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Revue Moyen-Orient, spécial Turquie, numéro 9, janvier-mars 2011

Par La rédaction
Publié le 10/01/2011 • modifié le 20/03/2020 • Durée de lecture : 4 minutes

Sur le plan intérieur, le Parti de la justice et du développement (AKP) est au pouvoir depuis novembre 2002. Son arrivée au pouvoir « a créé de fortes inquiétudes à l’étranger et au sein d’une partie de la population turque qui s’est interrogée sur une possible dérive vers un régime islamique dans le pays ». Dans ce contexte, la revue Moyen-Orient analyse la question de l’évolution de la laïcité en Turquie.

Toujours en politique intérieure, afin de « contrer les peurs émergentes au niveau national comme international, induites par les origines islamistes du parti », la stratégie du parti est de se « positionner au centre droit de l’échiquier politique turc afin de démontrer qu’il n’est plus un parti islamiste, mais plutôt centriste ». En politique étrangère, l’AKP travaille autour de cinq axes : la recherche de la sécurité, les relations avec les Etats-Unis, la question de l’intégration à l’Union européenne, les relations avec Chypre et celles avec les Etats du Moyen-Orient. En outre, la Turquie met en œuvre depuis les années 2000 une « pax ottomana » dans son ancienne zone impériale. Si son but n’est pas de recréer son ancien Empire, il s’agit d’un « programme géopolitique cohérent et réaliste au service de l’intérêt national d’une Turquie consciente de son nouveau poids économique ». Cette politique met également en évidence la volonté de la Turquie de se positionner comme le « leader » politique du Moyen-Orient.

Sur le plan économique, à la suite de la crise qu’a connue la Turquie en 2001, la stabilité revient entre 2002 et 2007 grâce aux « efforts de restructuration économique et financière ». Des difficultés apparaissent néanmoins dans « cette stratégie de développement ». En outre, la crise économique d’octobre 2008 a eu « d’importantes conséquences économiques et financières négatives », en particulier sur le taux de change, le PIB et le taux de chômage.

Sur le plan social, une étude est menée sur le questionnement par la société turque de son passé et de son évolution. Le constat est fait que « la société turque contemporaine est chargée de contradictions : d’une part, elle se débat contre ses vieux démons, tandis que de l’autre, elle témoigne d’une remarquable vitalité à s’adapter aux enjeux de la modernité ». Néanmoins, l’auteur de cette étude s’interroge sur la capacité de la jeunesse turque à « réconcilier la Turquie avec son passé, » ou encore à « œuvrer à l’élaboration d’un nouveau contrat social à l’adresse de tous les pans de la société turque ». Une autre analyse se penche sur la situation des kurdes : nombre, répartition géographique, évolution historique de cette minorité et devenir en cas de création d’un « Grand Moyen-Orient ».

D’autres articles analysent la situation de plusieurs pays du Moyen-Orient. C’est le cas du Koweït, 20 ans après sa libération, dont la politique intérieure et les problématiques pétrolières sont décryptées. Le point est également fait sur la situation en Irak, sur le plan politique et social. La question du retrait américain, qui doit s’achever en décembre 2011, est également mentionnée. Le Tribunal spécial pour le Liban fait l’objet d’un article, alors que les actes d’accusation devraient être connus prochainement. La situation particulière de l’Egypte, au carrefour de trois axes, est expliquée : « la verticalité (la dépendance du Nil), la centralité (affaissement de l’Egypte dans le monde arabe) et la diagonalité (dépendance aux Etats-Unis) ». En Israël, l’évolution de la société est étudiée : « outre ses 20% de citoyens arabes, constituant la catégorie ethnoculturelle la plus marginalisée, elle est traversée par de nombreuses fractures ethniques, sociales et culturelles au sein même de la population juive ».

Sur le plan économique, les zones franches ainsi que leurs spécificités pour chaque pays du Moyen-Orient sont étudiées. Le choix du Qatar par la FIFA pour la coupe du monde de football 2022 est l’occasion pour l’ambassadeur du Qatar en France de revenir sur cet événement et sur l’implication du Qatar dans les domaines diplomatique et culturel.

Sommaire :
Regard de Mohamed Jaham al-Kuwari sur le Qatar
La politique extérieure de l’AKP : entre héritage ottoman et tradition républicaine, par Umit Yazmaci
La pax ottomana : une politique en direction du Moyen-Orient et de l’Europe ? par Aziz Enhaili
Repères Turquie : Economie, par Ali Ari
L’AKP et l’évolution de la laïcité en Turquie, par Ali Kemal Dogan
Turquie : une société qui s’interroge sur elle-même et son histoire, par Tigrane Yégavian
« Les Kurdes n’existent pas… mais je les connais bien », par Stéphane de Tapia
Le Koweït : vingt ans après la libération, par Nathalie Fustier et Maxellende Lebras
Irak : une crise politique permanente sur fond de clivages pluriels, par Myriam Benraad
Le Tribunal spécial pour le Liban : les paradoxes d’une justice en quête de vérité, par Jean-Baptiste Beauchard
L’Egypte : une géopolitique de la fragilité, par Pierre Blanc
Les zones franches au Moyen-Orient : un succès inégal, par François Bost et Brigitte Dumortier
Israël : le consensus sioniste à l’épreuve des clivages communautaires, par Cynthia Ohayon

Publié le 10/01/2011



 


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