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Entretien avec Raphaëlle Chevrillon-Guibert et Alice Franck – Retour sur le putsch militaire d’octobre 2021 au Soudan

Par Alice Franck, Claire Pilidjian, Raphaëlle Chevrillon-Guibert
Publié le 17/12/2021 • modifié le 20/12/2021 • Durée de lecture : 12 minutes

Le 25 octobre 2021, un putsch militaire a renversé le pouvoir en place, arrivé après la chute du régime d’Omar Al-Béchir en 2019. Comment la vie politique s’était organisée au Soudan après la révolution ?

Il faut se souvenir d’une part qu’Omar Al-Béchir est un militaire, et d’autre part que la fin du régime de Béchir a débuté par un coup d’Etat militaire identique à celui d’octobre dernier puisque ce sont des militaires proches de Béchir qui ont profité de la contestation générale du régime par les civils pour prendre le pouvoir. De grandes manifestations contre le régime de Béchir avaient débuté dès décembre 2018, faisant elles-mêmes écho à d’autres manifestations qui avaient eu lieu plusieurs mois auparavant. En avril 2019, ce sont des militaires appartenant au régime d’Omar Al-Béchir qui ont démis ce dernier. Ils n’ont pas pour autant remis le pouvoir aux civils, flouant ainsi les volontés révolutionnaires. Une fois hissés en haut de l’Etat, malgré leurs discours en faveur d’un nouveau régime, les militaires ont rapidement révélé leur visage en n’hésitant pas à user de la force contre les civils désarmés qui n’acceptaient pas cette usurpation. Malheureusement le coup d’Etat du mois dernier rappelle ce triste scénario car le 17 novembre dernier, les militaires ont à nouveau massacré les civils qui condamnaient le nouveau putsch militaire. Un bras de fer entre civils et militaires s’ouvre donc à nouveau. Chèrement payé au printemps 2019, au prix de centaines de vies innocentes, il avait contraint les militaires à partager le pouvoir : un acte constitutionnel avait été signé en août 2019 organisant une transition politique partagée entre civils et militaires avec la mise en place d’un conseil de souveraineté accueillant des membres issus des deux groupes. Le conseil de souveraineté devait être dirigé par des militaires les deux premières années de la transition puis ces derniers devaient laisser place aux civils. Entre 2019 et 2021, c’est Abdel-Fattah al-Burhane, commanditaire du putsch d’octobre 2021, qui était à sa tête.

Si ce conseil de souveraineté intégrait donc une partie militaire, le gouvernement était en revanche civil. Néanmoins, l’issue des deux ans était proche et les militaires n’entendaient pas rendre aux civils le pouvoir. Utilisant des recettes anciennes, profitant des difficultés du gouvernement aux prises avec une crise économique profonde, les militaires ont dénoncé l’action des civils en condamnant leur gestion du pays et attisé les divisions au sein de leur groupe en attirant les rebelles des régions périphériques du Soudan qui avaient laissé leurs armes et intégré le processus de transition à l’automne 2020. Cette grave crise économique tout comme les asymétries de développement ont été en partie responsables de la chute du régime de Béchir en 2019. La population avait protesté contre les pénuries et l’inflation extrêmement forte. A ce titre, il est intéressant de noter que les militaires ont immédiatement injecté des sommes d’argent importantes après leur putsch afin d’éviter la flambée des prix qui s’observe généralement après un coup d’État. Fin octobre, les prix sont restés assez stables.

