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Guerre entre la Turquie et le PKK : une intensification en trompe-l’œil (1/2) ? Point de situation militaire

Par Emile Bouvier
Publié le 16/12/2024 • modifié le 16/12/2024 • Durée de lecture : 11 minutes

Pourtant, les affrontements entre forces turques et combattants pékakistes - vieux de quarante ans cette année, et qui n’ont pratiquement pas cessé depuis [3] - ne perdent pas en intensité ; le 3 décembre 2024 encore, un soldat turc était tué lors d’affrontements avec le mouvement kurde dans les montagnes du Kurdistan d’Irak [4], dernière perte d’une série d’au moins quarante-deux autres soldats depuis le début de l’année selon les informations fournies par le ministère turc de la Défense [5]. Le 22 et 23 décembre 2023, douze soldats turcs étaient tués dans les régions de Dohuk et Harkuk lors de deux attaques distinctes du mouvement kurde dans l’une des plus grandes séries de pertes de l’armée turque sur un court laps de temps depuis plusieurs années [6]. Les opérations militaires, tant côté turc que côté pékakiste, ne faiblissent donc pas, tandis que les théâtres d’opérations de ce conflit continuent de s’étendre du nord de la Syrie aux montagnes du Kurdistan d’Irak en passant par le sud-est de la Turquie.

Le conflit entre la Turquie et le PKK est toutefois loin de s’arrêter aux seules sphères militaires : il joue un rôle parfois structurant dans les relations diplomatiques entre Ankara et d’autres pays, comme ont pu le montrer par exemple les candidatures de la Finlande et de la Suède à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), marquées par le veto de la Turquie qui exigeait une meilleure coopération de leur part en matière de lutte contre le mouvement révolutionnaire kurde.

Alors que les autorités turques semblent vouloir faire ces dernières semaines la démonstration d’une certaine volonté d’ouverture à l’égard du PKK, laissant entrevoir de potentielles négociation de paix, cet article va s’attacher à dresser un état des lieux du conflit entre la Turquie et l’organisation kurde ; après un exposé des évolutions purement militaires du conflit au Moyen-Orient (première partie), la place de ce conflit dans les relations diplomatiques turques sera examinée, tout comme la question de potentielles futures négociations (deuxième partie).

Première partie : point de situation militaire

En raison de l’implantation toujours notablement forte du PKK au sein des zones de peuplement kurde à travers le Moyen-Orient, les zones d’opérations de l’armée turque suivent logiquement celles des dites zones de peuplement : ainsi les forces turques sont-elles engagées contre le mouvement kurde en Turquie (1), en Irak (2) et en Syrie (3) ; seul l’Iran fait exception, Téhéran étant parvenu à sécuriser une forme de pacte de non-agression - voire de coopération tacite - avec le PKK, comme il sera vu infra.

1. La situation en Turquie : entre attentats et fréquentes opérations de sécurité contre les sympathisants du PKK

Sur le territoire turc lui-même, la menace sécuritaire incarnée par le PKK s’avère bien moindre que par le passé : à la suite de la reprise des hostilités en 2015, les forces de sécurité turques (police, armée, gendarmerie et services de renseignement, au premier rang desquels le MIT) ont conduit de vastes opérations ayant profondément grevé les capacités du PKK à opérer en Turquie, le repoussant plus particulièrement vers le nord de l’Irak et, dans une moindre mesure, du nord de la Syrie. Les coups d’éclat du PKK sur le sol turc s’avèrent donc désormais relativement rares, et l’actualité en lien avec l’organisation kurde apparaît bien plus rythmée par les nombreuses et fréquentes arrestations menées contre ses sympathisants que par de potentielles actions menées par ces derniers : le 27 juillet 2024 par exemple, la police antiterroriste turque arrêtait treize Kurdes à Istanbul accusés d’avoir entonné des slogans pékakistes [7].

