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Les relations entre Ibn Saoud et la Grande-Bretagne (1906-1914). Ibn Saoud et la Grande-Bretagne 1906-1911 (2/4)

Par Yves Brillet
Publié le 25/05/2017 • modifié le 13/04/2020 • Durée de lecture : 13 minutes

Map Arabia ca 1900

Lire la partie 1 : Les relations entre Ibn Saoud et la Grande-Bretagne (1906-1914). Ibn Saoud et la Grande-Bretagne 1906-1911 (1/4)

La rivalité entre Ibn Saoud et Hussein, cherif de La Mecque

Contrairement à certains pronostics, la défaite infligée par Sadoun aux forces coalisées du Nedjd et du Koweït n’avait pas entrainé la chute d’Ibn Saoud et n’avait pas non plus incité les Turcs à intervenir plus activement dans les affaires de l’Arabie centrale. Ibn Saoud dut alors faire face aux manœuvres initiées contre lui par un protagoniste de premier ordre dans l’écheveau complexe des rivalités entre potentats arabes, Hussein, Chérif de La Mecque. Ce dernier avait exigé de l’émir de Riad qu’il paye un tribut annuel pour l’occupation de la province de Qasim, paiement non-honoré depuis près de 3 décennies. N’ayant pas obtenu de réponse à sa requête, Hussein ordonna aux habitants de Qasim de rompre leur alliance avec Ibn Saoud et de redevenir de loyaux et fidèles sujets du sultan (1). Une troupe chérifienne fut annoncée au cours de l’été 1910 dans le sud de la province de Qasim et un ultimatum fut envoyé à Ibn Saoud (2). Shakespear nota le 16 octobre qu’Ibn Saoud, pour obtenir la libération de son frère Saad avait fait présent de 12 chevaux au Chérif qui s’était par contre montré déçu du manque de soutien d’Ibn Rashid, ce dernier ayant signé un accord de paix avec l’émir des Wahhabites (3). Le 19 novembre, Cox transmit au Government of India un rapport de Shakespear daté du 6 novembre dans lequel ce dernier donnait des précisions, après une entrevue avec Moubarak, sur l’évolution des rapports entre Ibn Saoud et le Chérif. D’après le Cheikh, Ibn Saoud avait pris l’initiative pour faire libérer son frère. Malgré son infériorité numérique, Hussein, conscient de l’importance de l’enjeu, exigea d’Ibn Saoud, s’il désirait revoir son frère et garder le contrôle de la province de Qasim le versement d’un tribut annuel de 6000 livres turques ainsi qu’un engagement écrit et signé. Selon Moubarak, dès la libération de Saad, Ibn Saoud s’empressa de dénoncer les termes de l’accord tout en protestant de sa fidélité au sultan. L’émir de Riad lui avait aussi demandé conseil sur l’opportunité d’une plainte contre les agissements d’Hussein. Moubarak réagit de façon négative, insistant sur le risque d’une intervention directe de la Turquie dans les affaires du Nedjd et fit part de sa désapprobation concernant le traité avec le Chérif, déplorant qu’Ibn Saoud se soit engagé par écrit et fustigeant son manque de perspicacité en matière de diplomatie (4).

Les réactions britanniques aux agissements de la Turquie dans le Golfe

Le 17 octobre 1910, l’ambassadeur britannique à Constantinople déplora la conduite agressive de la Turquie dans le Golfe (5). Il fit aussi part de l’existence d’un sentiment antibritannique dans la capitale turque mais il fut décidé à Londres de laisser les choses en l’état, ce qui entraina une protestation du Government of India. Selon les observateurs sur place, l’objectif des autorités ottomanes était d’intervenir dans la querelle entre Moubarak et la tribu des Muntefik afin de reprendre l’initiative dans le Golfe. Dans son rapport à Cox, Shahespear attira l’attention sur le rôle ambigu de Moubarak qui lui déclara que les Turcs étaient satisfaits de son action contre le chef des Muntefik mais qui lui confia cependant qu’il ne ferait rien qui puisse l’impliquer dans un conflit plus vaste et que son seul objectif était l’abaissement de Sadoun (6).

