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Crédit photo : Ines Gil
A l’issue d’une offensive éclair de 11 jours, les forces rebelles syriennes dominées par le groupe Hayʼat Tahrir al-Sham (HTS), se sont emparées de Damas, entraînant la chute de Bachar Al-Assad. Après plus de 50 années sous le régime des Assad, les Syriens ouvrent une nouvelle page de leur histoire. Ce reportage photo réalisé à Damas par Ines Gil montre des scènes de joie, mais également de désespoir de familles dont les proches ont été emprisonné ou ont disparu. A la suite de la chute du régime de Bachar al-Assad, les Syriens sont surtout en quête de liberté, mais certains s’inquiètent des intentions du groupe HTS.
Sur le mur de l’hopital de Damas, des familles collent des photos de leurs proches disparus ces dernières années, dans l’espoir qu’un passant pourrait les reconnaître. Certaines photos rendent hommage aux prisonniers tués dans les prisons du régime.
Le drapeau de la révolution syrienne, qui n’est autre que le drapeau utilisé à l’indépendance de la Syrie, habille désormais les rues de la capitale.
Une trentaine de corps découverts dans la prison de Saydnaya ont été déposés dans la morgue de l’hopital de Damas. Des familles viennent pour tenter de reconnaître leurs proches disparus.
Cette femme pense avoir reconnu son mari parmi les corps, en particulier en raison d’un grain de beauté qu’elle a vu.
Des rassemblements spontanés rythment le quotidien dans la capitale syrienne au lendemain de la chute de Bachar al-Assad. Des passants brandissent le drapeau de la révolution en signe de victoire.
Les commerçants recouvrent le drapeau officiel, désormais associé au régime, “Bachar nous obligeait à l’afficher sur la deventure de notre magasin” affirme l’homme sur la photo.
La mosquée des Omeyyades, bijoux de l’architecture islamique construite au VIIIème siècle, accueille les fidèles musulmans de Damas. Centre de la vie religieuse islamique qui fait la fierté des Damascènes, elle constitue aussi un symbole du pouvoir politique. C’est depuis ce lieu emblématique que le chef rebelle Abu Mohammad Al-Jolani a prononcé son discours le 8 décembre, après la chute d’Al-Assad.
Les nouveaux maîtres de la Syrie, qui ont déjà fait l’expérience du pouvoir à Idlib, sont dominés par des groupes islamistes. Si la population est largement soulagée par le départ d’Al-Assad, certains s’inquiètent des intentions des formations rebelles.
Dans le souk Al-Hamidiyeh, le plus grand marché de Damas, après un jour de fermeture suite à la chute d’Al-Assad, les affaires reprennent. La chute du régime a eu des effets économiques immédiats positifs, elle a entraîné une hause de la valeur à la monnaie locale, la livre syrienne.
Le vendredi - jour de prière hebdomadaire - 13 décembre, Damas a été le théâtre de célébrations immenses à la mosquée des Omeyyades puis sur la place du même nom baptisées Yom al-Nasr (la journée de la victoire en arabe). Les Syriens sont sortis dans le centre du Damas moderne par milliers pour exprimer leur joie de voir le régime tomber.
La chute d’Al-Assad a mis à jour un système carcéral particulièrement inhumain.
La prison appelée Section Palestine était considérée comme un des pires centres de détention de la capitale.
Les détenus étaient souvent enfermés à plus de 100 dans une surface de 20 mètres carrés, avec peu de nourriture et de l’eau impropre à la consommation. La torture était quotidienne et mobilisait des méthodes particulièrement sadiques. Sur les murs, les prisonniers ont gravé leurs noms, des sourates du Coran, ou des citations philosophiques.
Aux portes de Damas, Jobar est un quartier martyr de la guerre. Poche rebelle, intensémment bombardée dès le début du conflit, elle est soumise à un blocus drastique du régime jusqu’en 2018, quand l’armée syrienne reprend ce district.
Jobar a été la cible d’attaque chimiques par le régime d’Al-Assad en 2013. Ici, certains habitants ont encore des difficultés respiratoires.
A Damas, les chrétiens sont tiraillés entre le soulagement après la chute du régime, et la crainte face à l’arrivée des islamistes au pouvoir. La minorité chrétienne, en voie d’effacement, comptait 2 millions de fidèles au début de la guerre en 2011. Environ 13 ans plus tard, la population aurait chuté de 85%, principalement en exil à l’étranger.
Ines Gil
Ines Gil est Journaliste freelance basée à Beyrouth, Liban.
Elle a auparavant travaillé comme Journaliste pendant deux ans en Israël et dans les territoires palestiniens.
Diplômée d’un Master 2 Journalisme et enjeux internationaux, à Sciences Po Aix et à l’EJCAM, elle a effectué 6 mois de stage à LCI.
Auparavant, elle a travaillé en Irak comme Journaliste et a réalisé un Master en Relations Internationales à l’Université Saint-Joseph (Beyrouth, Liban).
Elle a également réalisé un stage auprès d’Amnesty International, à Tel Aviv, durant 6 mois et a été Déléguée adjointe Moyen-Orient et Afrique du Nord à l’Institut Open Diplomacy de 2015 à 2016.
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