Face aux coups de butoir de l’appareil sécuritaire turc, le PKK semble parcouru de dynamiques dont l’ampleur exacte reste difficile à déterminer en raison de l’opacité entourant le fonctionnement du mouvement kurde ; ainsi, après des années à mettre un point d’honneur à ne pas attaquer de cibles civiles et à ne pas recourir aux attaques kamikazes afin de se distinguer des organisations djihadistes [8] comme l’Etat islamique ou Al-Qaeda, le PKK - ou du moins, peut-être, des cellules autonomes ou semi-autonomes, à l’instar des « Faucons de la liberté du Kurdistan » (TAK) actifs notamment en 2015-2016 - semble avoir renoué avec ces pratiques. Ainsi, tandis que le PKK n’a pas revendiqué l’attentat du 13 novembre 2022 sur l’avenue Istiklal à Istanbul ayant causé la mort de six personnes [9] - malgré les accusations des autorités turques en ce sens [10] -, l’organisation kurde a assumé la paternité de l’attentat du 23 octobre au siège de l’entreprise TUSAŞ [11] à Kahramankazan, près d’Ankara, à l’origine de la mort de cinq civils [12]. L’attaque du 1er octobre 2023 contre le bâtiment de la Direction générale de la sécurité à Ankara, blessant deux policiers, s’est notamment distinguée par le port de ceintures d’explosifs par les deux assaillants ; tandis que l’un d’eux a eu le temps de la déclencher, le deuxième a été abattu par les policiers turcs avant d’y parvenir [13]. Ce retour à des techniques (l’action kamikaze et l’attaque de civils) que le PKK avait abandonné au début des années 2000 [14] témoigne de l’évolution, peut-être incontrôlée, des modes opératoires du mouvement kurde ; ou, du moins, de l’émergence de groupes autonomes ou semi-autonomes insatisfaits de la stratégie actuellement adoptée par l’état-major pékakiste : ce dernier a en effet reconnu dans un communiqué que l’attentat du mois d’octobre 2024, dont il revendiquait malgré tout la responsabilité, avait été commis par une « équipe autonome » (sic), sans donner davantage de détails [15].

2. L’Irak, principal théâtre d’opérations de la guerre entre le PKK et la Turquie

C’est en Irak que le conflit entre le PKK et la Turquie est le plus intense et le plus meurtrier : tandis que le front turc se caractérise par des attentats et le front syrien par des tirs indirects, bombardements ciblés et opérations menées par les rebelles pro-turcs, le front irakien, lui, relève d’une guerre de mouvement : offensives et contre-offensives se succèdent dans chaque camp afin de s’emparer - ou de reprendre le contrôle - de sommets montagneux stratégiques. La guerre se déroule en effet dans le terrain très accidenté des monts Zagros ; tandis que la Turquie mène depuis l’été 2020 une vaste offensive aéroterrestre dans le cadre des opérations « Serre d’Aigle » [« Pençe-Kartal »] et « Griffes du Tigre » [« Pençe Kaplan »] visant à perturber les flux de combattants et de matériel du PKK tout en sécurisant une zone tampon devant permettre de sanctuariser le territoire turc, les guérilleros kurdes exploitent leur parfaite connaissance du relief pour organiser des embuscades, harceler les forces turques et leur infliger des pertes significatives, tant humaines que matérielles : au moins quarante-deux soldats turcs ont perdu la vie depuis le début de l’année tandis que plusieurs appareils militaires ont été abattus par les combattants pékakistes [16], notamment des drones et potentiellement un hélicoptère de transport Sikorsky S-70 en juillet dernier [17]. La Turquie ne vise pas - et n’a jamais réellement ambitionné de le faire - la prise du mont Qandil, quartier-général du PKK situé à la frontière irano-irakienne. L’objectif, réaffirmé par le ministre turc de la Défense Yaşar Güler en juillet 2024, est de « créer un corridor de sécurité de 30 à 40 kilomètres de profondeur le long de nos frontières avec la Syrie et l’Irak et de complétement nettoyer la région des terroristes » [18].