Le conflit montra la part et l’importance grandissante d’Ibn Saoud agissant aux côtés de Moubarak, jouissant de sa confiance pour ses qualités militaires et politiques, et appelé à commander les troupes levées par le Koweït dans le but de combattre les Muntefik (7). L’influence grandissante d’Ibn Saoud se concrétisa aussi par l’apparition d’un détachement wahhabite dans le voisinage de Qatif sur le littoral du Golfe, ce qui eut pour effet d’alarmer les autorités turques qui dépêchèrent le Marmaris depuis Bassora, officiellement dans le but d’établir des postes de garde-côtes à Qatif et Ojair, et officieusement pour enquêter sur la présence des hommes d’Ibn Saoud dans la zone côtière (8). Le 19 avril 1910, dans une lettre manuscrite à Cox, Shakespear insista à nouveau sur le fait que Moubarak envisageait toujours de prendre la tête de ses troupes et qu’il ferait de son mieux pour l’en dissuader et le 18 mai, il l’informa du retour d’Ibn Saoud à Riad, ajoutant qu’en son absence les chances du Koweït étaient fortement réduites en raison de l’insuffisance de leurs qualités militaires.

Après la représentation faite par l’ambassadeur en octobre 1910, Cox fit parvenir le 2 novembre un mémoire destiné au Government of India récapitulant les agissements récents de la Turquie dans le Golfe, plus particulièrement envers le Qatar et l’ile de Zakhnuiyeh. Pour le Résident politique, il devenait urgent de clarifier la situation dans la mesure où la stratégie habituelle de temporisation ne fonctionnait plus avec le gouvernement jeune-turc. Cox proposait d’informer Constantinople de l’accord secret avec Moubarak, d’exiger le retrait des garnisons stationnées dans les iles de Bubiyan, Bida, Zakhnuiyeh, Um Kasr et Jinnah et d’insister pour que la présence turque soit circonscrite à Qatif et Ojair. Il suggérait aussi de traiter avec le Cheikh du Qatar, Bin Thani selon les modalités adoptées pour les principautés arabes du Golfe et si nécessaire, dans une allusion à Ibn Saoud, avec d’autres potentats présents sur le littoral à l’ouest du Qatar. Selon Cox, si l’usage de mesures de coercition s’avérait indispensable, les conditions étaient réunies pour une démonstration navale, ce qui permettrait une consolidation définitive de la présence britannique dans le Golfe. Si l’intervention était remise à plus tard, la Grande-Bretagne devrait faire face à un renforcement de la puissance navale turque qui rendrait difficile toute opération ultérieure (9).

Le Government of India se montra réceptif à l’idée d’une démonstration navale dans le Golfe. Le Foreign Office approuva la position du Government of India et de l’India Office qui estimait cependant que le simple fait d’envoyer un navire croiser dans les parages suffirait à restaurer le prestige de la Grande-Bretagne dans le Golfe. Le Foreign Office transmit son accord à l’Amirauté qui se déclara prête à ordonner l’envoi d’un navire à condition que la gravité de la situation soit dûment justifiée par Grey. Consulté pour avis, Cox répondit le 25 décembre que les autorités navales dans le Golfe donnaient leur accord de principe à une opération prévue pour le mois de mars 1911. Considérant cependant les difficultés techniques rencontrées, l’India Office estima le 30 décembre que la présence de quelques soldats turcs dans les lieux précités ne justifiait pas un tel déploiement de force. Le Secrétaire d’Etat pour l’Inde estimait cependant que le temps était venu d’entamer une discussion franche avec la Porte au sujet des intérêts britanniques dans le Golfe, sur la politique que la Grande-Bretagne entendait y poursuivre et de parvenir à un règlement inspiré des recommandations de Cox dans son télégramme du 2 novembre 1910. Dans ce cas, l’India Office considérait que l’objectif de Londres serait atteint. Dans le cas contraire, il conviendrait alors de renforcer le dispositif naval dans le Golfe, d’obliger la Turquie à limiter ses prétentions aux territoires internationalement reconnus comme ottomans et d’apporter un soutien actif aux cheikhs du Koweït et de Mohammerah. Londres estimait cependant qu’il n’y avait pas d’urgence et qu’il était judicieux d’attendre l’ouverture des négociations sur l’augmentation de 4% des tarifs douaniers pour négocier avec les Turcs (10).