Les militaires, voyant arriver à son terme leur période de présidence du conseil de souveraineté, ont ainsi agité le chiffon rouge économique ; ils ont également joué à différents niveaux sur l’appréhension de la population face à l’insécurité. Tout d’abord en profitant, relayant, voire organisant depuis des mois la montée d’une « insécurité quotidienne », au niveau des quartiers de la capitale notamment, avec un climat renforcé de petite délinquance à mettre en lien également avec les difficultés économiques. Par ailleurs dans le mois qui a précédé le putsch d’octobre, des opérations de déploiements des forces armées à Khartoum ont été menées dans le but de déjouer des tentatives de coups d’Etat, et de démanteler des cellules soudanaises de daesh faisant augmenter le climat de tension et d’appréhension des populations soudanaises à l’encontre d’un scenario de chaos. D’autant plus que le souvenir de la guerre civile qui a déchiré le Sud du pays à la suite de son indépendance en 2011, tout comme celui des guerres qu’ont connu différentes régions du pays comme le Darfour ou encore la proximité de la Libye et la crise éthiopienne actuelle, constituent des facteurs d’appréhension bien réels pour les populations civiles.

En ce sens, la présence de militaires dans la transition politique rassure d’une certaine manière une partie de la population même si cette dernière souhaite l’instauration d’un régime civil. Des tensions étaient palpables dès le début de l’association entre civils et militaires mais elles se sont accrues considérablement ces derniers mois. Conscients de la fragilité de cette alliance presque contre-nature, et doutant de la volonté réelle des militaires à abandonner le pouvoir, les civils ont appelé à sortir dans la rue pour commémorer l’anniversaire de la révolution du 21 octobre 1964, qui avait mis fin à la période militaire du général Abboud, en signe de soutien à la présence de civils au sein du régime. Des centaines de milliers de Soudanais ont répondu à cet appel et les militaires ont certainement craint d’attendre davantage pour s’emparer du pouvoir à eux seuls, face à une potentielle réorganisation de la population en soutien des civils.

Il y avait donc une certaine cohérence dans cette reprise du pouvoir par la force par les militaires…

En effet, depuis le début de la révolution, les militaires ne voulaient pas partager le pouvoir avec des civils. Les difficultés rencontrées par la commission en charge de faire la lumière sur les violences exercées sur les manifestants pacifiques en témoignent. Lorsque Béchir a été démis et que les militaires ont pris le pouvoir en 2019, les civils ont continué de faire pression sur les militaires pour la mise en place d’un gouvernement civil, en descendant dans la rue et en organisant un sit-in devant le quartier général des forces armées qui s’est soldé par des tueries lors de sa dispersion violente le 3 juin 2019. L’actuel numéro deux du conseil de souveraineté, Mohamed Hamdan Dagalo, alias Hemidti, qui commandait les forces qui ont dispersé le sit-in a été sous le feu de lourdes condamnations par cette commission. Originaire du Darfour, Hemidti dirige les forces de soutien rapide. Il s’agit d’une branche de l’appareil sécuritaire soudanais qui n’était alors pas intégrée à l’armée régulière ; elle est issue des milices darfouriennes sur lesquelles le régime de Béchir s’était appuyées pour mener la guerre au Darfour et contrôler cette région ainsi que les frontières avec la Libye, les fameux janjawid dont on connaît la funeste réputation. Hemidti fait donc partie de ces figures proches de Béchir qui sont restées au pouvoir après la chute de ce dernier, tout comme le numéro un du conseil de souveraineté, le général al-Burhane. Ce dernier avait été proposé à la tête de ce conseil par les militaires qui ont pris le pouvoir au printemps 2019 face au rejet massif par la rue de leur premier candidat, Ahmed Awad Ibn Auf. Al-Burhane était alors moins connu du grand public.

C’est un militaire issu d’un groupe privilégié du centre du pays et en ce sens, il ne représente pas un grand changement. Le centre regroupe les régions autour de Khartoum et celles situées au Nord, le long de la vallée du Nil, elles sont traditionnellement considérées comme privilégiées depuis le condominium anglo-égyptien. Il aurait fait ses classes en Égypte et aurait à cette occasion tissé des liens avec le maréchal al-Sissi. Il a servi dans les grands théâtres de l’armée soudanaise depuis vingt ans et tout particulièrement au Darfour et au Yémen et s’inscrit parfaitement dans la continuité du régime d’Al-Béchir. Cependant, il est resté assez peu connu ce qui a favorisé son acceptation par la population soudanaise en 2019 contrairement à Ahmed Awad Ibn Auf.

