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La progression de l’islamisme en Jordanie

Par Emile Bouvier
Publié le 14/02/2025 • modifié le 14/02/2025 • Durée de lecture : 10 minutes

Loin pourtant de se montrer imperméable aux évolutions régionales et plus encore à celles de ses voisins, le royaume hachémite doit sa sauvegarde à une vaste gamme de facteurs tels que le rôle de médiateur qu’Amman s’emploie à assumer résolument auprès des divers belligérants de la région, le soutien reçu des Etats-Unis et de l’Europe ou encore l’autorité que revêt toujours, pour une large partie de la population jordanienne, la figure du roi Abdullah II. De fait, l’actualité de la région exerce une influence indéniable sur celle de la Jordanie : le 10 septembre 2024, le parti islamiste « Front d’action islamique » (FAI), incarnation locale des Frères musulmans, a remporté les élections législatives jordaniennes en devenant le plus grand parti au Parlement.

Cette victoire politique n’est pas anodine, d’autant plus dans le contexte de la guerre à Gaza et au Liban, ainsi que des récents bouleversements en Syrie ayant abouti au renversement du régime de Bachar al-Assad par les rebelles islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) en décembre 2024 ; les événements en Syrie sont d’une importance majeure pour la Jordanie, qui partage une frontière de 378 kilomètres avec son voisin syrien et, plus particulièrement, avec les zones tenues par le HTS et ses alliés - un tiers environ du territoire syrien étant quant à lui sous contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS) et borde davantage l’Irak et la Turquie.

Alors que des responsables israéliens ont pu affirmer que la Jordanie serait l’un des prochains pays à connaître un changement de régime au profit d’une mouvance islamiste au vu du succès politique du FAI aux élections jordaniennes et de la victoire militaire du HTS en Syrie [1], cet article entend dès lors dresser un état des lieux de la progression de l’islamisme dans le royaume hachémite en montrant dans un premier temps combien la conjoncture géopolitique et socioéconomique jordanienne a joué en faveur du FAI (I), avant d’exposer dans quelle mesure la victoire politique des islamistes ne devrait avoir qu’un impact limité sur les politiques publiques jordaniennes dans les mois à venir (II).

I. L’actualité géopolitique régionale et socio-économique nationale en grande partie à l’origine de la victoire du Front d’action islamique

Le 10 septembre 2024, les élections législatives jordaniennes créent ce qui semble s’apparenter à un séisme politique : la filiale locale des Frères musulmans, le « Front d’action islamique » (FAI) de Jordanie, remporte les élections en devenant le plus grand parti au Parlement, avec 31 des 138 sièges, le meilleur score d’un parti islamiste jordanien en 35 ans ; leur précédent meilleur score remontait à 1989, quand ils avaient remporté 22 des 80 sièges que comptait alors le Parlement [2]. Plusieurs facteurs viennent expliquer cette victoire. Premièrement, le FAI a su exploiter à son avantage la colère d’une large part de la population jordanienne - dont environ la moitié aurait des racines palestiniennes [3] - à l’égard des opérations menées par Israël dans la bande de Gaza, en Cisjordanie puis au Liban ; des manifestations anti-israéliennes ayant connu des échauffourées violentes avec les forces de l’ordre ont ainsi eu lieu en plusieurs occasions, la principale d’entre elles s’étant déroulée le 17 octobre 2023 devant l’ambassade d’Israël à Amman, dont les manifestants ont tenté de forcer l’entrée [4]. Par ailleurs, le 8 septembre 2024, un soldat jordanien à la retraite a ouvert le feu contre les forces israéliennes sur le pont du roi Hussein [5] - faisant office de point transfrontalier entre la Jordanie et la Cisjordanie - avant d’être abattu tandis que le 18 octobre 2024, deux jeunes hommes se sont infiltrés à la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie, au sud de la mer Morte, et ont blessé trois soldats israéliens en ouvrant le feu sur eux, avant d’être eux-mêmes tués [6].

Ces événements témoignent de la sensibilité toute particulière du conflit israélo-palestinien pour de vastes pans de la société jordanienne ; le FAI s’étant montré à la pointe des actions de soutien en faveur des Palestiniens et des adversaires d’Israël (une commémoration en mémoire du « martyr Yahya Sinwar », chef politique du Hamas, a par exemple été tenue à l’initiative du FAI le 20 octobre 2024 [7], et des représentants du FAI sont venus rendre visite, la veille des élections, à la famille du soldat jordanien à la retraite ayant ouvert le feu sur des soldats israéliens le 8 septembre [8]), il en a mécaniquement tiré de substantiels bénéfices électoraux. L’actuel gouvernement jordanien s’est en effet résolument engagé comme médiateur du conflit en cours et a refusé de rompre les relations avec Israël, comme d’autres pays l’ont fait, rappelant seulement son ambassadeur près l’Etat hébreu le 1er novembre 2023 [9]. Cette posture a été jugée insuffisante par le FAI et une large partie de la population jordanienne [10].