Les agents britanniques en poste dans le Golfe continuèrent cependant à alerter l’India Office sur les agissements de la Turquie. Le 29 janvier 1911, Cox fit savoir qu’il estimait que toutes les difficultés rencontrées par Moubarak étaient causées par les intrigues fomentées par les autorités turques, que des incidents sans importance étaient utilisés contre lui pour le provoquer. En même temps, Cox soulignait que Constantinople lui proposait de mettre fin à tous ses problèmes s’il acceptait de reconnaitre la souveraineté de la Turquie sur le Koweït. Cox inclut dans sa communication une note de Shakespear exprimant l’opinion que les problèmes rencontrés par Moubarak montraient que rien ne changerait tant que le gouvernement jeune-turc ne serait pas officiellement averti que la Grande-Bretagne ne permettrait pas que ses relations avec le Koweït et les principautés arabes du littoral soient perturbés par des agissements inamicaux (11). Quelques jours plus tard, le Résident politique, dans un télégramme au Commandant des Forces navales dans le Golfe, attirant l’attention sur le conflit en cours entre Moubarak et Sadoun, estima que le chef des Muntefik, après avoir constitué un corps de bataille conséquent, était en mesure de s’en prendre directement à la ville de Koweït et souligna avec force que le gouvernement britannique étaient indifférent à ce que les deux parties s’affrontent dans l’intérieur des terres, mais qu’à Koweït, Mascate, ou ailleurs, les intérêts de la Grande-Bretagne interdisaient que des forces hostiles s’emparent des ports et des zones côtières (12). Le 6 mars, le Foreign Office dans un mémoire concernant les agressions turques dans le Golfe, résuma la situation en soulignant qu’au Koweït comme ailleurs, l’objectif de la Turquie était d’utiliser n’importe quel prétexte pour y renforcer sa situation. Le Foreign Office concédait néanmoins que sauf pour ce qui concernait le Koweït et Ojair, les endroits contestés constituaient des zones peu stratégiques. Il considérait cependant que la répétition de ces actes inamicaux pouvait constituer une menace pour les intérêts de l’Empire et qu’ils pouvaient conduire Londres à prendre des mesures de rétorsion, nécessitant une réponse adaptée à la menace et aux circonstances, répondant ainsi à la demande de l’India Office qu’une réflexion soit initiée par le Committee of Imperial Defense sur la nature des actions à entreprendre en cas de nécessité (13).

