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Les « AK Trolls » : une armée digitale au service des intérêts politiques du pouvoir turc (2/2)

Par Emile Bouvier
Publié le 02/12/2022 • modifié le 02/12/2022 • Durée de lecture : 7 minutes

People take streets near the Fatih Sultan Mehmet bridge during clashes with military forces in Istanbul on July 16, 2016. Istanbul’s bridges across the Bosphorus, the strait separating the European and Asian sides of the city, have been closed to traffic.

GURCAN OZTURK / AFP

Lire la première partie

Deuxième partie : un outil institutionnalisé de politique intérieure

1. La tentative de coup d’Etat ou le début de l’apogée des AK Trolls

Les AK Trolls connaîtront un nouvel essor en 2016 : la démission le 5 mai 2016 [1] de leur principal opposant au sein de l’AKP, le Premier ministre Ahmet Davutoğlu, suivie de la tentative de coup d’Etat dans la nuit du 15 au 16 juillet de la même année, leur permettront littéralement de se déchaîner : multiplication des bots, campagnes de dénigrement de journalistes, accusations d’appartenance au mouvement Hizmet de Fethullah Gülen… Toutes les personnes identifiées comme potentiellement opposées au régime de Recep Tayyip Erdoğan deviennent la cible des trolls [2] et sont accusées d’appartenir ou de soutenir une organisation terroriste, qu’il s’agisse du PKK ou du FETÖ, le nom donné au mouvement Hizmet par les autorités turques. Une étude réalisée par la société informatique américaine Norton Symantec en novembre 2016 montrera ainsi que de tous les pays d’Afrique, d’Europe et du Moyen-Orient, la Turquie est celui comptant le plus de bots sur Twitter [3].

A partir de la tentative de coup d’Etat et des purges qui s’ensuivront, très peu d’éléments relatifs aux AK Trolls filtreront en sources ouvertes, sinon que leur niveau d’activisme restera très élevé et qu’ils continueront à servir les intérêts géopolitiques et de politique intérieure de Recep Tayyip Erdoğan [4]. Une chose restera sûre toutefois : les AK trolls resteront structurés et commandés par des membres du cercle proche du président turc [5], qu’il s’agisse de Süleyman Soylu [6], ministre de l’Intérieur et fidèle d’Erdoğan, de Mustafa Varank [7], conseiller du président, ou même de la fille du président, Sümeyye Erdoğan, qui, dans un enregistrement téléphonique illégal diffusé en février 2014, demandait à Mustafa Varank de « mettre nos trolls sur le coup » pour l’aider à lancer une campagne qu’elle s’apprêtait à lancer [8].

L’activité des AK Trolls restera si élevée que le 12 juin 2020, Twitter suspendra à nouveau 7 340 comptes inauthentiques ou piratés que les trolls réutilisaient au profit de l’Etat turc en promouvant des narratifs favorables au président Recep Tayyip Erdoğan [9] et à ses politiques, à l’instar du référendum sur le système présidentiel ou les opérations militaires turques en Libye, ou en discréditant leurs opposants ; en tout, depuis leur création, ces comptes auraient été responsables de près de 37 millions de tweets [10]. Selon Twitter, ces comptes « ciblaient essentiellement une audience domestique en Turquie » ; des accusations que réfutera Fahrettin Altun, directeur de la communication du palais présidentiel turc, qui déclarera que « ces documents […] cités par Twitter pour appuyer sa décision […] sont clairement non-scientifiques, totalement biaisés et politiquement motivés » [11].