Deuxièmement, le FAI a su capitaliser sur la stagnation économique que connaît actuellement la Jordanie [11] ainsi que le taux de chômage élevé (21,5% pour l’intégralité de la population en âge de travailler durant le troisième trimestre 2024 [12], et jusqu’à 47% pour les jeunes de 15 à 24 ans [13]), alimentés en partie par l’impact du conflit au Proche-Orient sur le secteur touristique jordanien : près de 80% des touristes de la période allant de mars à mai 2024 ont par exemple annulé leurs réservations [14], un coup dur pour cette manne financière ayant rapporté 7,4 milliards de dollars à l’Etat jordanien en 2023 [15], soit 14,6% du PIB du pays [16]. Le taux de pauvreté, quant à lui, s’avère aussi de plus en plus prégnant : en 2023, la Banque mondiale estimait qu’un tiers de la population jordanienne pouvait être considérée comme pauvre (c’est-à-dire vivant avec moins de 7,9$ par jour) [17], un chiffre en hausse quasi-constante ces dernières années [18]. L’Etat jordanien, endetté à hauteur de 114% de son PIB en 2023 [19] et considéré parmi les pays du monde arabe comme le quatrième plus corrompu [20] peine, de fait, à améliorer de lui-même les conditions de vie de sa population : en 2023, l’aide internationale représentait pratiquement 7% du PIB jordanien (3,9 milliards de dollars [21], censés encore augmenter jusqu’en 2029 [22]). Las et peu confiants dans la capacité des autorités à améliorer cette situation, comme en témoigne d’ailleurs le faible taux de participation électoral de 32.1% [23] ou encore la vague de manifestations antigouvernementale fin 2022 [24], les électeurs se sont tournés vers le FAI.

II. Une victoire à l’impact politique limité

Pour autant, cette victoire des islamistes en Jordanie est-elle l’émanation d’un mouvement structurel au sein de la population jordanienne, et le FAI sera-t-il à même de disposer d’une réelle influence sur les politiques publiques du royaume hachémite ? La question se pose d’autant plus que les rebelles islamistes syriens, dont le HTS est le fer de lance, sont parvenus à renverser le régime de Bachar al-Assad en décembre 2024 et à s’installer dans les territoires de la Syrie bordant la Jordanie, faisant craindre aux pays de la région, en particulier la Jordanie, l’Egypte et l’Arabie saoudite [25], l’émergence d’une vague islamiste qui viendrait se propager à travers la région [26]. Le chef du HTS et nouveau dirigeant à Damas, Ahmed al-Sharaa (alias Abou Mohammed al-Jolani), conscient que ces craintes risqueraient de freiner le processus de normalisation de son régime, a dû dès lors rassurer les pays de la région en affirmant que le nouveau pouvoir entendait se concentrer sur la Syrie, et non exporter sa révolution en-dehors [27].

En réalité, la victoire politique des islamistes en Jordanie ne devrait changer que peu de choses sur la conduite des politiques publiques du pays. En effet, le royaume hachémite reste une monarchie constitutionnelle et, malgré la tenue régulière d’élections, le roi détient la réalité du pouvoir politique ; il choisit par exemple le Premier ministre, les membres du Sénat et les ministres du pays [28]. Le Parlement ne possède dès lors que des pouvoirs limités, malgré des réformes portées par le roi Abdullah II visant à donner davantage de représentativité aux partis politiques. En effet, la nouvelle loi électorale adoptée en 2021 accorde aux électeurs jordaniens deux votes : un pour les listes nationales fermées des partis (41 sur 138 sièges), et un autre pour les listes locales ouvertes limitées au lieu de résidence de l’électeur. L’un des objectifs affichés de ces réformes est d’élargir la représentation politique en augmentant le nombre de partis politiques. Sur les 38 partis approuvés par la commission électorale, 25 ont participé aux élections - et 10 ont vu certains de leurs candidats élus au Parlement -, la plupart d’entre eux ayant été créés en vertu de la nouvelle loi sur les partis. Dans le système politique actuel, le FAI pourra donc, tout au plus, perturber l’activité politique en soumettant les ministres à diverses questions ou auditions, de même qu’en déposant des motions de censure qui n’ont que fort peu de chances d’aboutir [29]. En résumé, « pour l’instant, il n’y a pas de risque immédiat pour l’ordre politique en Jordanie : cela représente un défi politique, mais pas encore une crise », selon les propos du chercheur au Washington Institute, Ghaith al-Omari [30].