Depuis leur prise de pouvoir, les militaires freinent autant qu’ils le peuvent les grandes réformes entreprises par les civils : ils ont ainsi bloqué nombre de mesures prises pour « nettoyer » l’appareil d’État des anciens liens du régime d’Al-Béchir, notamment au niveau de l’appareil judiciaire où la mise à pied de juges favorables à l’ancien régime a largement été entravée. La reprise en main et l’arrêt de la commission en charge de s’occuper du démantèlement des intérêts de l’ancien régime a été l’une des premières actions menées par les militaires après ce nouveau coup d’État témoignant de ce que les civils ont touché à des dossiers trop sensibles mettant directement en cause des personnalités militaires du conseil souverain.

Vous soulignez que le discours des militaires à l’origine du coup d’État s’est largement appuyé sur une décrédibilisation de la capacité du gouvernement civil à prendre en main la situation économique du pays et sur les dissensions qui les animeraient. Ces dissensions sont-elles réelles ?

La division des civils pointée par les militaires a une certaine part de réalité. Outre les dissensions politiques classiques, c’est-à-dire celles qui concernent les grands choix d’organisation de la société traduisant des vues plus ou moins conservatrices et libérales, il faut reconnaître que le gouvernement civil a peiné à intégrer dans son programme la problématique des régions périphériques qui historiquement se trouvent très marginalisées par rapport au centre du pays. En 2019, le premier accord constitutionnel qui a créé le gouvernement civil et le conseil de souveraineté excluait les groupes armés des régions périphériques, notamment les Darfouris. Ces derniers s’en sont plaints, ils revendiquaient leur rôle dans la chute du régime de Béchir soulignant leur lutte menée pendant quinze ans et demandaient donc à faire partie de la transition en dénonçant initialement l’accord de partage du pouvoir entre civils et militaires qui ne les prenait pas en compte.

Cette demande a finalement été entendue par le gouvernement civil de Abdallah Hamdok qui a travaillé à la réintégration des groupes armés dans le processus de transition et conduit à la signature des accords de Juba, à l’automne 2020. Ces accords ont intégré les représentants des groupes armés des régions périphériques dans le processus de transition du côté civil car bien qu’ils s’agissent de groupes armés, les rebelles ont estimé représenter les populations des régions périphériques et ont souhaité siéger avec les civils. Néanmoins, l’intégration de ces groupes a été incomplète et n’a pas empêché les difficultés du gouvernement à réduire les asymétries historiques des régions périphériques, un aspect rapidement saisi par les militaires qui sont parvenus à retourner ces groupes contre leur propre camp. Ces derniers mois, les mouvements darfouris intégrés auprès des civils avaient fait entendre leur insatisfaction face au manque d’intégration des périphéries dans les choix du gouvernement civil. Cette faible intégration est une problématique qui remonte au XIXe siècle et à la création même de l’État soudanais. Les militaires ont joué sur ces revendications frustrées et sans doute légitimes et sur cette division. Aujourd’hui, ce groupe qui avait intégré la partie civile du pouvoir a basculé du côté des militaires comme en témoigne aujourd’hui le déploiement à Khartoum des groupes armés darfouris au côté des forces dirigées par Hemidti. Ce changement de camp a pesé dans la balance et probablement incité les militaires à faire leur coup d’État à ce moment précis.

Quelle a été la réaction de la population soudanaise à ce coup d’État ?

