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Les « AK Trolls » : une armée digitale au service des intérêts politiques du pouvoir turc (1/2)

Par Emile Bouvier
Publié le 25/11/2022 • modifié le 02/12/2022 • Durée de lecture : 11 minutes

Protestors arrive in Taksim Square on June 1, 2013 after clashing with riot police during a protest against the demolition of Taksim Gezi Park in Istanbul. Turkey police on June 1 began pulling out of Istanbul’s iconic Taksim Square, the scene of a second day of violent clashes between protesters and police over a controversial development project. Thousands of demonstrators flooded the site as police lifted the barricades around the park and began withdrawing from the square.

AFP PHOTO/BULENT KILIC
BULENT KILIC / AFP

Le cyberespace représente, de fait, un champ de bataille à faible coût mais à fort impact politique et social ; si Moscou le comprendra rapidement et l’investira massivement, les autorités turques s’emploieront à rattraper leur retard à marche forcée en 2013 après les manifestations du parc Gezi à Istanbul, parmi les plus imposantes de l’histoire turque, et dont l’ampleur s’expliquera notamment par une mobilisation très forte des protestataires sur les plateformes numériques [4]. Le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan s’emploiera alors à mettre sur pied une « armée digitale » visant à contrer ses opposants sur Internet et qui, très vite, prendra des proportions telles que la Turquie deviendra, en quelques années, l’un des pays où seront recensés le plus de trolls ou de bots [5].

Outil géopolitique mais avant tout de politique intérieure, tant à des fins d’influence de la vie politique turque que de contrôle interne au parti de l’AKP, les trolls turcs et l’investissement du cyberespace par les autorités turques feront l’objet de cet article sous un angle historique : si l’AKP investira l’espace numérique turc en réaction aux manifestations de Gezi Park afin de contrer et contrôler l’opposition politique (première partie), « l’armée digitale » du parti au pouvoir sera progressivement placée sous le contrôle direct de l’entourage du président turc afin de servir d’outil institutionnalisé de politique intérieure (deuxième partie).

Première partie : une volonté de l’AKP d’investir politiquement le cyberespace

1. Une prise de conscience de l’AKP après les événements de Gezi Park

Le 28 mai 2013 débute à Istanbul le mouvement protestataire de Gezi Park, à Istanbul. Ces manifestations sont initialement celles d’écologistes et de riverains du parc s’opposant à la destruction du parc Gezi, dans le quartier de Taksim ; très vite toutefois, en raison notamment de la répression des protestants par la police, un nombre croissant de personnes viendra rejoindre les manifestations qui prendront progressivement une tournure résolument antigouvernementale et rassembleront, au final, des dizaines de milliers de personnes. Plusieurs analystes, comme les politologues britanniques Stavroula Chrona et Cristiano Bee [6], souligneront la relative spontanéité du mouvement et son absence notable de dirigeants ou de structure hiérarchique ; ils l’imputeront, notamment, à la très forte mobilisation des protestataires sur les réseaux sociaux [7].

Ainsi, selon une étude de la New York University, plus de deux millions de tweets avec le hashtag [8] « #GeziPark » seront publiés en tout au plus huit heures le 31 mai [9]. De mai à juin 2913, 31 000 000 d’utilisateurs Facebook et 7 200 000 d’utilisateurs Twitter [10] se tourneront vers les réseaux sociaux pour se maintenir informés de l’évolution des manifestations de Gezi Park ; l’opposition turque s’y montrera très active, avec en moyenne 85 internautes opposés au gouvernement pour un internaute le soutenant [11]. Le rôle des réseaux sociaux dans l’ampleur des manifestations sera si central que Recep Tayyip Erdoğan, alors Premier ministre, déclarera le 4 juin « qu’il y a désormais une menace qui s’appelle Twitter […]. Pour moi, les réseaux sociaux sont la pire menace pour la société » [12].

Ebranlé par cette crise politique majeure contestant son autorité, le gouvernement turc repensera sa stratégie de communication sur les plateformes numériques [13] et ne tardera pas à contre-attaquer : le 16 septembre 2013, l’AKP annoncera la création d’une « armée digitale » [14] forte de 6 000 employés dont le travail consistera à « renforcer la présence en ligne » du parti [15]. Ces activistes rémunérés, issus des rangs de la branche jeunesse de l’AKP pour la plupart [16], auront recours à un discours partisan accompagné de la diffusion de fausses informations, d’insultes, de menaces, de techniques de harcèlement à l’encontre de leurs contradicteurs [17] et n’hésiteront pas à agir par le biais de bots, voire de comptes inauthentiques [18] ; ils en gagneront le surnom d’« AK Trolls » [19]. Sur ces 6 000 employés, un millier sera basé à Istanbul, 600 à Ankara et 400 à Izmir ; les autres seront répartis à travers le pays [20].