De plus, cette victoire du FAI est même potentiellement vue d’un plutôt bon œil par les autorités : ces élections législatives et leur issue ont permis à une large partie de la population d’exprimer sa colère contre la situation à Gaza et au Liban par les urnes plutôt qu’en menant des actions violentes parfois léthales contre des cibles israéliennes, comme cela a pu être observé en plusieurs occasions ces derniers mois. Par ailleurs, certains analystes [31] estiment que les autorités jordaniennes, sachant que le FAI n’aurait pas les moyens de réellement peser sur les politiques publiques du pays, n’ont pas cherché à contrer l’influence croissante des islamistes afin d’adresser un avertissement aux Etats-Unis et à l’Europe dans le but de leur montrer que laisser Israël mener ses opérations militaires à Gaza et au Liban engendrerait l’émergence de courants islamistes à travers le Moyen-Orient.

Conclusion

Si la victoire du Front d’Action Islamique aux élections jordaniennes de septembre 2024 témoigne d’une montée en puissance de l’islamisme politique dans le royaume hachémite, elle ne saurait être interprétée comme un bouleversement fondamental de l’ordre politique jordanien. En effet, malgré un contexte régional marqué par l’essor des forces islamistes, notamment avec la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie, la monarchie jordanienne conserve un contrôle ferme sur les institutions du pays. Le roi Abdullah II et son gouvernement continueront vraisemblablement à jouer leur rôle de médiateurs dans les crises régionales, tout en maintenant l’équilibre fragile entre les impératifs sécuritaires, la pression internationale et les dynamiques internes. Toutefois, cette situation met en lumière les tensions croissantes au sein de la société jordanienne, exacerbées par la crise économique, la défiance envers les élites dirigeantes et l’impact émotionnel du conflit israélo-palestinien. Si la monarchie parvient pour l’instant à contenir ces frustrations au sein des institutions, une évolution plus profonde du paysage politique jordanien à moyen terme ne peut être écartée, en fonction des dynamiques régionales et des réponses apportées aux défis socio-économiques du pays.

