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La présence croissante de l’Iran en Afrique

Par Emile Bouvier
Publié le 26/06/2024 • modifié le 26/06/2024 • Durée de lecture : 8 minutes

En effet, sous l’impulsion à la fois d’une nouvelle doctrine de la présidence iranienne à l’égard de l’Afrique et d’un bouleversement géopolitique sur le continent - au premier rang desquels le rejet croissant, par les Etats africains, de la présence et de l’influence de la France ou encore des Etats-Unis -, l’Iran a nettement accru son activité diplomatique, économique et religieuse dans la région. A travers un vaste réseau de structures et d’instituts - voire de mouvements politico-religieux locaux - servant comme autant de relais de Téhéran, les autorités iraniennes se ménagent progressivement une nouvelle aire d’influence à travers le continent africain, notamment en Afrique subsaharienne et, plus particulièrement encore, en Afrique de l’Ouest et dans les pays de la vallée du Grand Rift.

Cet investissement iranien en Afrique sert la République islamique à bien des égards ; outre la création de nombreux partenariats économiques fructueux et parfois hautement stratégiques - à l’instar d’un approvisionnement en uranium dans le cas du Niger par exemple [1] -, l’Iran développe les parts de la société et des élites africaines favorables, ou au moins bienveillantes, à ses intérêts. Le levier religieux joue ici un rôle fondamental ; grâce à de nombreux instituts théologiques et divers autres acteurs implantés à travers l’Afrique, l’Iran a participé ces dernières années à un accroissement, tant en termes de taille que d’influence, des populations chiites à travers le continent, s’offrant là encore de larges contingents de soutiens.

Cet article entend ainsi exposer la présence croissante de l’Iran en Afrique en s’attardant, dans un premier temps, sur l’activité diplomatique des autorités iraniennes à l’égard des pays subsahariens (I) ces dernières années, avant de présenter les vecteurs de soft-power déployés par Téhéran à travers le continent africain afin d’y accroître son influence, tant politique que religieuse (II).

I. L’activité diplomatique de l’Iran

Les deux dernières années ont été marquées par une activité diplomatique inhabituelle en Afrique : tandis que le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian (lui aussi décédé dans le même crash d’hélicoptère qu’Ebrahim Raïssi) s’est rendu au Mali et en Tanzanie en août 2022 [2] ainsi qu’en Afrique du Sud en août 2023 [3], son conseiller aux affaires politiques Ali Bagheri Kani se rendait au Niger [4] et au Burkina-Faso [5] en janvier 2023 et, surtout, le président iranien Ebrahim Raïssi rencontrait les autorités kenyanes le 11 juillet 2023 - une première en onze ans [6] -, son homologue en Ouganda le lendemain - pour la première fois en onze ans également [7] -, le chef d’Etat du Zimbabwe le 13 juillet encore - la dernière rencontre de ce type datant cette fois de 14 ans, en 2010 [8] - et, enfin, se rendait en Algérie le 2 mars 2024 [9] - pour la première fois, là encore, en 14 ans.

Chacune de ces visites s’est accompagnée de la signature de nombreux accords - douze protocoles d’accord dans les domaines industriels, énergétiques, agricoles, pharmaceutiques ou encore dans le domaine des télécommunications et de la recherche ont par exemple été signés entre Téhéran et Harare [10] - et de déclarations de soutien aux autorités locales, bien souvent en opposition à l’Europe, les Etats-Unis et leurs alliés. En Ouganda, le président Ebrahim Raïssi a par exemple salué l’adoption alors récente d’une législation ougandaise réprimant davantage les milieux LGTB, et critiqué « l’Occident qui essaye de promouvoir l’homosexualité et qui, ce faisant, essaye de mettre fin à des générations d’êtres humains » [11].

