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A l’origine de ce numéro de la Documentation Photographique de l’automne 2014, l’auteur, Fabrice Balanche, directeur du groupe de recherches et d’études sur la méditerranée et le Moyen-Orient (GREMMO), pose deux questions fondamentales.
En premier lieu, qu’est-ce que le Moyen-Orient ? En effet, la région possède des contours flous et mouvants. Selon Fabrice Balanche, la définition géographique semble moins pertinente que l’ensemble géopolitique que l’on peut en dresser : avec pour centre le golfe arabo-persique, fracturé entre États du Golfe sunnites et Iran chiite, et pour périphérie les pays du Levant (Liban, Syrie, Israël, Territoires palestiniens, Jordanie) ainsi que l’Égypte, la Turquie et l’Irak, le Moyen-Orient constitue un objet d’étude dont l’angle d’approche est la géopolitique.
En second lieu, pourquoi le Moyen-Orient ? Ce dossier de la documentation photographie propose davantage une trame « historique, politique, culturelle et sociale, économique » qu’un commentaire de l’actualité. A ce titre, il s’agit dans un premier temps d’identifier les acteurs principaux de la géopolitique régionale, qu’ils soient originaires de la région ou qu’ils viennent de l’extérieur, qu’ils soient étatiques ou transnationaux, et passer en revue leurs motivations économiques et politiques. Certains d’entre eux se sont révélés à l’occasion des conflits que traverse la région. Ainsi, dans un second temps, il s’agit d’analyser les crises qui touchent le Moyen-Orient et de les replacer dans un contexte régional. Enfin, dans un troisième temps, le dossier met en lumière les principaux défis qui se posent à l’ensemble des sociétés du Moyen-Orient.
Avec la fin de la guerre froide et la disparition de leur principal concurrent, les États-Unis sont devenus l’acteur principal de la géopolitique de la région, notamment à travers leur rôle dans le conflit israélo-arabe. Leur politique extérieure est régie par trois axes, les deux premiers étant relativement anciens. Il s’agit premièrement de s’assurer le contrôle des ressources en hydrocarbures de la région [1], expliquant notamment le fait que l’armée américaine reste présente en grand nombre (environ 40 000 hommes), en dépit de son retrait d’Irak en décembre 2011. Le second axe est le soutien apporté à Israël, comme l’attestent les efforts déployés par les États-Unis en direction de l’Iran, considéré comme une double menace (aux intérêts américains et à Israël). Le troisième axe, plus récent, est né de l’échec du projet de « grand Moyen-Orient » élaboré par G.W. Bush, qui était sensé apporter la démocratie dans les années 2000. Il s’agit désormais de favoriser une gouvernance fédérale, dans le respect des différentes communautés. Par ce projet politique, dont le Kurdistan Irakien est un exemple parfait, les États-Unis pérennisent les deux autres axes de leur politique extérieure : diviser la région en autant de petites entités dont la sécurité dépend du parapluie militaire américain [2].
Le CCG est né en 1981 sous l’impulsion de l’Arabie saoudite et de son allié américain. Outre l’Arabie saoudite, il rassemble les Émirats arabes unis (EAU), Oman, le Qatar, Bahreïn, le Koweït. Sa raison d’être est d’assurer la stabilité économique et politique. Sur le plan économique, il concentre le quart des réserves mondiales d’hydrocarbures, possède un excédent commercial représentant le double de celui de la Chine (soit 500 milliards de dollars en 2013), et s’est doté d’un marché commun en 2008. Cependant, sa force politique semble plus limitée : le projet de monnaie commune se heurte à des rivalités sur la localisation de la future banque centrale ; les affrontements au Yémen et la situation du Bahreïn fragilisent la cohérence de l’organisation ; des antagonismes ont surgi ces dernières décennies entre l’Arabie saoudite et le Qatar sur la question de l’Iran mais aussi sur celle de l’islam politique. Les deux pays se sont même affrontés en Égypte : tandis que le Qatar a apporté un soutien financier et moral au gouvernement des Frères musulmans, l’Arabie saoudite a organisé une contre offensive en appuyant l’armée égyptienne dans le renversement de Mohammed Morsi en juillet 2013 et en octroyant un prêt de douze milliards de dollars au nouveau Président Abdel Fattah al-Sissi. Cette confrontation se joue également au travers de la compétition pour le contrôle de l’espace médiatique arabe, entre les chaînes qatarie Al-Jazeera et saoudienne Al-Arabya.