Dès le mois suivant, plusieurs cas de harcèlement en ligne par des trolls turcs à l’encontre de journalistes opposés au pouvoir, à l’instar d’Emre Kızılkaya, commenceront à être recensés [21] ; le journaliste Tunca Ögreten, qui sera emprisonné pendant près d’un an à la suite de la tentative de coup d’Etat en juillet 2016 [22], racontera ainsi au magazine Vice qu’un jour, « j’ai tweeté quelque chose de critique contre le gouvernement et j’ai été pris pour cible. J’ai reçu des centaines de messages, mon portable n’arrêtait pas de sonner. On me disait qu’on allait me décapiter, me tuer, me casser les jambes, on m’a traité de fils de pute… Certains messages étaient de simples copiés-collés » [23].

Le 6 février 2014, en plus de son « armée digitale », le pouvoir turc renforcera son arsenal juridique afin de contrer l’opposition en ligne : une nouvelle loi est adoptée à la Grande Assemblée permettant aux fournisseurs d’accès internet de bloquer l’accès à des sites internet sans blanc-seing préalable de la justice. La loi les oblige par ailleurs à stocker les informations relatives aux activités internet de chaque utilisateur durant deux ans et de les communiquer aux autorités si ces derniers le leur demandaient [24]. Des manifestations d’ampleur seront organisées durant plusieurs jours à travers la Turquie à la suite de l’adoption de la loi [25].

2. Une volonté de contrôler le cyberespace et d’y contrer les activités de l’opposition

Recep Tayyip Erdoğan poursuivra l’intégration du cyberespace dans sa stratégie politique et au sein des narratifs adoptés durant ses discours ; le 26 février 2014, il accusera ainsi un « lobby robot » de cibler son gouvernement, dans une allusion non-dissimulée aux campagnes de trolls et de bots organisées par l’opposition, soulignant que « différents groupes se sont alliés pour porter préjudice à l’AKP et grever le développement de la Turquie » [26]. Le mécontentement de la primature turque, particulièrement tournée vers les réseaux sociaux, s’explique, outre les événements de Gezi, par la fuite sur YouTube de plusieurs enregistrements d’échanges téléphoniques entre membres de l’entourage du leader turc qui aboutiront, en décembre 2013, à l’ouverture de deux enquêtes pour corruption visant des membres du gouvernement [27]. Les fuites ne feront que se multiplier à l’approche des élections municipales de mars 2014, poussant l’opposition - y compris le MHP, pourtant futur allié incontournable de l’AKP - à exiger la démission du gouvernement [28].

L’activité des trolls turcs ne fera que croître durant ce début d’année 2014, se déchaînant notamment lors de l’ouverture des enquêtes évoquées supra [29]. Le 21 mars, face à l’ampleur galopante du phénomène, Twitter se saisira du dossier des AK Trolls et annoncera la suppression de plusieurs milliers de comptes pro-AKP ; certains - des bots - tweetaient plus de 10 000 fois par jour [30]. En réaction, Recep Tayyip Erdoğan déclarera « vouloir éradiquer Twitter, qu’importe ce qu’en dit la communauté internationale ! » [31] ; Twitter sera bloqué, de fait, le soir même [32]. La primature turque menacera également Facebook et YouTube d’un sort similaire [33].

Si l’accès à Twitter sera débloqué quelques jours plus tard, la censure des plateformes numériques restera un outil de contrôle fréquemment utilisé par les autorités turques ; prétextant les nécessités de la lutte contre le terrorisme, l’accès à Twitter, Facebook et YouTube sera à nouveau interdit en avril 2015 par exemple [34]. Cette année 2015 sera également celle d’une nouvelle montée en puissance pour les AK Trolls [35] : en prévision des élections législatives à venir, l’AKP décide en effet d’accroître davantage encore sa visibilité et sa présence sur les plateformes numériques et son porte-parole Beşir Atalay ouvre officiellement, le 8 mai, le « Bureau digital de la nouvelle Turquie » [36], à Istanbul, où 200 personnes sont recrutées pour produire du contenu pro-AKP en ligne [37], sans que ne soit connu leur statut et rôle exact par rapport à « l’armée digitale » créée en septembre 2013.