L’activité diplomatique de Téhéran en Afrique ne se mesure toutefois pas qu’à l’aune des visites iraniennes en pays africains, mais également à celle des responsables africains en Iran : ainsi le Premier ministre nigérien s’est-il par exemple rendu à Téhéran en janvier 2024 [12], quelque mois après la ministre burkinabais des Affaires étrangères, en septembre 2023 [13]. Les autorités iraniennes, de fait, exploitent les difficultés de la France et de ses alliés au Sahel pour se rapprocher des pays de la région ; ces derniers présentent en effet le double avantage d’avoir une population à majorité musulmane et, en raison de leur isolement diplomatique consécutif aux coups d’Etat [14] les ayant émaillés ces dernières années, de chercher de nouveaux partenaires, notamment ceux se trouvant aux prises avec « l’Occident », à l’instar de la Russie ou de l’Iran.

A cet égard, le cas du Niger est éloquent : le rapprochement entre Niamey et Téhéran a abouti en des discussions explorant la possibilité pour le Niger de livrer plus de 300 tonnes de « yellow cake » (un concentré d’uranium) nigérien à l’Iran [15]. Face aux protestations particulièrement vives des Etats-Unis (dernière puissance étrangère à posséder des bases militaires au Niger après le départ des forces françaises en décembre 2023) qui menaçaient de sanctions la junte au pouvoir, cette dernière a annoncé le 14 mai 2024 rompre sa coopération militaire avec Washington [16] et invité les forces américaines à quitter le pays [17]. Cet épisode illustre le rapprochement entre l’Iran et les pays du Sahel et l’exploitation, par ce dernier, du sentiment « anti-occidental » dans la région [18].

II. Des vecteurs de soft-power disséminés à travers la région subsaharienne

L’Iran dissémine à travers l’Afrique subsaharienne de nombreux vecteurs de soft-power. Ceux-ci sont d’abord d’ordre religieux. En effet, afin de gagner en influence auprès de la substantielle communauté musulmane africaine (quelque 500 000 millions de personnes en 2021 [19]), le régime iranien et ses institutions organisent des conférences, des événements religieux et politiques, travaillent avec des partenaires locaux et gèrent plus d’une centaine de centres islamiques, d’écoles, de séminaires et de mosquées dans plus de trente pays africains. En outre, Téhéran a offert des incitations financières et économiques aux gouvernements africains et a utilisé deux de ses organisations caritatives, le Croissant-Rouge iranien et le Comité de secours Imam Khomeini, pour fournir un large éventail de services sociaux et sanitaires gratuits dans plusieurs pays d’Afrique [20].

Les deux principales organisations à l’origine de cette campagne de soft-power sont l’Organisation de la culture et des relations islamiques (OCRI), directement affiliée au ministère iranien de la Culture et de l’Orientation islamique, et l’Université internationale Al-Mustafa, qui forme des ecclésiastiques et des missionnaires étrangers dans le monde entier. L’OCRI coordonne les activités de diverses organisations iraniennes responsables d’activités religieuses et culturelles à l’étranger ; par exemple, l’une des dernières actions de l’antenne de l’OCRI au Nigeria a consisté à mener des discussions avec les autorités nigérianes ayant abouti en l’intégration de cours de persan dans le parcours scolaire des étudiants de l’Université d’Abuja [21].

Fondée en 2007, l’université internationale Al-Mustafa est quant à elle la principale institution religieuse d’Iran. Sous la direction du guide suprême Ali Khamenei, l’université est chargée d’exporter l’idéologie révolutionnaire de Téhéran avec une centaine d’antennes dans le monde islamique, formant des religieux, des érudits et des missionnaires étrangers. Depuis 2007, plus de 45 000 religieux et érudits islamiques ont obtenu leur diplôme à Al-Mustafa, et une bonne partie d’entre eux ont été embauchés par l’université comme enseignants ou missionnaires et envoyés dans différents pays du monde [22].

