée.
Film présenté en version originale sous-titrée anglais en présence du réalisateur.
Samedi 9 novembre à 19H30

Un-zéro (Wahed-sefr) de Kamla abu Zekri
Égypte fict. vostf 2009 coul. 1h45 (35mm)
Les déboires de huit personnages provenant de milieux très différents, le jour d’un important match de football. La réalisatrice transpose dans ce film ses craintes dans un pays en quête d’identité.
En présence de Mariam Naoum, scénariste du film.
Dimanche 10 novembre à 17H30

Asham : a man called hope (asham) de Maggie Morgan
Égypte fict. vostf 2012 coul. 1h27 (vidéo num.)
Six destins entrecroisés au cœur de la ville du Caire, vibrante, agitée et perméable aux événements de janvier 2011. Aspirations et déceptions rythment ce premier film choral.
Lundi 11 novembre à 14H30 ; vendredi 15 novembre à 14H30

Microphone d’Ahmad Abdalla
Égypte fict. vostf 2010 coul. 2h (vidéo)
Un expatrié égyptien retourne à Alexandrie et s’investit dans le milieu underground de la musique et de l’art urbain. Une description énergique d’une jeunesse au bord de l’implosion.
En présence du réalisateur le 11 novembre.
Lundi 11 novembre à 18H ; samedi 16 novembre à 17H30

Mohammad sauvé des eaux de Safaa Fathy
Égypte doc. vostf 2012 coul. 1h33 (vidéo)
Mohammad Fathy vivait en Haute-Égypte et souffrait d’une insuffisance rénale grave. À travers lui, le film dresse un portrait sombre d’un pays confronté à ses propres contradictions.
En présence de la réalisatrice.
Mardi 12 novembre à 19H30

L’immeuble Yacoubian (Omaretyakoubean) de Marwan Hamed
Égypte fict. vostf 2006 coul. 2h52 (35mm)
Tiré d’un roman à succès, il relate l’histoire d’un immeuble mythique du Caire et l’évolution politique du pays de ces 50 dernières années, dénonçant avec force les travers de la société égyptienne.
Jeudi 14 novembre à 16H30

Les Femmes du bus 678 (678) de Mohamed Diab
Égypte fict. vostf 2012 coul. 1h50 (cin. num.)
Trois femmes égyptiennes, issues de milieux sociaux différents, sont régulièrement victimes de harcèlement sexuel. Elles s’associent pour combattre ce fléau national. Un film réquisitoire qui ose briser les tabous.
Séance présentée par Sophie Pommier, spécialiste de L’égypte, chargée de cours à L’Iep-paris.
Dimanche 17 novembre à 17H

Table ronde
Avec Bernard Guetta (journaliste), Ahmad abdalla (réalisateur), Abdel Aziz Kamal (directeur de l’Egyptian Film Center) et Mariam Naoum (scénariste), animée par Magda Wassef (historienne du cinéma arabe)
Durée : 2h
Dans la tourmente depuis bientôt trois ans, l’Égypte ne cesse pourtant d’étonner et de surprendre. La vitalité et l’audace dont fait preuve son cinéma depuis quelques années apportent un éclairage très spécifique sur une société en pleine mutation. Du Chaos, dernier film du grand Youssef Chahine en 2007, à Rags and Tatters d’Ahmad Abdalla en 2013, le cinéma égyptien a anticipé et participé - à sa façon - à cette révolution égyptienne toujours en cours.
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Dimanche 10 novembre à 15H30

Forum des images
Forum des Halles
2, rue du Cinéma
Paris 1er
01 44 76 63 00
forumdesimages.fr
http://www.forumdesimages.fr/egypte-images-dune-revolution-annoncee

Publié le 28/10/2013



 


Histoire

Egypte

Culture