Le PKK continue de se distinguer par sa résilience et d’opposer une forte résistance à la Turquie en raison - entre autres nombreuses choses - de la bienveillance, voire du soutien, d’autres acteurs régionaux, au premier rang desquels l’Iran et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), deuxième plus grand mouvement de la Région autonome du Kurdistan (RAK) d’Irak. Si l’UPK tolère les activités du PKK essentiellement par souci pankurdiste, l’Iran s’est avéré un soutien inattendu du mouvement kurde : après des années de combat entre Téhéran et l’excroissance iranienne du PKK - le Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK) - ayant abouti en un accord de non-agression en 2011, les autorités iraniennes et leurs alliés régionaux - notamment les milices chiites - semblent avoir soutenu en plusieurs occasions le PKK. Ainsi, lors du lancement de l’opération « Serres d’Aigle-2 » par la Turquie dans le nord de l’Irak en février 2021, la milice chiite Harakat Hezbollah al Nujaba a publié un communiqué menaçant la Turquie de représailles en cas d’opérations dans la province de Ninive et dans le secteur de Sinjar [19]. Cette menace a été suivie, en septembre de la même année, d’un tir de roquette contre la base militaire turque de Bashiqa [20], non loin de Mossoul. Plus récemment encore, alors que le ministre turc de la Défense Yaşar Güler déplorait au printemps 2024 le « manque de coopération de l’Iran dans la lutte contre le PKK » [21], ce dernier aurait utilisé à plusieurs reprises depuis le mois de mai 2024 des équipements antiaériens de manufacture iranienne contre les drones turcs dans le nord de l’Irak [22]. Il s’agirait en l’occurrence du « missile 358 », un drone kamikaze « tueur de drones » [23]. L’Iran fournirait directement le PKK ; les missiles 358 seraient envoyés en pièces détachés en zone UPK et assemblés sur place [24]. La coopération de l’Iran avec le PKK ne s’arrêterait pas à la simple livraison clandestine de tels missiles : pour les guider et détecter la trajectoire des drones turcs afin de les intercepter, le PKK a besoin d’un système radar ou d’une technologie similaire. Or, seuls la Turquie, l’Iran et les Etats-Unis sont en mesure de surveiller ainsi le ciel irakien dans la région. L’Iran fournirait donc soit directement un appui radar au PKK, soit aurait formé des équipes de guérilleros en ce sens [25]. Ankara semble en tous cas convaincu du rôle de Téhéran : le 1er juillet 2024, lors d’une rencontre à As-Souleimaniyeh (capitale de l’UPK dans la RAK), la Turquie aurait demandé à l’Iran de cesser de livrer des armes au PKK, documents et preuves apparemment à l’appui [26]. La réponse iranienne n’a pas été rendue publique.

Comment expliquer ce soutien potentiel de l’Iran au PKK ? Une partie de la réponse pourrait venir du projet de « route de développement » irako-turque, dont Les clés du Moyen-Orient se faisait récemment l’écho. La Turquie a en effet annoncé en avril 2024 avoir signé avec l’Irak un projet qui consistera à offrir une alternative logistique au canal de Suez pour le transport des marchandises en les faisant passer par le golfe Persique, l’Irak et la Turquie au lieu du détroit de Bab el-Mandeb et de la mer Rouge. Cet accord ne fait pas les affaires de l’Iran : en passant par le détroit d’Ormuz et non plus celui de Bab al-Mandeb, les navires de commerce vont se soustraire à la menace des Houthis, alliés yéménites de l’Iran qui perturbent le trafic maritime dans la zone depuis le 7 octobre 2023. Téhéran y perd donc un levier de chantage géopolitique majeur. De plus, le succès d’un tel projet renforcerait considérablement l’influence de la Turquie dans la région et notamment en Irak, que Téhéran considère comme une chasse gardée. Le soutien de l’Iran au PKK pourrait donc s’expliquer par la volonté du régime des mollahs d’entretenir une forme d’instabilité sécuritaire dans le nord de l’Irak afin de retarder autant que possible la réalisation de la « route du développement ».

3. En Syrie, un statu quo suspendu au maintien des forces américaines

En Syrie, les opérations se déroulent dans le nord du pays, tant sur la ligne de front des zones conquises par la Turquie et ses supplétifs de « l’Armée nationale syrienne » au cours des dernières années (opération « Bouclier de l’Euphrate » en 2016 dans le secteur d’Al Bab ; opération « Rameau d’Olivier » en 2018 dans le nord-ouest de la Syrie dans le canton d’Afrin ; opération « Source de paix » dans le secteur de Tell Abyad en 2019) que dans la profondeur du territoire tenu par les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition hétéroclite de mouvements politico-militaires dominés par le Parti de l’union démocratique (PYD), excroissance syrienne du PKK : la Turquie a en effet développé ces dernières années une stratégie basée sur l’emploi massif des drones de combat aboutissant en d’intenses campagnes de frappes, tant sur des cibles militaires que des infrastructures civiles stratégiques. Depuis octobre 2019 - début du lancement de l’opération « Source de Paix » mais également de la généralisation de l’emploi des drones -, la Turquie aurait conduit plus d’une centaine de frappes sur des infrastructures pétrolières ou gazières ainsi que sur des centrales électriques dans les territoires tenus par les FDS, « l’Administration autonome du nord-est de la Syrie » [27].