Pour l’Iran, étendre sa zone d’influence est un enjeu de fierté nationale. Il s’agit d’un pays solide, à 80% de confession chiite mais qui intègre dans ses institutions les membres d’autres confessions. De forts sentiments patriotiques se sont exprimés au travers de la révolution islamique de 1979 et lors de la guerre avec l’Irak entre 1980 et 1989. L’embargo économique dont il fait l’objet semble avoir cimenté le nationalisme. Avec la chute de Saddam Hussein en 2003, l’Iran est sorti de son isolement. Il a pu se rapprocher du nouveau gouvernement irakien et a accentué son soutien au régime de Bachar al-Assad. Sa politique extérieure actuelle s’articule autour de deux axes. Premièrement, le programme nucléaire, qui est d’abord un élément constitutif du nationalisme avant d’être un atout géopolitique. En second lieu, ses alliés régionaux, qu’ils soient étatiques (la Syrie, l’Irak) ou non (le Hezbollah libanais et le PKK kurde de Turquie). Se faire le chantre de la cause palestinienne lui permet de rayonner au delà du monde perse et chiite. Fabrice Balanche résume ainsi : « l’Iran souhaite devenir le gendarme du Moyen-Orient pour son propre compte, pas pour celui d’une puissance étrangère. »
L’image que renvoie la Turquie depuis la fin du régime militaire est celle d’un pays en fulgurante ascension économique et sociale. Istanbul en constitue une vitrine saisissante, avec l’apparition de gratte-ciels dans le quartier d’affaires et du mode de vie occidental qui s’est installé dans les quartiers touristiques, malgré les efforts de l’AKP pour réislamiser la société. Au pouvoir depuis 2002, ce parti qualifié d’« islamo-démocrate » se montre plus libéral sur le plan économique que du point de vue de la morale : le pays a décollé à partir de la mise en place de réformes libérales et qui ont attiré des IDE en provenance d’Europe et du Moyen-Orient. Mais de fait, cette apparente vigueur économique reste très dépendante de l’extérieur : la crise en Europe conduit la Turquie à chercher d’autres débouchés, sur les marchés moyen-orientaux. C’est ainsi que le Kurdistan irakien est devenu l’un de ses principaux partenaires économiques. L’AKP a vu dans le printemps arabe l’occasion de développer deux nouveaux axes dans sa politique extérieure : tout d’abord en promouvant son modèle islamo-démocrate, en particulier en Tunisie et en Égypte. Mais l’entreprise de séduction a échoué, les acteurs du monde arabe voyant d’un mauvais œil les prétentions de l’ancienne puissance ottomane à revenir sur le devant de la scène. Dans un second temps, la Turquie a apporté son soutien à toute force d’opposition à Bachar al-Assad, y compris aux djihadistes. Elle s’est ainsi aliéné la Russie et l’Iran, avant que l’Etat Islamique ne se retourne contre elle. Les fortes tensions sur la zone frontalière avec la Syrie et l’Irak en sont une conséquence, tout comme l’exacerbation des tensions internes entre Turcs et Kurdes.
Israël est un pays à part dans la région : il est tout d’abord coupé de « son arrière-pays arabe » et donc privé d’importants débouchés régionaux, ce qui le conduit à réaliser les trois-quarts de son commerce avec l’Europe et l’Amérique du Nord [3]. Étant en outre situé sur une terre classée en stress hydrique [4], l’État hébreu a été contraint de revoir l’idéal agricole du Kibboutz, omniprésent les premiers temps de l’installation juive en Palestine. La vitalité de l’économie israélienne réside désormais sur l’exportation de technologies de pointe, un secteur massivement soutenu par les investissements étatiques en recherche et développement [5]. Cette extrême dépendance à la mondialisation accentue les inégalités sociales en marginalisant les individus déjà exclus des domaines moteurs de l’économie : les Arabes israéliens, les Juifs orthodoxes, les travailleurs immigrés. Presque « offshore » [6] dans un environnement qui lui est hostile, l’État d’Israël a besoin de l’appui de puissances internationales et de la mondialisation pour survivre.
La résolution du conflit israélo-arabe ne semble pas plus d’actualité qu’auparavant, malgré les efforts du Président Obama pour rassembler les parties autour de la table et jouer le rôle de médiateur. Le cycle de négociation, fragile, ne tient jamais longtemps lorsque sont invoquées les exigences fondamentales de chacun : Israël et l’assurance de sa sécurité ; les Palestiniens et l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie. Depuis 1993, la Cisjordanie est en effet le théâtre d’une multiplication des colonies illégales, majoritairement peuplées par des nouveaux arrivants en Israël, motivés dans leur émigration puis leur implantation par un fort sentiment nationaliste. La stratégie est dite du « fait accompli » : il s’agit de provoquer l’irréversibilité de la présence israélienne en Cisjordanie, lorsque la population juive sera trop nombreuse pour envisager un démantèlement. Les Territoires palestiniens se trouveront davantage fragmentés et isolés les uns des autres. Israël dispose encore d’un soutien inconditionnel de la part des États-Unis. Ces derniers s’en retrouvent à gérer le conflit, à défaut de posséder les ressources pour le résoudre.
Depuis 2010, la Syrie est passée d’un soulèvement pacifique à une guerre civile [7]. Bachar al-Assad, qu’une partie non négligeable de la population syrienne et des pays occidentaux vouaient aux gémonies, pourrait rester au pouvoir encore longtemps. En effet, depuis l’apparition de l’EI et les ravages qu’il cause dans le nord et l’est du pays, al-Assad est identifié par une large partie des Syriens, sunnites compris, comme le seul à même d’assurer la sécurité. Toutefois, les pays occidentaux et les pétromonarchies (au premier rang desquelles le Qatar et l’Arabie saoudite) ne peuvent s’y résoudre et continuent d’approvisionner les rebelles.