Consciente des tensions fortes au sein du conseil de la transition, la population a témoigné massivement de son soutien au gouvernement civil lors de l’appel à manifester le jeudi 21 octobre. Tout le monde appréhendait alors que de nouveaux massacres soient commis par les militaires à l’image de ce qui avait été observé en 2019, mais les grands rassemblements du 21 se sont passés sans trop d’encombre. Néanmoins, 48h plus tard, les militaires répondaient par un coup d’État largement condamné par la population soudanaise qui a immédiatement élevé des barricades dans les quartiers afin de bloquer le passage des forces de sécurité. Elle s’est alors organisée un peu différemment du printemps 2019, préférant l’organisation de grandes manifestations ponctuelles et un appel à la grève générale plutôt que l’instauration d’un sit-in qui aurait pu l’exposer à la violence de l’appareil de sécurité. Elle a également appelé la communauté internationale à dénoncer le coup d’Etat et à mettre la pression sur les militaires. Il fallait éviter à tout prix que la dénonciation pacifique de ce coup d’Etat par la rue ne se termine en un nouveau bain de sang à huis-clos. Ces précautions n’ont malheureusement pas suffi et des dizaines de morts sont à déplorer depuis que les militaires ont usurpé la révolution. Cependant, il est difficile pour les militaires de mater dans le sang une contestation qui ne cesse de dénoncer le coup d’Etat car ils ne peuvent se passer d’une forme de soutien de la communauté internationale face aux difficultés économiques que rencontre le pays.

Les militaires prétendent avoir voulu rectifier les erreurs du gouvernement civil et affirment vouloir à terme rendre le pouvoir. Néanmoins, c’est un secret de polichinelle que de savoir qu’ils cherchent en réalité à protéger leurs intérêts qu’ils avaient senti menacés. Officiellement, les militaires prônent l’instauration d’un gouvernement de technocrates pour le bien du pays qui serait déchiré du fait des dissensions des civils. Sous la menace que les choses ne dégénèrent dans la rue où les manifestants continuent de descendre, ils ont réussi à imposer un nouveau gouvernement civil qu’ils contrôlent entièrement ; ils sont aussi allés rechercher Abdallah Hamdok qu’ils avaient mis en détention depuis leur prise de pouvoir.

Cependant, la grande majorité des civils sont insatisfaits et organisent leur résistance. Mais il leur faudra tenir la contestation sur la durée. Des grèves avaient déjà duré plus de six mois en 2019 et la vie économique s’est encore détériorée durant les deux années de transition. Les civils se préparent donc à un bras de fer de longue haleine, car ils sont conscients que les militaires refuseront de quitter le pouvoir. Or les militaires ne peuvent se satisfaire d’un pays paralysé par la grève en pleine crise économique. Les prochains mois montreront si les civils parviennent à négocier une véritable transition vers un État civil, ou si l’État restera essentiellement militaire avec une simple façade civile. Les dissensions internes à chaque groupe seront sans doute utilisées au maximum par chaque camp. Certains civils optent pour un discours dur, refusant toute négociation qui ne garantisse pas pleinement un Etat totalement civil. D’autres, plus pessimistes, cherchent à ne pas être exclus du nouveau pouvoir qui se met en place et semblent opter pour un compromis inégal.

Quelle a été la réaction de la communauté internationale face au coup d’État ?

Les réactions ont été variables. Certains pays occidentaux ainsi que les partenaires classiques du Soudan, tels que l’Arabie saoudite, l’Égypte ou les Emirats arabes unis, n’ont pas immédiatement dénoncé le coup d’État. Ces derniers pays voient plutôt d’un bon œil la mise en place d’un État militaire. Pour l’Égypte, pour qui l’entretien de bonnes relations avec le Soudan est rendu nécessaire par la négociation sur les eaux du Nil, il s’agirait d’un pendant à son propre régime. Les pays de la Péninsule arabique, quant à eux, sont assez hostiles à une reprise en main du pouvoir par la population, ils craignent d’une part que cela ne donne des idées à leurs populations. D’autre part, ces pays ont aussi des intérêts économiques au Soudan et se satisfont pleinement d’un pouvoir aux mains de l’armée. L’Arabie saoudite et le Soudan entretiennent en outre des relations historiques. Riyad a réalisé d’importants investissements agricoles et une partie de la population soudanaise est émigrée en Arabie saoudite depuis les années 1970. Leur réaction a par conséquent été très faible. L’intervention de l’armée soudanaise au Yémen pour le compte de l’Arabie saoudite a également contribué à tisser une proximité assez directe entre ces deux pays ces dernières années.