Sitographie :
 L’armée israélienne renforce la sécurité à la frontière jordanienne, KAN News, 20/10/2024, https://www.kan.org.il/content/kan-news/defense/835939/
 Islamists top Jordan election held in shadow of Gaza war, France 24, 11/09/2024, https://www.france24.com/en/live-news/20240911-islamists-top-jordan-election-held-in-shadow-of-gaza-war
 Jordan : Country Report, Refworld, 2008, https://www.refworld.org/reference/countryrep/mrgi/2008/en/65027
 Protesters storm Israeli embassy in Amman, Al Arabiya English, 17/10/2023, https://english.alarabiya.net/News/middle-east/2023/10/17/Protesters-storm-Israeli-embassy-in-Amman
 Gunman kills three Israelis near Jordan border, Israeli military says, Middle East Eye, 2024, https://www.middleeasteye.net/news/gunman-kills-three-israelis-near-jordan-border-israeli-military-says
 Jordan authorities arrest shooters of Israeli soldiers in cross-border attack, Middle East Eye, 2024, https://www.middleeasteye.net/news/jordan-authorities-arrest-shooters-israeli-soldiers-cross-border-attack
 Jordanians commemorate Sinwar, Press TV, 20/10/2024, https://www.presstv.ir/Detail/2024/10/20/735595/Jordanians-commemorate-Sinwar
 رصاصات على معبر جسر الكرامة, Al Jazeera Blogs, 17/09/2024, https://www.aljazeera.net/blogs/2024/9/17/رصاصات-على-معبر-جسر-الكرامة
 Jordan recalls envoy to Israel over Gaza bombardment, Reuters, 01/11/2023, https://www.reuters.com/world/middle-east/jordan-recalls-envoy-israel-over-gaza-bombardment-2023-11-01/
 Jordan’s Islamists, buoyed by anger over Gaza, seek shake-up in parliament polls, Reuters, 09/09/2024, https://www.reuters.com/world/middle-east/jordans-islamists-buoyed-by-anger-over-gaza-seek-shake-up-parliament-polls-2024-09-09/
 Jordan Economic Monitor - Summer 2024, World Bank, 2024, https://www.worldbank.org/en/country/jordan/publication/jordan-economic-monitor-summer-2024
 Quarterly Economic Report - Q3 2024, Jordan Department of Statistics, 2024, https://dosweb.dos.gov.jo/q3_2024-2/
 Wirtschaftsbericht Jordanien 2024, Secrétariat d’État à l’économie Suisse, 2024, https://www.seco.admin.ch/dam/seco/de/dokumente/Aussenwirtschaft/Wirtschaftsbeziehungen/L%C3%A4nderinformationen/Mittlerer%20Osten%20und%20Afrika/wirtschaftsbericht_jordanien.pdf.download.pdf/Wirtschaftsbericht%20Jordanien%202024.pdf
 Notizie dal mondo : Giordania, Italian Trade Agency, 2024, https://www.ice.it/it/news/notizie-dal-mondo/257730
 Tourism revenue in Jordan records remarkable surge of $7.4 billion, Travel and Tour World, 2024, https://www.travelandtourworld.com/news/article/tourism-revenue-in-jordan-records-remarkable-surge-of-7-4-bln/
 Jordan’s tourism sector contributes 14.6% of GDP in 2023 despite challenges, Jordan Times, 2024, https://jordantimes.com/news/local/jordans-tourism-sector-contributes-146-gdp-2023-despite-challenges
 More than one-third of Jordanians live below poverty line, report finds, Jordan News, 2024, https://www.jordannews.jo/Section-109/News/More-than-one-third-of-Jordanians-live-below-poverty-line-report-finds-29697
 World Bank : Jordan could face shocks due to high poverty rates, Middle East Monitor, 16/05/2023, https://www.middleeastmonitor.com/20230516-world-bank-jordan-could-face-shocks-due-to-high-poverty-rates/
 Public debt hits JD41.181 billion in 2023 - 114% of GDP, Jordan News, 2024, https://www.jordannews.jo/Section-109/News/Public-debt-hits-JD41-181-billion-in-2023-114-of-GDP-35050
 Jordan ranks fourth Arab and 63rd globally in Corruption Perceptions Index, Jordan Investment Commission, 2024, https://www.jiacc.gov.jo/En/NewsDetails/Jordan_ranks_fourth_Arab_and_63_globally_according_toCorruption_Perceptions_Index___CPI
 Jordan receives $3.438 billion in foreign aid (Jan-Nov 2023) — Ministry, Jordan Times, 2024, https://jordantimes.com/news/local/jordan-receives-3438-billion-foreign-aid-january-november-2023-%E2%80%94-ministry
 U.S. freezes aid to Jordan for 90 days while exempting Egypt and Israel, Watanserb, 29/01/2025, https://www.watanserb.com/en/2025/01/29/u-s-freezes-aid-to-jordan-for-90-days-while-exempting-egypt-and-israel/
 China, Russia and Iran lead fight for Syria’s return to Arab fold, Xinhua News, 11/09/2024, https://english.news.cn/20240911/072ea5354619463f913b63e8886fe58a/c.html
 Jordan protests spread over rising fuel prices, Al Jazeera, 16/12/2022, https://www.aljazeera.com/news/2022/12/16/jordan-protests-spread-over-rising-fuel-price
 Arab leaders look to Syrian president Assad to help rebuild Syria’s influence, The Washington Post, 14/12/2024, https://www.washingtonpost.com/world/2024/12/14/arab-leaders-assad-fall-syria/
 Al-Sharaa’s Rise : Implications for Syria, Jordan, and the Muslim Brotherhood, WorldCrunch, 20/12/2024, https://worldcrunch.com/world-affairs/al-sharaa-syria-jordan-muslim-brotherhood
 The West Must Hope for Syria’s Reinvention, The Times, 19/01/2025, https://www.thetimes.com/comment/columnists/article/west-must-hope-syria-reinvention-real-k3z00hvw3
 The Jordanian Senate, Jordanian Government Portal, 31/01/2025, https://form.jordan.gov.jo/wps/portal/Home/GovernmentEntities/Agencies/Agency/The%20Jodanian%20Senate?nameEntity=The%20Jodanian%20Senate&entityType=otherEntity
 Islamist Muslim Brotherhood Party Becomes the Largest Party in the Jordanian Parliament, Walid Shoebat, 17/09/2024, https://shoebat.com/2024/09/17/islamist-muslim-brotherhood-party-becomes-the-largest-party-in-the-jordanian-parliament-they-cry-out-we-are-all-hamas-and-yahya-sinwar-oppressors-of-the-jews/
 Does an Islamist Victory in Jordan’s Elections Spell Danger for the Region ?, DW, 10/12/2024, https://www.dw.com/en/does-an-islamist-victory-in-jordans-elections-spell-danger-for-the-region/a-70240899
 Jordan : How to Read the Election Results and Why the Islamists Came Out Ahead, Arab Reform Initiative, 23/12/2024, https://www.arab-reform.net/publication/jordan-how-to-read-the-election-results-and-why-the-islamists-came-out-ahead/

Publié le 14/02/2025


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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