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Les 4 et 5 mai derniers, les violences ont de nouveau éclaté entre Israël et les factions palestiniennes qui contrôlent Gaza, d’une intensité inégalée depuis la guerre de 2014. Ces combats constituent le huitième épisode de violences entre l’armée israélienne et ces factions (Hamas et Djihad islamique) depuis un an. Ils ne durent parfois pas plus d’une journée, aboutissant rapidement à un cessez-le-feu, généralement négocié par l’Égypte, preuve qu’aucune des deux parties ne souhaite une guerre à part entière.
Ces violences servent les intérêts des deux principaux adversaires, Israël et le Hamas. Les deux belligérants, qui n’ont pas intérêt à entrer dans une nouvelle guerre à moyen et long terme, sont aujourd’hui habitués à « négocier par le feu » selon les mots de Ghaith al-Omari, un ancien responsable de l’Autorité palestinienne.
De chaque côté de la bordure frontalière, ce sont les populations qui en payent le prix. Roquettes tirées par les factions palestiniennes contre bombardements de l’aviation israélienne, le dernier cycle de violences a fait une trentaine de morts palestiniens et israéliens, et causé de nombreuses destructions, habitations comme commerces. A Gaza, la population se dit habituée aux bombardements israéliens qui viennent parfois bouleverser des vies déjà sous pression.
En parallèle, des manifestations ont lieu presque chaque vendredi depuis le 30 mars 2018. Encadrées par le comité de la marche du retour et indirectement par le Hamas, elles mènent régulièrement à des heurts violents avec l’armée israélienne. Au total, deux Israéliens et plus de 250 Palestiniens ont été tués depuis le début de la marche du retour.
A Gaza, un grand nombre de commerces sont fermés en plein mois de Ramadan.
Les drapeaux du Hamas sont nombreux dans les rues, comme ici à Gaza City. Le parti islamiste a remporté les élections législatives de 2006, il contrôle la Bande de Gaza depuis 2007, jusque-là administrée par l’Autorité palestinienne dominée par le Fatah.
La mosquée Alhassina, située en bord de mer, Gaza City.
Port de Gaza, Gaza City. La Bande de Gaza est soumise à un blocus maritime israélien et égyptien depuis 2007. Conséquence de ce blocus, la zone de pêche autorisée par Israël varie régulièrement, au rythme des tensions entre les factions palestiniennes et l’Etat hébreu.
Ce type de charrettes, conduites par des ânes, est courant à Gaza. Ces charrettes sont très utilisées par les commerçants gazaouis pour se déplacer et vendre leurs produits.
De nombreux graffitis patriotiques recouvrent les murs des rues de Gaza City.
Bâtiment détruit le 5 mai dernier, durant l’escalade des violences entre les factions palestiniennes (Hamas et Djihad islamique) et Israël. Aucune victime à déplorer. Les habitants interrogés affirment qu’un agent israélien les a appelé, leur demandant d’évacuer le bâtiment, cinq minutes avant les frappes. Gaza City.
Le bâtiment voisin a été partiellement détruit.
Plus au nord, deux appartements ont été détruits le 5 mai dernier. Selon le frère d’une des victimes interrogé sur place, six Palestiniens dont deux femmes et deux enfants ont été tués. Les victimes adultes ne seraient affiliées à aucune organisation. Ni le Hamas ni le Djihad islamique n’ont revendiqué leur appartenance à leur mouvance.
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Ines Gil
Ines Gil est Journaliste freelance basée à Beyrouth, Liban.
Elle a auparavant travaillé comme Journaliste pendant deux ans en Israël et dans les territoires palestiniens.
Diplômée d’un Master 2 Journalisme et enjeux internationaux, à Sciences Po Aix et à l’EJCAM, elle a effectué 6 mois de stage à LCI.
Auparavant, elle a travaillé en Irak comme Journaliste et a réalisé un Master en Relations Internationales à l’Université Saint-Joseph (Beyrouth, Liban).
Elle a également réalisé un stage auprès d’Amnesty International, à Tel Aviv, durant 6 mois et a été Déléguée adjointe Moyen-Orient et Afrique du Nord à l’Institut Open Diplomacy de 2015 à 2016.
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