La prise en compte des réalités locales : premiers contacts avec Ibn Saoud

Malgré les interdictions répétées du Foreign Office et de l’India Office, les autorités britanniques en Inde ne pouvaient rester sans rien faire face à l’évolution d’une situation susceptible d’avoir des répercussions sur les positions britanniques dans le Golfe (14). Shakespear profita ainsi de la présence d’Ibn Saoud dans le voisinage du Koweït pour le rencontrer lors d’une de ses excursions d’exploration. Le 7 mars 1911, il prit contact avec Ibn Saoud à Ellaimiyia. Le rapport qu’il transmit le 8 avril 1911 à Cox constitua le premier compte rendu d’une entrevue entre Ibn Saoud et un officier britannique. Après quelques considérations de politique générale, Ibn Saoud s’enquit de son opinion sur les relations entre les gouvernements britannique et ottoman et sur les buts poursuivis par la Turquie. Shakespear répondit immédiatement qu’il n’était pas venu rencontrer Ibn Saoud pour discuter de questions politiques, qu’il n’avait aucune autorité en la matière, que le gouvernement de Londres n’entretenait pas de rapports officiels avec les émirs de l’Arabie centrale et ne désirait pas qu’il en soit autrement. Il ajouta que l’objet de la politique britannique était de protéger ses intérêts sur le littoral du Golfe. Ibn Saoud lui répondit qu’il entendait son argument mais qu’il serait heureux de voir son propre point de vue pris en compte et invita Shakespear à en informer ses supérieurs. Il rappela qu’il avait déjà dépêché un émissaire à Bushehr dans le but de renouer avec les autorités britanniques. Shakespear expliqua à son tour qu’il comprenait le désir de l’émir d’instaurer une forme de relation avec la Grande-Bretagne qui lui permettrait de dénoncer la tutelle ottomane. Il ajouta que si tel était le cas, il pouvait lui affirmer sans avoir à en référer à ses supérieurs, que son gouvernement ne lui apporterait aucun soutien, qu’il n’interviendrait pas dans les affaires de l’Arabie et que son seul souci était de protéger les intérêts de la Grande- Bretagne dans le Golfe et sur le littoral. Il rappela que Londres n’avait jamais remis en cause les droits de la Turquie dans l’intérieur de la péninsule et n’entendait donc pas porter atteinte aux relations amicales qu’il entretenait avec la Turquie.

Au point 7 de son rapport, Shakespear remarqua qu’après le départ des dernières troupes turques de la province de Qasim, Constantinople n’exerçait plus aucune autorité réelle dans le Nedjd et qu’Ibn Saoud contrôlait l’ensemble de la province jusqu’au Golfe, à l’exception de Hofouf et Qatif où étaient stationnées des garnisons turques. Pour sa part, Ibn Saoud réfuta l’existence d’un document l’engageant auprès d’Hussein et insista sur le fait qu’il n’avait pas reconnu être le vassal du sultan. Le chef wahhabite aborda ensuite l’éventualité d’une expédition contre les Turcs dans la province de Hasa, remarquant qu’une telle opération était impossible sans le concours de la Grande-Bretagne. L’objectif d’Ibn Saoud était de récupérer une des parties les plus riches et fertiles de ses domaines, de gagner un débouché maritime et de contrôler les tribus installées entre la côte et sa capitale. Il affirma qu’en dehors de Qatif et d’Ojair, il ne nourrissait aucun projet d’agrandissement et qu’il souhaitait parvenir à une entente avec la Grande-Bretagne qui lui permettrait de dissuader les Turcs d’intervenir dans les affaires du Nedjd, éventualité renforcée par l’attitude agressive du gouvernement ottoman. En conséquence, il se déclarait prêt à accepter la nomination d’un agent politique à Qatif ou Ojair dès que les Turcs en auraient été chassés.

Pour conclure ce rapport, Shakespear indiqua qu’il lui semblait opportun de considérer la situation en Arabie à la lumière des événements dans le Hauran, au Yémen et en Irak, en insistant sur la possibilité d’une révolte généralisée dans la péninsule. Pour ce qui concernait la situation dans le Golfe, il estimait que la prise du Hasa par Ibn Saoud et l’établissement de relations amicales avec la Grande-Bretagne renforceraient considérablement la situation de cette dernière et diminueraient les possibilités de conflit entre les Wahhabites et les principautés de la côte (15).