3. Les trolls turcs sur tous les fronts

L’activisme et l’intensité des campagnes menées par les AK Trolls s’accroissent nettement dans les semaines qui suivent et culminent lorsque l’AKP perd sa majorité parlementaire en juin [38] ; les trolls deviennent alors hors-de-contrôle et s’en prennent tant aux opposants de Recep Tayyip Erdoğan, devenu entretemps Président, qu’à des cadres et militants de l’AKP [39]. Des hauts-responsables du parti, dont Beşir Atalay, exigent une cessation des abus commis par les trolls et les appelle à rentrer dans le rang [40] ; Ahmet Davutoglu, successeur de Recep Tayyip Erdoğan à la primature turque, exprimera également début septembre son inconfort face aux activités de « ces personnes impertinentes et vulgaires » caractérisées par « leurs insultes et leur brutalité » [41].

De fait, les campagnes menées par les trolls turcs s’avèrent de plus en plus efficaces : à la suite d’appels orchestrés à grande échelle sur les réseaux sociaux par les AK Trolls [42], les locaux stambouliotes du journal Hürriyet sont dégradés et pris d’assaut à deux reprises par une foule de 200 partisans du nouveau président turc au cours du mois de septembre afin de protester contre la déformation, selon eux, d’une déclaration d’Erdoğan sur le site du quotidien [43]. Les appels au harcèlement et au « trolling » à l’encontre de journalistes et d’activistes opposés au régime turc seront également de plus en plus suivis. Les femmes, en particulier, feront l’objet de menaces de mort et de viol particulièrement récurrentes [44]. De fait, la journaliste turque Gülsin Harman, elle-même victime des trolls turcs, soulignera que « quand les femmes sont victimes [des attaques des AK Trolls], ce n’est jamais sans une connotation sexuelle… Elles sont forcément des prostituées, ou elles n’ont pas été satisfaites sexuellement depuis longtemps… [Selon les AK Trolls], c’est ce qui explique qu’elles ne se comportent ou n’écrivent pas comme elles devraient » [45].

4. Des techniques de trolling variées et parfois illégales

Les AK Trolls continueront de redoubler d’activisme dans les mois qui suivront, diversifiant leurs techniques et modes opératoires. Certains n’hésiteront pas, ainsi, à pirater les comptes de journalistes opposés au régime turc afin d’usurper leur identité et publier du contenu, en leur nom, sur les plateformes numériques. En décembre 2016, le journaliste Hasan Cemal se fera ainsi pirater son compte Twitter [46] qui publiera, sous une photo du président turc, un message indiquant que « je demande pardon à tous les martyrs et à la nation turque pour le soutien que j’ai apporté aux terroristes du HDP » [47] ; le journaliste Can Ataklı connaîtra une attaque similaire, son compte indiquant quant à lui, toujours accompagné d’une photo du président Reccep Tayyip Erdoğan : « Je demande pardon à mon honorable Président envers qui j’ai été injuste et que j’ai dénigré tout ce temps avec mes diffamations et mes insultes » [48].

Les trolls turcs se montreront par ailleurs de fervents pratiquants de l’astroturfing [49], cette technique « consistant à donner l’impression d’un phénomène de masse, d’un mouvement d’opinion populaire en réalité créé de toutes pièces [et] qui revient à simuler la spontanéité d’un mouvement citoyen ou à l’amplifier artificiellement » [50]. Concrètement, dans le cas des activistes de l’AKP [51], l’astroturfing est pratiqué essentiellement sur Twitter où les trolls vont chercher à faire remonter en « Tendances » [52] un mot-clé ou un hashtag spécifique, par le biais notamment de bots qui vont diffuser automatiquement en très grande nombre ledit mot-clé ou hashtag [53], afin de donner l’impression d’un élan populaire en faveur de ce dernier.

Twitter annoncera par exemple le 30 mars 2016 avoir supprimé de ses « Tendances » le hashtag « #WeLoveErdogan » après avoir détecté un trop grand nombre de comptes inauthentiques et bots relayant ce hashtag [54], créé à l’occasion d’une visite à forts enjeux pour le président turc aux Etats-Unis [55]. Le ministre de la Justice Bekir Bozdağ déclarera à ce sujet aux journalistes : « Je demande aux responsables de Twitter : qui vous a demandé de supprimer le hashtag #WeLoveErdogan ? Etait-ce un pays, une personne, une organisation terroriste, ou quelqu’un d’autres ? […] Pour moi, il s’agit […] d’une opération mondiale conduite à l’encontre de notre président » [56].