Le Nigeria figure comme l’un des pays où l’influence iranienne s’est montrée la plus efficace. Grâce au réseau de vecteurs d’influence iraniens et au soutien, par Téhéran, du Mouvement islamique du Nigeria [23] depuis sa fondation en 1984 [24], la population shiite s’est considérablement accrue. Ainsi, selon le chercheur Sébastien Nemeth, interrogé par RFI [25] : « L’Iran a un agenda religieux : le Niger compte plusieurs millions de chiites, même si son dogme n’est pas forcément le même qu’à Téhéran. Mais Téhéran voit là un potentiel pour le prosélytisme mis en place dans la région. On l’a vu au Nigeria. Avant la révolution iranienne de 1979, il n’y avait aucun chiite dans le pays. Aujourd’hui, au minimum 2 à 3 millions de personnes se sont converties ». Aujourd’hui, les conversions au chiisme se poursuivent [26] et continuent d’être soutenues par les activités de l’OCRI et de l’Université Al-Mustafa.

Au-delà de l’aspect religieux, les vecteurs du soft-power iranien sont politico-économiques. Le 10 janvier 2023 par exemple, l’Iran a ouvert huit centres d’affaires à travers l’Afrique [27] visant à favoriser l’implantation des entreprises iraniennes et à accroître l’activité de celles déjà présentes [28]. Le 10 mars 2023, les autorités iraniennes organisaient leur premier « Sommet économique Iran-Afrique de l’Ouest » à Téhéran [29], renommé le 26 avril 2024 « Conférence pour la coopération économique entre l’Iran et l’Afrique » lors de sa deuxième édition, toujours dans la capitale iranienne [30]. Les autorités sont en effet persuadées que « le futur du commerce mondial sera déterminé en Afrique [31] » et ont donc multiplié les initiatives visant à accroître la présence iranienne sur le continent africain.

D’un point de vue politique, les autorités iraniennes accroissent le nombre et la nature des vecteurs de soft-power ; sur le modèle de la chaîne hispanophone pro-iranienne « Hispan TV » [32], elles ont par exemple lancé en octobre 2017 une chaîne d’informations hausaphone, « Hausa TV » [33], destinée aux plus de 50 millions de locuteurs de l’hausa en Afrique, essentiellement au Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun, Bénin, Ghana, Togo, Côte d’Ivoire et Burkina Faso. Cette chaîne [34], malgré sa langue résolument africaine, fournit essentiellement des informations liées à l’Iran, à la lutte de « l’Axe de la Résistance » contre Israël et à la place de l’islam chiite en Afrique. A l’instar de la « diplomatie du drone » turque, les autorités iraniennes exploitent par ailleurs le succès militaire et médiatique de leurs drones, déployées notamment en Ukraine au profit de la Russie, pour avancer leurs pions géopolitiques dans la région ; ainsi la vente de « yellow-cake » nigérien aurait-elle été conditionnée à la livraison, par Téhéran, de drones de combat [35]. Il en va de même au Soudan, avec lequel l’Iran aurait cherché à négocier - en vain, semble-t-il [36] - la mise à disposition d’une base navale sur la mer Rouge [37] en échange d’un navire de combat et en compensation des nombreux drones d’ores et déjà livrés par Téhéran et notablement utilisés [38] dans le cadre de la guerre civile opposant depuis le 15 avril 2023 les « Forces de soutien rapide » de Mohamed Hamdan Dogolo à l’armée régulière soudanaise d’Abdel Fattah al-Burhan.

Conclusion

Depuis l’élection d’Ebrahim Raïssi en 2021 et plus particulièrement à partir de 2022/2023, les autorités iraniennes sont passées à l’offensive en Afrique afin d’y accroître leur présence et leur influence ; celles-ci satisfont la triple ambition, pour Téhéran, d’y sécuriser des intérêts stratégiques - à l’instar de l’uranium nigérien -, d’intensifier la diffusion du chiisme en Afrique subsaharienne et de développer son réseau de partenaires engagés dans une démarche multi-partenariale, voire opposés aux puissances européennes et nord-américaines. Si Ebrahim Raïssi s’était montré l’un des principaux artisans de cette offensive protéiforme en Afrique, sa mort ne devrait pas se montrer un frein à l’expansion iranienne sur le continent africain. Quelle que soit l’identité du futur président, la République islamique devrait continuer à tisser des liens toujours plus forts avec les différents pays et acteurs locaux africains favorables à ses intérêts - ou, du moins, présentant une inclination à l’être.

