Le Bilan Géostratégique 2011 du Monde analyse les grands sujets de l’actualité 2010-2011.
Plusieurs articles présentent un « état des lieux » de la Chine, des Etats-Unis, du Japon, de la Russie, de l’Europe, de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud. D’autres s’intéressent aux questions stratégiques (nouveaux terrains d’affrontement, OTAN, prolifération, dissuasion, sécurité énergétique) ; aux « conflits » (djihad mondial, points chauds, sorties de crise, actions internationales) ; à la « diplomatie » (droits de l’homme, gouvernance mondiale) ; aux « défis » (politique, innovation, répartition des richesses, infrastructures, climat). Dans chacune de ces rubriques, une large part est réservée au Moyen-Orient, et en particulier à l’actualité de ces derniers mois.
Ainsi, les révoltes arabes sont décryptées. Comme l’analyse Alain Frachon dans son avant-propos : « Et puis, il y a eu ce que, dans les cercles néoconservateurs américains, on appelle la « surprise stratégique ». C’est l’événement inattendu, imprévu, quand l’Histoire déboule dans la quotidienneté de l’actualité : les peuples arabes se révoltent. Non pas contre la politique d’Israël dans les territoires palestiniens. Non pas contre la présence de troupes américaines en terre d’islam. Non pas pour ou contre Ben Laden. Non pas au nom de l’islam politique, du tiers-monde ou du socialisme. Ils se révoltent contre leurs dirigeants. (…) Le programme commun des révoltés du monde arabe est basique : moins de chômage, plus de libertés, moins de violences policières, plus de bonne « gouvernance ». (…) Les enjeux stratégiques du Proche-Orient n’expliquent pas, à eux seuls, l’importance de la révolte dans le monde arabe. La portée de l’événement dépasse le cadre régional. L’écho de la place Tahrir s’est fait entendre au-delà du centre de la capitale égyptienne ». Plusieurs analyses portent ainsi sur la Tunisie, l’Etat arabo-musulman, l’Egypte, la Libye, le printemps arabe.
En marge des révoltes arabes, et toujours pour la région du Moyen-Orient, la question énergétique est abordée, notamment en Israël, « nouvelle puissance gazière du Proche-Orient ». Les « conflits » sont également analysés, « au Liban, à Gaza et au Yémen » ; en Irak, où « le retrait des Américains risque d’aggraver l’instabilité » ; sur un plan thématique, avec la question de l’eau, qui se raréfie, et se conjuguant avec la forte croissance démographique, risque de provoquer des conflits. Sur le plan « diplomatique », le Tribunal spécial pour le Liban et ses conséquences pour la politique intérieure du pays font l’objet d’une analyse.
Des extraits de discours (Barack Obama, Hillary Clinton, Nicolas Sarkozy, Liu Xiaobo), des comptes rendus d’ouvrages, des fiches pays sur l’armement, un index et un agenda des événements à venir complètent ce hors-série du Monde.