Le 23 juillet, Cox fit part au Government of India de ses remarques concernant l’évolution de la situation dans la péninsule et de la réponse politique que pouvaient apporter les autorités britanniques. Après avoir retracé l’historique de la question des relations avec Ibn Saoud (dépêche du Foreign Office du 21 février 1907), il rappela que Londres n’avait pas jugé opportun de modifier son approche du problème et qu’il avait été chargé de faire savoir à Ibn Saoud qu’il ne devait s’attendre à aucun soutien ni réponse à ses sollicitations. Au cours des 5 ans écoulés depuis lors, la Porte n’avait pas réussi à rétablir son autorité dans le Nedjd, tandis qu’Ibn Saoud était parvenu à renforcer considérablement son emprise sur la région. Cox fit référence aux observations de Shakespear, soulignant que les Wahhabites se trouvaient en mesure de s’emparer du Hasa et de Qatif, à condition que les Turcs soient empêchés d’attaquer par mer et de débarquer des troupes. Cox concéda que tant que les relations anglo-turques dans le Golfe demeuraient satisfaisantes ou pour le moins correctes, la Grande- Bretagne ne devait pas envisager la conclusion d’un accord avec Ibn Saoud lui permettant de chasser les troupes ottomanes. En revanche, il estimait qu’il y avait d’excellentes raisons pour établir et maintenir des relations cordiales (mais distantes) avec Riad, et d’éviter ainsi de provoquer le ressentiment d’Ibn Saoud vis-à-vis des Britanniques. Cox souligna que l’accueil réservé à Shakespear et le fait d’accepter la présence d’un agent politique nécessitaient d’être pris en considération. Cox proposait donc qu’Ibn Saoud s’engage par écrit à obliger ses sujets à observer la Trêve maritime et à interdire les actes de piraterie et le trafic d’armes. Ibn Saoud devait aussi s’engager à maintenir des relations pacifiques avec les principautés signataires d’un accord avec la Grande-Bretagne. Tout ceci devait permettre à la Grande-Bretagne de s’opposer à toute modification du statu quo par la Turquie, statu quo reconnaissant l’autorité du gouvernement ottoman sur le Hasa et Qatif et consacrant l’autonomie du Nedjd sous la conduite de l’émir wahhabite. Pour ce qui concernait les rapports entre la Grande-Bretagne et la Turquie dans le Golfe, le fait d’avoir amené Ibn Saoud à interdire le trafic d’armes lui ôtait un prétexte pour intervenir et permettait de faire comprendre au gouvernement ottoman que sa situation à Qatif dépendait du bon vouloir de Londres (16). Le 30 août, le Secrétaire-adjoint chargé des services extérieurs au Goverment of India transmit une réponse officieuse à la communication de Cox, indiquant que si, à l’avenir, la conduite et les activités de la Turquie dans le Golfe pouvaient conduire les autorités britanniques à considérer favorablement les initiatives d’Ibn Saoud vis-à-vis de la Grande-Bretagne, une telle décision n’était pas envisagée pour l’instant. Le Government of India stipulait cependant qu’il suivait la situation avec attention (17).

Le Foreign Office reçut le rapport de Shakespear le 7 juin 1911. Londres et Constantinople étaient depuis mars 1911 engagés dans une phase de négociations portant, inter alia, sur la reconnaissance des droits de la Turquie sur la péninsule ainsi que sur la préservation des intérêts britanniques dans le Golfe. Il estima qu’il n’était pas opportun de donner suite aux demandes d’Ibn Saoud (18).

Lire la partie 3 : Les relations entre Ibn Saoud et la Grande-Bretagne (1906-1914). La conquête du Hasa et ses conséquences (3/4)