La question de nouvelles opérations terrestres apparaît de plus en plus actuelle : la présidence turque a rappelé ces derniers mois à plusieurs reprises son souhait, intact, de « compléter le corridor de sécurité le long de notre frontière avec la Syrie » [28], dans une allusion à la bande frontalière s’étendant de Ras Al-Ayn, à l’ouest, à Cizre, à l’est, échappant encore au contrôle de la Turquie et dans laquelle se concentre une large part des frappes de drones turcs. De fait, le 20 novembre 2024 encore, le président Recep Tayyip Erdoğan a affirmé que la Turquie se « tenait prête » en cas d’un retrait des forces américaines de Syrie [29]. La réélection de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait en effet signifier un potentiel retrait des soldats américains déployés dans le pays, déjà initié en octobre 2019 sous la première administration Trump lors du lancement de l’opération militaire turque « Source de paix ». Tandis que des analystes prédisent une réduction des effectifs militaires américaines en Syrie et en Irak au profit d’un redéploiement dans le Golfe persique [30], certains proches du président nouvellement réélu ont fait état de sa volonté d’exfiltrer les troupes américaines de Syrie aussitôt qu’un conflit entre la Turquie et les FDS viendrait à éclater [31]. L’attentat commis par le PKK le 23 octobre 2024 près d’Ankara, qui vient contredire les propos du président turc qui affirmait en juillet dernier que « le PKK est désormais incapable d’agir à l’intérieur de notre pays » [32], pourrait ainsi être l’un des casus belli que les autorités turques attendaient pour compléter la zone tampon le long de la frontière syro-turque, exploitant la potentielle volonté du président américain de ne plus se mêler des conflits émaillant la Syrie.

Par ailleurs, le renversement du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024 et l’expansion territoriale majeure des rebelles syriens ont permis à la Turquie de lancer de nouvelles attaques par procuration contre les FDS. Les rebelles de « l’Armée nationale syrienne » se sont en effet emparés de l’enclave kurde de Tal Rifaat le 30 novembre [33], de Manbij le 8 décembre [34] puis de la ville de Deir-ez-Zor le 11 décembre, que les forces kurdes avaient conquise après le retrait de l’armée syrienne [35]. Si Ankara a soutenu les actions armées des rebelles, notamment en bombardant les FDS en plusieurs occasions, l’armée turque n’a pas engagé elle-même d’opérations terrestres pour le moment, attendant probablement l’entrée en fonction de Donald Trump afin de jauger de ses intentions à l’égard du théâtre syrien et des capacités réelles d’action dont disposera la Turquie à l’encontre des groupes armés kurdes syriens.

La guerre entre le PKK et la Turquie ne revêt toutefois pas qu’un simple aspect militaire : elle se montre parfois déterminante dans les relations diplomatiques qu’entretient Ankara avec son voisinage régional et, naturellement, joue un rôle majeur dans la politique intérieure turque ; ce sera l’objet de la deuxième partie de cet article.

A lire sur Les clés du Moyen-Orient :
 Le PKK, un mouvement résolument transfrontalier. Partie 1 : l’Irak, une base arrière majeure pour le PKK
 Présence militaire turque au Levant : le leitmotiv kurde
 Les Kurdes, d’un statut de peuple marginalisé à celui d’acteurs stratégiques incontournables. Un peuple concentré dans les montagnes mais disséminé à travers le Moyen-Orient (1/2)
 Les milices chiites au Levant : historique et point de situation de leurs activités. Partie 2 : les milices chiites, des proxys aussi bien politiques que militaires pour l’Iran
 La « route du développement » : la Turquie se positionne face aux « routes de la soie » chinoise et indienne au Moyen-Orient (1/2)