A lire sur Les clés du Moyen-Orient :
 Les sociétés militaires privées russes au Moyen-Orient (1/2). Les mercenaires russes en Syrie
 Le Moyen-Orient, nouveau terrain d’expansion de la Chine (1/3). La diplomatie du partenariat
 Iran : à un mois de l’élection de son successeur, bilan de la présidence d’Ebrahim Raïssi (1/2)
 Chiisme
 La « diplomatie du drone » : un instrument de hard-power au service du soft-power turc (1/2). Le développement de drones « made in Turkey », entre opportunité industrielle et nécessité opérationnelle

Sitographie :
 L’uranium du Niger au cœur de négociations clandestines avec l’Iran, Le Monde, 10/05/2024
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/05/10/l-uranium-du-niger-au-c-ur-de-negociations-clandestines-avec-l-iran_6232514_3212.html
 Diplomatie. “Vers une coopération solide” entre le Mali et l’Iran, Courrier International, 23/08/2022
https://www.courrierinternational.com/article/diplomatie-vers-une-cooperation-solide-entre-le-mali-et-l-iran
 Amir-Abdollahian to attend Iran-South Africa meeting, MEHR News Agency, 08/08/2023
https://en.mehrnews.com/news/204327/Amir-Abdollahian-to-attend-Iran-South-Africa-meeting
 Iran’s deputy FM meets with Nigerien foreign minister in Niamey, Ministère des Affaires étrangères iranien, 20/01/2023
https://en.mfa.ir/portal/newsview/707856/Iran%E2%80%99s-deputy-FM-meets-with-Nigerien-foreign-minister-in-Niamey
 From Tehran To Ouagadougou : Iran Finds Geopolitical Opportunities In Burkina Faso, Hoover Institution, 06/06/2023
https://www.hoover.org/research/tehran-ouagadougou-iran-finds-geopolitical-opportunities-burkina-faso
 Iranian President Ebrahim Raisi Kicks Off Africa Tour in Kenya, VOA, 12/07/2023
https://www.voanews.com/a/iranian-president-visits-kenya-in-effort-to-boost-economic-ties/7177325.html
 President of Uganda officially welcomes Dr Raisi, Ministère des Affaires étrangères iranien, 13/07/2023
https://en.mfa.ir/portal/newsview/724913/President-of-Uganda-officially-welcomes-Dr-Raisi
 Iran signs agreements with Zimbabwe as Raisi wraps up Africa tour, AL Jazeera, 13/07/2023
https://www.aljazeera.com/news/2023/7/13/iran-signs-agreements-with-zimbabwe-as-raisi-wraps-up-africa-tour
 Iran’s Raisi to make first visit to Algeria in 14 years as Africa ties grow, Al-Monitor, 29/02/2024
https://www.al-monitor.com/originals/2024/02/irans-raisi-make-first-visit-algeria-14-years-africa-ties-grow
 Iran signs economic agreements with Zimbabwe as Raisi ends Africa tour, Reuters, 13/07/2023
https://www.reuters.com/world/iran-signs-economic-agreements-with-zimbabwe-raisi-ends-africa-tour-2023-07-13/
 In Uganda, Iran president attacks West on LGBTQ rights, France24, 12/07/2023
https://www.france24.com/en/live-news/20230712-iran-and-kenya-leaders-vow-to-deepen-ties
 L’Iran tend la main au Niger pour surmonter les sanctions, Jeune Afrique, 24/01/2024
https://www.jeuneafrique.com/1529563/politique/liran-tend-la-main-au-niger-pour-surmonter-les-sanctions/
 Iran hails African countries’ resistance to ’colonialism’, Le Monde, 04/09/2023
https://www.lemonde.fr/en/international/article/2023/09/04/iran-hails-african-countries-resistance-to-colonialism_6123273_4.html
 Sous l’œil de Washington, Téhéran négocie avec Niamey l’acquisition de 300 tonnes d’uranium, Africa Intelligence, 30/04/2024