Cette idée récurrente d’un « complot mondial » est cultivée par la présidence turque et son entourage [57] depuis de nombreuses années, valant à la Turquie une réputation de propension très forte au complotisme [58]. Recep Tayyip Erdoğan fait d’ailleurs souvent référence à un « üst akıl », un « esprit supérieur » responsable des maux de la Turquie et qui coordonnerait les activités du PKK, du DHKP-C, de FETÖ et de Daech - et qui serait lié aux Etats-Unis, voire à la France en fonction de la donne géopolitique du moment [59].

Lire la deuxième partie

A lire sur Les clés du Moyen-Orient :

Bibliographie :
 BALOĞLU, Uğur. Trolls, Pressure and Agenda : The discursive fight on Twitter in Turkey. Media and Communication, 2021, vol. 9, no 4, p. 39-51.
 CHRONA, Stavroula et BEE, Cristiano. Right to public space and right to
 DEMIRHAN, Kamil. Social media effects on the Gezi Park movement in Turkey : Politics under hashtags. In : Social media in politics. Springer, Cham, 2014. p. 281-314.
 DENIZ, YOLDAS. Political Internet Trolling :“Aktrolls” as a Cyber/Web Troop, their usings and limits as a tool of communication in contemporary Turkey.
 ELMAS, Tugrulcan, OVERDORF, Rebekah, OZKALAY, Ahmed Furkan, et al. The power of deletions : Ephemeral astroturfing attacks on twitter trends. arXiv preprint arXiv:1910.07783, 2020.
 ENDONG, Floribert Patrick C. (ed.). Exploring the Role of Social Media in Transnational Advocacy. IGI Global, 2018.
 GROSSMAN, Shelby, AKIS, Fazil Alp, ALEMDAROĞLU, Ayça, et al. Political retweet rings and compromised accounts : A Twitter influence operation linked to the youth wing of Turkey’s ruling party. URL https://cyber. fsi. stanford. edu/io/news/june-2020-twitter-takedown, 2020.
 PÉROUSE, Jean-François ; et al. I. Cadre théorique, hypothèses, problématique et méthodologie In : Ambiguités turques : La réception des attentats de 2015 en France dans les médias et réseaux sociaux turcs [en ligne]. Istanbul : Institut français d’études anatoliennes, 2017 (généré le 08 septembre 2022). Disponible sur Internet : ISBN : 9782362450693. DOI : https://doi.org/10.4000/books.ifeagd.2297.
 SAKA, Erkan, Networks of policital trolling in Turkey after the consolidation of power under the presidency, Digital Hate. The Global Conjuncture of Extreme Speech (pp.240-255), Indiana University Press, december 2021
 SAKA, Erkan. Siyasi trollük örneği olarak Aktroller. Birikim, C, 2016, vol. 322, p. 17-21.
 SAKA, Erkan. Social media and politics in Turkey : A journey through citizen journalism, political trolling, and fake news. Lexington Books, 2019.
 SAKA, Erkan. Social media in Turkey as a space for political battles : AKTrolls and other politically motivated trolling. In : Media and Politics in the Southern Mediterranean. Routledge, 2020. p. 118-137.
 TOSYALI, Hikmet. Dijital Çağda Siyasal İletişim : Algoritmalar ve Botlar. CTC 2021.
 YÜKSEL, Hakan. Social media strategies of political power : An analysis of the ruling party in Turkey. In : Exploring the role of social media in transnational advocacy. IGI Global, 2018. p. 153-178.