2. Un contrôle toujours plus étroit de l’espace d’expression numérique turc

Un mois après l’annonce de Twitter, le Parlement turc adoptera une loi forçant les réseaux sociaux cumulant plus d’un million de connexions par jour à nommer un représentant en Turquie avec qui les autorités turques pourront discuter des problèmes de harcèlement en ligne, d’intimidation et de violation de la vie privée ; en outre, cette loi prévoit également que ces plateformes numériques devront répondre dans les 48h aux plaintes portant sur la « violation des droits personnels » et en 24h aux injonctions de la justice appelant à supprimer une publication. Si d’aventure l’un de ces réseaux sociaux refusait de nommer un représentant en Turquie, il serait sujet à des sanctions progressives : une première amende de 10 millions de livres turques puis de 30 millions, suivie d’une interdiction de publicité et de transferts de fonds durant trois mois et, enfin, en dernier ressort, une réduction de 50% à 90% de la bande passante autorisée pour ces plateformes numériques [12]. Cette loi sera fortement critiquée en Turquie mais également par des acteurs internationaux comme Reporters sans frontières [13] ou encore le Haut-commissaire aux Droits de l’Homme auprès des Nations unies, Liz Throssell [14], qui y ont vu une aggravation de la situation de la liberté d’expression en Turquie.

En juin 2022, les autorités turques entameront une nouvelle étape vers un contrôle toujours plus étroit de l’espace d’expression numérique turc : la Grande Assemblée nationale étudiera en effet un projet de loi visant à criminaliser la désinformation en ligne, en menaçant de trois ans de prison la diffusion d’informations jugées fausses et en forçant les médias et journaux en ligne à retirer tout contenu estimé inexact par la justice turque qui pourra, par ailleurs, bloquer beaucoup plus facilement des sites qu’elle estimera diffuser des « fake news » [15]. Ce projet de loi sera très fermement critiqué [16] par l’opposition, les journalistes et les diverses organisations de défense des Droits de l’Homme qui y verront là un nouvel outil de censure au service de la présidence turque, fort opportunément étudié quelques mois avant l’année électorale 2023 où se tiendront à la fois les élections législatives, présidentielles, et le symbolique centenaire de la fondation de la République turque par Mustafa Kemal Atatürk.

Les opposants au projet de loi craignent en effet que les autorités turques ne se servent de cette loi pour faire taire toute critique ou voix dissidente exprimée en ligne à l’approche des élections, en les caractérisant de diffuseurs ou de relais de désinformation ; le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, défendra ainsi ce projet de loi en faisant valoir [17] en moyenne « qu’en Allemagne, 9 sur informations sur 100 sont fausses, contre 15 au Royaume-Uni et 12 en France. La Turquie, où 49% des informations partagées sur les réseaux sociaux sont des fakes news, fait les frais plus que quiconque de ce problème mondial de désinformation » [18]. Les détracteurs de cette loi font toutefois valoir qu’elle viendrait surtout dégrader encore plus l’état de la liberté d’expression dans un pays classé 153ème sur 180 en 2021 dans « l’Index de la liberté de la presse dans le monde » édité chaque année par l’ONG Reporters sans Frontières [19].

3. Les trolls turcs exposés dans la presse

L’année 2022 sera celle de plusieurs coups de théâtre concernant l’usage des trolls par les autorités turques. Le premier débutera le 30 janvier 2022 ; ce jour-là, le leader du principal parti d’opposition turc, Kemal Kılıçdaroğlu, déclare avoir découvert un gigantesque réseau de trolls payés le Trésor public turc : « j’ai demandé à des chercheurs de m’aider à déchiffrer ce réseau de [milliers de] trolls. J’ai un rapport. Ce rapport est une première mondiale, il montre comment fonctionne un réseau illégal de trolls […]. Au cours des six derniers mois, plus de 700 000 tweets ont été publiés pour me discréditer ; 300 000 ont été facturés [aux autorités turques] par les trolls. […] J’ai des noms […]. Laissez-moi vous dire le premier : Nevzat Kanlı, qui est un peu mon jumeau maléfique numérique. Peu importe ce que j’écris ou tweete […], ce pervers écrit des insultes et mensonges juste en-dessous. [Il] m’a trollé quatre mille fois au cours des trois ou quatre derniers mois, en moyenne quarante insultes par jour. Ne pensez pas que Nevzat Kanlı est un robot : c’est une vraie personne comme vous et moi […]. Ce réseau de trolls est nourri par de l’argent volé au Trésor public, pendant que vos foyers croulent sous les factures » [20].