Sitographie :
 What we know about North Korean troops in Ukraine, BBC News, 18/11/2024
https://www.bbc.com/news/articles/cm2796pdm1lo
 İçişleri Bakanı Ali Yerlikaya TUSAŞ saldırısı hakkında konuştu : ’Rehin olayı yaşanmadı’, Euronews, 25/10/2024
https://tr.euronews.com/2024/10/25/icisleri-bakani-ali-yerlikaya-tusas-saldirisi-hakkinda-konustu-rehin-olayi-yasanmadi
 Şehit Piyade Sözleşmeli Er Sefer Alan Elazığ’da son yolculuğuna uğurlandı, Anadolu ajansi, 10/10/2024
https://www.aa.com.tr/tr/gundem/sehit-piyade-sozlesmeli-er-sefer-alan-elazigda-son-yolculuguna-ugurlandi/3357810
 Pençe-Kilit Harekatı bölgesinde 12 askerin hayatını kaybetmesiyle ilgili neler biliniyor ?, BBC News, 23/12/2023
https://www.bbc.com/turkce/articles/cq51dnyrq5ro
 Turkey detains 13 for alleged PKK support in viral videos, Rudaw, 27/07/2024
https://manage.rudaw.net/english/middleeast/turkey/27072024
 Istanbul : Six dead, dozens wounded in Turkey explosion, BBC News, 14/11/2022
https://www.bbc.com/news/world-europe-63615076
 Türkiye’de son yıllarda düzenlenen büyük saldırılar, BBC News, 14/11/2024
https://www.bbc.com/turkce/articles/clmgndprxg8o
 Ankara bombing : Why did the PKK attack Turkey now ?, Middle East Eye, 04/11/2023
https://www.middleeasteye.net/news/turkey-ankara-bombing-pkk-attack-why
 PKK claims responsibility for terror attack on Turkish Aerospace Industries, BNE Intellinews, 25/10/2024
https://www.intellinews.com/pkk-claims-responsibility-for-terror-attack-on-turkish-aerospace-industries-350135/
 Turkish drone shoot-down marks significant shift in Turkey-PKK conflict, MedyaNews, 12/06/2024
https://medyanews.net/turkish-drone-shoot-down-marks-significant-shift-in-turkey-pkk-conflict/
 Footage of Turkish helicopter shootdown, ANHA, 12/07/2024
https://hawarnews.com/en/footage-of-turkish-helicopter-shootdown
 Turkey to soon wind down latest operation in northern Iraq, Erdogan says, Al Jazeera, 13/07/2024
https://www.aljazeera.com/news/2024/7/13/turkey-to-soon-wind-down-latest-operation-in-northern-iraq-erdogan-says
 Turkish Defense Minister Criticizes Iran’s Stance on PKK, Iran International, 13/05/2024
https://www.iranintl.com/en/202405131218
 Media reports claim Iran supplies weapons to terrorist group PKK, Daily Sabah, 11/06/2024
https://www.dailysabah.com/politics/media-reports-claim-iran-supplies-weapons-to-terrorist-group-pkk/news
 Kurdish militants knocking Turkish drones out of sky with Iranian “loitering” missiles, footage suggests, BNE IntelliNews, 10/06/2024
https://www.intellinews.com/kurdish-militants-knocking-turkish-drones-out-of-sky-with-iranian-loitering-missiles-footage-suggests-329168/
 PKK’s new-tech missiles fuel Turkey’s suspicion of Iranian role, Middle East Eye, 10/06/2024
https://www.middleeasteye.net/news/pkk-new-tech-fuels-turkey-suspicions-iran
 Media : Türkiye demands that Iran stop supplying weapons to PKK, Report AZ, 01/07/2024
https://report.az/en/region/media-turkiye-demands-that-iran-stop-supplying-weapons-to-pkk/
 Turkish strikes in Syria cut water to one million people, BBC News, 21/11/2024
https://www.bbc.com/news/articles/c79zj7rz3l4o
 Red lines and reconciliation : Turkey and Syria’s diplomatic gamble, Atlantic Council, 15/08/2024
https://www.atlanticcouncil.org/blogs/menasource/turkey-syria-reconciliation-ypg-sdf/
 Erdogan says end near of military operation in Kurdistan Region, Syria, Kurdistan24, 25/07/2024
https://www.kurdistan24.net/en/story/395803
 Erdogan says Turkiye prepared if US withdraws from Syria, Arab News, 20/11/2024
https://www.arabnews.com/node/2580060/middle-east
 Will Trump reduce the US military presence in Syria and Iraq ?, The New Arab, 21/11/2024
https://www.newarab.com/analysis/will-trump-reduce-us-military-presence-syria-and-iraq
 Erdogan says end near for military operation in north Iraq, Syria, RFI, 13/07/2024
https://www.rfi.fr/en/international-news/20240713-erdogan-says-end-near-for-military-operation-in-north-iraq-syria
 Trump wants US troops out of Syria, says Robert F Kennedy Jr, Anadolu Aja,si, 08/11/2024
https://www.aa.com.tr/en/americas/trump-wants-us-troops-out-of-syria-says-robert-f-kennedy-jr/3387829

Publié le 16/12/2024


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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