Sitographie :
 Behind Turkey’s Viral Revolution, There Are Mad Men (Actually Women), Huffington Post, 13/07/2013
https://www.huffpost.com/entry/gezi-park-social-media_b_3435581
 Did trolls play a role in demotion of AKP strongman ?, Hürriyet Daily News, 15/09/2015
https://www.hurriyetdailynews.com/opinion/emre-kizilkaya/did-trolls-play-a-role-in-demotion-of-akp-strongman-88477
 Erdogan blames unrest on Twitter ’menace’, SBS, 04/06/2013
https://www.sbs.com.au/news/article/erdogan-blames-unrest-on-twitter-menace/jgmqws9dz
 Turkey’s ruling AKP fields new ‘digital army’, Hürriyet Daily News, 14/05/2015
https://www.hurriyetdailynews.com/opinion/emre-kizilkaya/turkeys-ruling-akp-fields-new-digital-army-82384
 Ruling AKP hires thousands for new social media campaign, Hürriyet Daily News, 16/09/2013
https://www.hurriyetdailynews.com/ruling-akp-hires-thousands-for-new-social-media-campaign-54479
 The Transformation of Turkey’s Media under the AKP’s Authoritarian Turn, Red Tread, date non-indiquée :
https://red-thread.org/wp-content/uploads/2020/05/hazal_en.pdf
 Aktrolls, l’autre armée du gouvernement turc, vice, 30/03/2018
https://www.vice.com/fr/article/a3yz8k/aktrolls-lautre-armee-du-gouvernement-turc
 Turkey passes law tightening control of internet, BBC News, 06/02/2014
https://www.bbc.com/news/world-europe-26062038
 Turkish police crack down on internet freedom protest, The Guardian, 09/02/2014
https://www.theguardian.com/world/2014/feb/09/turkish-police-crack-down-on-internet-freedom-protest
 Turkish PM accuses ‘robot lobby’ of conducting plot against the gov’t, Hürriyet Daily News, 26/02/2014
https://www.hurriyetdailynews.com/turkish-pm-accuses-robot-lobby-of-conducting-plot-against-the-govt-62928
 Ecoutes, purges, affaires : tout comprendre de la crise en Turquie, Le Monde, 27/02/2014
https://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/27/ecoutes-purges-affaires-tout-comprendre-de-la-crise-en-turquie_4373770_3214.html
 Turkish PM Erdoğan dubs wiretap incriminating him of corruption a ’vile attack’, Hürriyet Daily News, 26/02/2014
https://www.hurriyetdailynews.com/turkish-pm-erdogan-dubs-wiretap-incriminating-him-of-corruption-a-vile-attack-62898
 Twitter moves to rein in ‘robot lobbies’ in Turkey, Hürriyet Daily News, 21/03/2014
https://www.hurriyetdailynews.com/twitter-moves-to-rein-in-robot-lobbies-in-turkey-63826
 Turkey blocks Twitter, after Erdoğan vowed ’eradication’, Hürriyet Daily News, 21/03/2014
https://www.hurriyetdailynews.com/turkey-blocks-twitter-after-erdogan-vowed-eradication-63884
 Turkey bans Twitter — and Twitter explodes, The Washington Post, 21/03/2014
https://www.washingtonpost.com/news/morning-mix/wp/2014/03/21/turkey-bans-twitter-and-twitter-explodes/
 Turkish PM might shut down Facebook and YouTube ‘if needed’, Hürriyet Daily News, 08/03/2014
https://www.hurriyetdailynews.com/turkish-pm-might-shut-down-facebook-and-youtube-if-needed-63306
 Turkey social media ban raises censorship fears, BBC News, 07/04/2015
https://www.bbc.com/news/world-europe-32204177
 İşte ’Ak troll’ler, Cumhuriyet, 08/05/2015
https://www.cumhuriyet.com.tr/haber/iste-ak-trolller-272416
 Are Turkey’s AKP Twitter trolls heading for unemployment ?, Al Monitor, 04/09/2015
https://www.al-monitor.com/originals/2015/09/turkey-elections-akp-mulls-dumping-social-media-trolls.html
 AK Parti’de ’trol’ sıkıntısı, Hüriyet, 01/10/2015
https://www.hurriyet.com.tr/gundem/ak-partide-trol-sikintisi-29959867
 Hürriyet’e AK Trol saldırısı dış basında, dünya dalga geçmeye devam ediyor., Ahmet Dursun Blog, 07/10/2015
https://ahmetdursunarsivi.blogspot.com/2015/09/hurriyete-ak-trol-saldrs-ds-basnda.html
 VIDEO : Daily Hürriyet assaulted by protesters for second time in two days, Hürriyet Daily News, 24/09/2015
https://www.hurriyetdailynews.com/video-daily-hurriyet-assaulted-by-protesters-for-second-time-in-two-days-88200
 Turkish journalists face abuse and threats online as trolls step up attacks, The Guardian, 01/11/2016
https://www.theguardian.com/world/2016/nov/01/turkish-journalists-face-abuse-threats-online-trolls-attacks
 Expliquez-nous… L’astroturfing, Franceinfo, 11/01/2019
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/expliquez-nous/expliquez-nous-l-astroturfing_3119383.html

Publié le 25/11/2022


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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