Les déclarations de Kemal Kılıçdaroğlu provoqueront une vaste polémique en Turquie [21] : pour la première fois, le sujet des AKT Trolls était abordé sérieusement et publiquement par un responsable politique, une étude à l’appui, et non plus seulement en l’évoquant comme une rumeur, une accusation ou un soupçon [22]. Plusieurs trolls travaillant ou ayant travaillé pour l’AKP viendront alors témoigner durant les semaines qui suivront, certains en gardant l’anonymat [23], d’autres non [24] ; plusieurs médias se pencheront quant à eux sur le sujet des AK Trolls, enquêtant sur leur rémunération [25], leur organisation [26] ou leur structure hiérarchique [27].

Ces enquêtes et témoignages ont permis de révéler le fonctionnement des AK Trolls en plusieurs groupes, chacun supervisé par un proche d’Erdoğan ; le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu aurait par exemple dirigé l’un de ces groupes. Ces trolls ne seraient pas tous rémunérés ; certains agiraient bénévolement, en guise d’engagement politique au profit de l’AKP. Le profil sociologique de ces activistes varierait beaucoup ; l’un des « trolls repentis » aurait notamment fait valoir qu’un grand nombre de femmes au foyer, sans emploi, y trouveraient leur compte afin d’arrondir les fins de mois [28]. La rémunération elle-même varierait beaucoup, certains étant payés mensuellement, d’autres pour chaque publication diffusée sur les réseaux sociaux [29].

Conclusion

Les AK Trolls apparaissent ainsi comme l’incarnation de la volonté des autorités turques de contrôler le cyberspace que la population turque, notamment l’opposition au régime, a particulièrement investi, tant pour informer que pour s’informer. Conscientes de l’insuffisance de leur présence sur les plateformes numériques à la suite des événements de Gezi Park en 2013, les autorités turques ont ainsi mis sur pied une véritable « armée digitale » ; celle-ci, qui tend parfois à échapper au contrôle de ses géniteurs, s’est imposée comme un outil de politique intérieure pour l’AKP et la garde rapprochée de la présidence turque. L’immoralité et parfois l’illégalité de leurs actions tendent toutefois à faire croître les réticences éprouvées à leur égard par certains cadres de l’AKP et à durcir les positions de l’opposition à son encontre. Au vu de l’ampleur de cette armée digitale et de sa loyauté à l’égard du pouvoir turc, la question de l’avenir de ces activistes - et de leur devenir - en cas de défaite de Recep Tayyip Erdoğan aux élections présidentielles de 2023, reste toute ouverte.