https://www.africaintelligence.fr/afrique-ouest/2024/04/30/sous-l-oeil-de-washington-teheran-negocie-avec-niamey-l-acquisition-de-300-tonnes-d-uranium,110220992-ge0
 Au Niger, la question de l’uranium à l’origine de la discorde avec les Etats-Unis, selon le premier ministre, LE Monde, 14/05/2024
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/05/14/au-niger-la-question-de-l-uranium-a-l-origine-de-la-discorde-avec-les-etats-unis-selon-le-premier-ministre_6233213_3212.html
 Sur fond d’accord avec l’Iran, le Niger rompt sa coopération militaire avec les Etats-Unis, L’Orient le Jour, 18/03/2024
https://www.lorientlejour.com/article/1371817/sur-fond-daccord-avec-liran-le-niger-rompt-sa-cooperation-militaire-avec-les-etats-unis.html
 Iranian presence in East Africa : Goals, Tools and Prospects, EPC, 31/01/2020
https://epc.ae/en/details/featured/iranian-presence-in-east-africa-goals-tools-and-prospects-1
 The Department of Persian Language will be launched at the University of Abuja soon, ICRO, 10/06/2024
https://en.icro.ir/News-Abuja/The-Department-of-Persian-Language-will-be-launched-at-the-University-of-Abuja-soon
 Middle Eastern Interventions in Africa : Tehran’s Extensive Soft Power, Middle East Forum, Automne 2018
https://www.meforum.org/7254/middle-eastern-interventions-in-africa-tehran#37
 Islamic Movement in Nigeria : The Iranian-inspired Shia group, BBC News, 05/08/2019
https://www.bbc.co.uk/news/world-africa-49175639
 La visite du Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, en Iran : surmonter les sanctions et chercher des alliés, RFI, 27/01/2024
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240127-iran-visite-premier-ministre-du-niger-ali-mahaman-lamine-zeine-sanctions-accords-militaires-economiques
 Iran opens 8 trade centers in Africa, Tehran Times, 10/01/2023
https://www.tehrantimes.com/news/480667/Iran-opens-8-trade-centers-in-Africa
 1st Iran-West Africa Economic Summit Convenes in Tehran, Financial Tribune, 10/03/2023
https://financialtribune.com/articles/domestic-economy/117421/1st-iran-west-africa-economic-summit-convenes-in-tehran
 Holding Iran-Africa Economic Cooperation Conference a symbol of parties’ will to develop economic relations, Présidence iranienne, 26/04/2024
https://president.ir/en/151483
 What is Driving Iranian Activities in Africa ?, Medium, 25/08/2021
https://medium.com/@javani/what-is-driving-iranian-activities-in-africa-17a94d10354
 Iran to launch 1st TV channel for Africa, Mehr News Agency, 03/10/2017
https://en.mehrnews.com/news/128290/Iran-to-launch-1st-TV-channel-for-Africa
 Iran Tried to Persuade Sudan to Allow Naval Base on Its Red Sea Coast, The Wall Street Journal, 03/03/2024
https://www.wsj.com/world/middle-east/iran-tried-to-persuade-sudan-to-allow-naval-base-on-its-red-sea-coast-77ca3922
 Africa File, May 2, 2024 : Iran Pursues Economic and Military Influence, 02/05/2024
https://www.understandingwar.org/backgrounder/africa-file-may-2-2024-iran-pursues-economic-and-military-influence
 Iran’s Bid For Naval Base In Sudan Rejected, Iran International, 03/03/2024
https://www.iranintl.com/en/202403039544
 Evidence of Iran and UAE drones used in Sudan war, BBC News, 13/06/2024
https://www.bbc.co.uk/news/articles/c2vvjz652j1o

Publié le 26/06/2024


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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