Notes :
(1) FileX/2, Bin Saood, Kuwait and Bin Rashid, IOR/R/15/5/25, n°189 dated Bushire, 16th Jan. 1910, Asiatic Turkey and Arabia, Confidential 4th July 1910, n° 1, Sir G. Lowther to Sir Edward Grey, C’ple June 28th. Despatch from Consul Monahan, Jeddah, regarding the Affairs of Nejd, Jeddah, June 11th 1910.
(2) Ibid., Extract from Koweit News for week ending 21st Sept.1910.
(3) Ibid., Extract from Koweit News for week ending 16th Oct. 1910.
(4) Kuwait Affairs, Arab Tribes, 1907-1911, IOR/R/15/1/479, Confidential n°3092, dated Bushire 19th Oct 1910, From : Lt-Col P.Z. Cox, Political Resident in the Persian Gulf, to the Secretary to the Government of India in the Foreign Department, n°C-70, dated Koweit, 6th Nov. 1910, from Capt W.H.I. Shakespear, Political Agent, Koweit : to Lt-Col P.Z. Cox, Political Resident in the Persian Gulf.
(5) Persian Gulf Precis. (Parts I and II) IOR/L/PS/20/C250, Chapter X, p.53.
(6) Kuwait Affairs, Arab Tribes, 1907-1911, n° C-14, dated Koweit 30th Mar. 1910, from W.H.I. Shakespear, Political Agent, Koweit to Lt-Col P.Z. Cox, Political Resident in the Persian Gulf.
(7) File X/2, Bin Saood, Kuwait and Bin Rashid, from Capt W.H.I. Shakespear, Political Agent, Koweit, to the Political Resident in the Persian Gulf, dated Koweit, 9th Mar. 1910.
(8) Kuwait Affairs, Arab Tribes, 1907-1911, British Residency and Consulate General, Bushire, 29th Mar.1910, n° 16, dated 26th Mar. 1910, from Consul General, Basra to H.M. Ambassador, C’ple.
(9) Persian Gulf Précis, (Parts I and II), IOR/L/PS/C250 ; p. 11/p.58-59. Pour l’accord secret entre la Grande-Bretagne et Moubarak, voir Yves Brillet, La Grande-Bretagne, le Koweït et les Affaires de l’Arabie in Les clés du Moyen-Orient, 2016.
(10) Ibid., p.59. Pour la discussion sur l’augmentation des tarifs douaniers, voir Yves Brillet.
(11) Kuwait Affairs, Arab Tribes, 1907-1911, n°272, dated Bushire, 29th Jan., 1911, Confidential, from Lt-Col. P.Z.Cox, Political Resident in the Persian Gulf to the Secretary to the Government of India in the Foreign Department, encl : C-1, Jan 18th, 1911, W.H.I. Shakespear, Political Agent, Koweit to Lt-Col. P.Z. Cox, Political Resident in the Persian Gulf.
(12) Ibid., Telegram to Senior Naval Officer, Jask, 30th 1911.
(13) Persian Gulf Précis, Appendix 3, Memorandum Concerning Turkish Aggression in the Persian Gulf, Foreign Office, 6th Mar. 1911.
(14) H.V.F. Winstone, The Illicit Adventure. The Story of Political and Military Intelligence in the Middle East from 1898 to 1926, Jonathan Cape, (1982), p.47.
(15) File X/2, Bin Saood, Koweit and Ibn Rashid, IOR/R/15/5/25, C-17, dated Koweit, 8th April 1911, from Capt. W.H.I. Shakespear, Political Agent, Koweit, to Lt-Col P.Z. Cox, Political Resident in the Persian Gulf, Bushire.
(16) File 10/4, British Relations with Ibn Saud, IOR/R/15/5/27, n°1825, dated Bushire, the 23rd July 1911, from Lt-Col P.Z.Cox, Political Resident in the Persian Gulf to the Hon’ble Sir Henry McMahon, Secretary to the Government of India in the Foreign Department.
(17) Ibid., Copy of a demi-official letter, dated 30th Aug. 1911 from the Deputy secretary to the Government of India in the Foreign Department to the political Resident in the Persian Gulf.
(18) W.H.V. Winstone, p. 73.

Publié le 25/05/2017


Yves Brillet est ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de Saint Cloud, agrégé d’Anglais et docteur en études anglophones. Sa thèse, sous la direction de Jean- François Gournay (Lille 3), a porté sur L’élaboration de la politique étrangère britannique au Proche et Moyen-Orient à la fin du XIX siècle et au début du XXème.
Il a obtenu la qualification aux fonctions de Maître de Conférence, CNU 11 section, a été membre du Jury du CAPES d’anglais (2004-2007). Il enseigne l’anglais dans les classes post-bac du Lycée Blaringhem à Béthune.


 


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