Bibliographie :
 BALOĞLU, Uğur. Trolls, Pressure and Agenda : The discursive fight on Twitter in Turkey. Media and Communication, 2021, vol. 9, no 4, p. 39-51.
 CHRONA, Stavroula et BEE, Cristiano. Right to public space and right to
 DEMIRHAN, Kamil. Social media effects on the Gezi Park movement in Turkey : Politics under hashtags. In : Social media in politics. Springer, Cham, 2014. p. 281-314.
 DENIZ, YOLDAS. Political Internet Trolling :“Aktrolls” as a Cyber/Web Troop, their usings and limits as a tool of communication in contemporary Turkey.
 ELMAS, Tugrulcan, OVERDORF, Rebekah, OZKALAY, Ahmed Furkan, et al. The power of deletions : Ephemeral astroturfing attacks on twitter trends. arXiv preprint arXiv:1910.07783, 2020.
 ENDONG, Floribert Patrick C. (ed.). Exploring the Role of Social Media in Transnational Advocacy. IGI Global, 2018.
 GROSSMAN, Shelby, AKIS, Fazil Alp, ALEMDAROĞLU, Ayça, et al. Political retweet rings and compromised accounts : A Twitter influence operation linked to the youth wing of Turkey’s ruling party. URL https://cyber. fsi. stanford. edu/io/news/june-2020-twitter-takedown, 2020.
 PÉROUSE, Jean-François ; et al. I. Cadre théorique, hypothèses, problématique et méthodologie In : Ambiguités turques : La réception des attentats de 2015 en France dans les médias et réseaux sociaux turcs [en ligne]. Istanbul : Institut français d’études anatoliennes, 2017 (généré le 08 septembre 2022). Disponible sur Internet : ISBN : 9782362450693. DOI : https://doi.org/10.4000/books.ifeagd.2297.
 SAKA, Erkan, Networks of policital trolling in Turkey after the consolidation of power under the presidency, Digital Hate. The Global Conjuncture of Extreme Speech (pp.240-255), Indiana University Press, december 2021
 SAKA, Erkan. Siyasi trollük örneği olarak Aktroller. Birikim, C, 2016, vol. 322, p. 17-21.
 SAKA, Erkan. Social media and politics in Turkey : A journey through citizen journalism, political trolling, and fake news. Lexington Books, 2019.
 SAKA, Erkan. Social media in Turkey as a space for political battles : AKTrolls and other politically motivated trolling. In : Media and Politics in the Southern Mediterranean. Routledge, 2020. p. 118-137.
 TOSYALI, Hikmet. Dijital Çağda Siyasal İletişim : Algoritmalar ve Botlar. CTC 2021.
 YÜKSEL, Hakan. Social media strategies of political power : An analysis of the ruling party in Turkey. In : Exploring the role of social media in transnational advocacy. IGI Global, 2018. p. 153-178.