Les États-Unis se sont en revanche sentis floués. Le dimanche même, leur envoyé spécial était auprès d’al-Burhane pour tenter de le dissuader de procéder à ce coup d’État. On savait en effet que les militaires y pensaient. Or, au moment où l’envoyé américain a repris son avion, le coup d’État a été déclenché. Les États-Unis avaient largement conditionné le retrait du Soudan de la liste des États soutenant le terrorisme et la possibilité de réintégration du pays sur la sphère économique internationale à une transformation du régime. La diplomatie américaine a fortement tapé du poing et a forcé les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite à dénoncer le coup d’État dans un communiqué quelques jours plus tard.

Les Russes font aussi partie des pays qui investissent au Soudan. Étant donné que les entreprises occidentales ne pouvaient investir au Soudan en raison du ban créé par les États-Unis, des partenaires tels que la Russie ou la Chine se sont ajoutés aux partenaires classiques du Soudan entre 2000 et 2010. Par conséquent, ces deux États ne voient pas d’un bon œil la réouverture du Soudan, qui représentait pour eux une zone protégée du fait de ces restrictions. Les Russes ont ainsi plutôt soutenu les militaires.

Les diplomaties européennes ont fait entendre des discours légèrement différents. Pour la France, le Soudan n’est pas un grand partenaire stratégique mais il reste un partenaire régional important en raison de la proximité du Tchad et de la Libye. Selon Africa Intelligence, quelques semaines avant le coup d’État, le ministère des Affaires étrangères et la DGSE avaient invité l’appareil sécuritaire soudanais pour discuter des problématiques liées à la Libye. Le 21 octobre, l’ambassade de France avait adressé une invitation à al-Burhane pour participer aux discussions sur la Libye à Paris au mois de novembre. La France nourrissait donc un dialogue avec la branche sécuritaire du pays, ce qui tendait à rendre crédible l’institution militaire comme partenaire international dans le bras de fer qui se jouait avec les civils. Si des raisons compréhensibles l’expliquent, cette tendance a joué en défaveur des civils qui avaient cependant été soutenus par la France au printemps dernier, lors du sommet organisé à Paris pour épurer une partie de la dette soudanaise et lui permettre de réintégrer les circuits du FMI. A ce sujet, il est nécessaire que la communauté internationale s’interroge à l’avenir sur son rôle dans l’imposition de réformes économiques d’austérité qui, si elles sont nécessaires, donnent peu de chance aux transitions démocratiques engagées si elles ne sont pas contrebalancées par des investissements massifs.

Publié le 17/12/2021


Claire Pilidjian est diplômée de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm en sciences sociales, de l’Ecole des affaires internationales de Sciences Po en « Human Rights and Humanitarian Action » et de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales. Dans son mémoire de recherche, elle s’est intéressée aux enjeux politiques d’une controverse survenue en Jordanie après la diffusion de la première production de Netflix en langue arabe. 


Raphaëlle Chevrillon-Guibert est politologue, chargée de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et affectée à l’UMR PRODIG (CNRS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris 4 Sorbonne, Paris 7 Denis Diderot, IRD, AgroParisTech). À partir d’une approche d’économie politique, elle a étudié pendant quinze ans les ressorts du régime islamiste soudanais. Aujourd’hui, elle poursuit son analyse en s’intéressant aux ressources naturelles et aux conflictualités que leur accès et leur exploitation génèrent au Soudan mais également au Tchad et au Maroc.


Maîtresse de conférences en géographie à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UMR PRODIG), Alice Franck travaille depuis le début des années 2000 sur le Soudan et plus particulièrement sur l’agglomération du Grand Khartoum. Après des travaux sur l’agriculture en ville, les questions foncières et de requalification urbaine, elle obtient en 2013 un détachement au poste de chercheur-coordinateur du CEDEJ-Khartoum, lui permettant de poursuivre ses travaux sur les transformations de la société soudanaise et de la ville en lien avec le contexte de séparation du Soudan du Sud.


 


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