Sitographie :
 #WeLoveErdogan fait un tabac sur Twitter, 24heures, 30/03/2016
https://www.24heures.ch/weloveerdogan-fait-un-tabac-sur-twitter-325116789837
 ’Insecure, unpredictable, and more willing to lash out’ : Turkey’s relationship with the US is reaching its breaking point, Insider, 01/04/2016
https://www.businessinsider.com/erdogan-us-visit-turkey-relationship-2016-4?r=US&IR=T
 Turkish ministers accuse Twitter of plotting against Erdoğan, Hürriyet Daily News, 30/03/2016
https://www.hurriyetdailynews.com/turkish-ministers-accuse-twitter-of-plotting-against-erdogan--97106
 Erdoğan ally Bahçeli claims Biden is ’superior mind’ behind Turkish opposition, Duvar, 20/08/2020
https://www.duvarenglish.com/politics/2020/08/20/erdogan-ally-bahceli-claims-biden-is-superior-mind-behind-turkish-opposition
 La Turquie, royaume de la « complotomania », OrientXXI, 28/03/2019
https://orientxxi.info/magazine/la-turquie-royaume-de-la-complotomania,2959
 Le premier ministre turc Ahmet Davutoglu annonce sa démission, Radio Canada, 05/05/2016
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/779793/ahmet-davutoglu-reccep-tayyip-erdogan-demission-premier-ministre
 Aktrolls rémunérés par le gouvernement ?, Kedistan, 17/03/2016
https://www.kedistan.net/2016/03/17/aktrolls-remuneres-par-gouvernement/
 [OPINION] Exposing generals in Erdoğan’s troll army, Turkish Minute, 30/11/2017
https://www.turkishminute.com/2017/11/30/opinion-exposing-generals-in-erdogans-troll-army/
 Aktroll’ün itirafları Süleyman Soylu ve Fuat Oktay’a soruldu : "Ancak tek adam rejiminde bu itiraflara sessiz kalınır, BirGün, 23/06/2022
https://www.birgun.net/haber/aktroll-un-itiraflari-suleyman-soylu-ve-fuat-oktay-a-soruldu-ancak-tek-adam-rejiminde-bu-itiraflara-sessiz-kalinir-392935
 Exposing the generals in Erdoğan’s troll army, Nordic Monitor, 21/01/2019
https://nordicmonitor.com/2019/01/exposing-generals-in-erdogans-troll-army/
 Twitter closes down 7,340 Erdoğan-backed troll accounts, Greek City Times, 14/06/2020
https://greekcitytimes.com/2020/06/14/twitter-closes-down-7340-erdogan-backed-troll-accounts/
 Twitter suspends more than 7,000 state-linked Turkish accounts, Stockholm Center for Freedom, 12/06/2020
https://stockholmcf.org/twitter-suspends-more-than-7000-state-linked-turkish-accounts/
 UPDATE : Controversial Turkish social media law goes into effect, Stockholm Center for Freedom, 31/07/2020
https://stockholmcf.org/update-controversial-turkish-social-media-law-goes-into-effect/
 RSF slams Turkey’s new social media regulation, Stockholm Center for Freedom, 24/07/2020
https://stockholmcf.org/rsf-slams-turkeys-new-social-media-regulation/
 United Nations : The new social media bill will further undermine the right of people in Turkey to freedom of expression, Stockholm Center for Freedom, 28/07/2020
https://stockholmcf.org/united-nations-the-new-social-media-bill-will-further-undermine-the-right-of-people-in-turkey-to-freedom-of-expression/
 Turkish parliament commission clears bill tightening control on internet media, Duvar, 16/06/2022
https://www.duvarenglish.com/turkish-parliament-commission-clears-bill-tightening-control-on-internet-media-news-60937
 Turkey’s ‘Disinformation’ Law Will Devastate Media Freedom, Experts Predict, Balkan Insight, 01/07/2022
https://balkaninsight.com/2022/07/01/turkeys-disinformation-law-will-devastate-media-freedom-experts-predict/
 Altun : Türkiye yalan habere muhatap olma noktasında dünyada birinci ülke, Independent Türkçe, 26/12/2021
https://www.indyturk.com/node/452246/haber/altun-t%C3%BCrkiye-yalan-habere-muhatap-olma-noktas%C4%B1nda-d%C3%BCnyada-birinci-%C3%BClke
 Why Turkey ranks first in the world in exposure to fake news, ArabNews, 20/11/2018
https://www.arabnews.com/node/1407716/media
 Kılıçdaroğlu, maaşlı trolleri ifşa etti, BirGün, 30/01/2022
https://www.birgun.net/haber/kilicdaroglu-maasli-trolleri-ifsa-etti-375290
 Kemal Kılıçdaroğlu’nun açıklamalarıyla yeniden gündeme gelen “Aktroller” hakkında bilinenler, Medyascope, 31/01/2022
https://medyascope.tv/2022/01/31/kemal-kilicdaroglunun-aciklamalariyla-yeniden-gundeme-gelen-aktroller-hakkinda-bilinenler/
 ’Pişmanım’ diyen ’aktroll’ : Caps’lerimi Melih Gökçek de kullanıyordu, BirGün, 04/07/2022
https://www.birgun.net/haber/pismanim-diyen-aktroll-caps-lerimi-melih-gokcek-de-kullaniyordu-394282
 Bir Aktroll’ün itirafları : ’İşin kuyruğu Fahrettin Altun’ dedi, 3 isim Verdi, BirGûn, 21/06/2022
https://www.birgun.net/haber/bir-aktroll-un-itiraflari-isin-kuyrugu-fahrettin-altun-dedi-3-isim-verdi-392633
 Aktroller ne kadar maaş alıyor ,28/08/2014
https://www.odatv4.com/guncel/aktroller-ne-kadar-maas-aliyor-2808141200-63717
 Bir Aktroll’ün itirafları : Üç trol grubu var, kuyruğun başı Fahrettin Altun, Kronos, 21/06/2022
https://kronos35.news/tr/bir-aktrollun-itiraflari-uc-trol-grubu-var-kuyrugun-basi-fahrettin-altun/

Publié le 02/12/2022


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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