La situation de la Syrie impacte grandement la stabilité de ses voisins. Le Liban en est l’illustration : un regain de tensions est apparu depuis que le Hezbollah est entré en Syrie pour combattre aux côtés du régime en juin 2013. D’un point de vue politique, le Liban est tiraillé entre l’alliance parlementaire du 8 mars favorable à l’intervention en Syrie, à laquelle appartient le Hezbollah et ses alliés (notamment les chrétiens du général Michel Aoun), et celle du 14 mars, qui regroupe notamment le Courant du Futur de Saad Hariri (le fils de Rafiq Hariri), les Forces Libanaises chrétiennes (Samir Geagea) et les Phalanges (famille Gemayel), plutôt isolationnistes en ce qui concerne la politique extérieure du Liban au Moyen-Orient. Ces antagonismes s’expriment de manière violente, au travers de déclarations, de manifestations, et hélas, souvent, d’attentats.
L’Irak est également impacté par le conflit syrien : depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, l’État central irakien n’a cessé de s’affaiblir au point que l’on évoque désormais la dislocation du pays.
L’EI est constitué de sunnites irakiens et syriens originaires de zones où l’autorité et l’assistance des États se sont effondrées. Les djihadistes ont ouvert la frontière [8] et contrôlent un réseau routier qui lie les principales villes du nord-ouest irakien et du nord-est syrien. L’EI a certes des particularités bien identifiées et constitue de loin l’organisation islamique la plus riche et la plus ordonnée. Il s’inscrit toutefois dans un mouvement général d’émergence des mouvements et ONG islamiques depuis quelques décennies. Leurs moyens financiers sont en constante augmentation et certains d’entre eux ont acquis une stature qui en font des acteurs transnationaux. Le prédicateur qatari Youssef al-Qaradawi est à cet égard une figure emblématique de l’islamisme transnational. Mais cet islamisme n’est pas exempt d’antagonismes : Frères musulmans ou salafistes prônent tous deux une réislamisation de la société. Les premiers sont soutenus par le Qatar, tandis que les seconds ont une proximité idéologique avec l’Arabie saoudite dont ils suivent la doctrine wahhabite. Il existe une seconde ligne de fracture au sein de l’islamisme, entre les quiétistes partisans d’un effort de conversion pacifiste et les djihadistes dont le but est de prendre le contrôle de territoires où l’autorité de l’État s’est effondrée. Cet islamisme transnational s’exprime également au Yémen depuis 1990, date de l’unification entre la République Démocratique et Populaire du sud et la République Arabe du nord. Al-Qaïda a pu s’implanter dans ce pays classé parmi les pays les moins avancés de la planète. L’organisation a pris part aux luttes internes du Yémen, bénéficiant de la protection des clans et de l’aide du pouvoir d’Ali Abdallah Saleh dans la répression des mouvements rebelles sudistes en 2007.
Pour le Yémen, le Liban, l’Irak et la Syrie, les observateurs s’interrogent sur une éventuelle balkanisation. Ces pays ont échoué à mettre en place une véritable intégration nationale ; la séparation de communautés religieuses et/ou ethniques ne parvenant plus à s’entendre autour d’un projet politique commun (un État-nation, un régime, voire une identité) serait à terme une solution bénéfique à tous, selon les tenants américains du vieil adage « diviser pour régner. »
La question se pose dans les mêmes termes pour la politique extérieure d’Israël, dont la survie dépend de la division de ses ennemis [9].
De par sa localisation, la région est un pivot du commerce international : elle concentre les deux tiers des réserves mondiales d’hydrocarbures et abrite un intense transit de marchandises. En outre, la région a connu une nouvelle phase de mouvements avec le printemps arabe et ses conséquences. Celui-ci est peut-être le révélateur d’une véritable évolution sociale, au sein d’une région en transition démographique (qui cherche à maîtriser sa démographie sans y parvenir encore : 60 millions d’habitants en 1950, 370 aujourd’hui et 500 millions d’habitants prévus en 2050), qui remet en cause les modèles d’autorité sociale (familiale et politique, au travers des figures du père et du président). Le rôle des femmes est également en discussion : bien que restant relativement faible (le Moyen-Orient serait la région du monde la plus défavorable aux femmes), leur participation à la vie civile [10] est en augmentation, grâce à l’accroissement du niveau d’études et à l’évolution des structures familiales. En outre, la scolarisation générale suscite à la fois espoirs d’ascension sociale et désillusions face à la réalité économique. L’éducation reste de médiocre qualité, y compris dans les pays du Golfe où certaines universités occidentales ont ouvert des antennes (la Sorbonne Abu Dhabi ou Georgetown Doha, par exemple). Les pétromonarchies ont besoin de compétences que leurs nationaux ne sont pas en mesure d’acquérir sur place. Elles ont cruellement besoin de cadres et d’ingénieurs étrangers, européens ou américains.
Ainsi, la région dans son ensemble se trouve dans une situation de dépendance vis-à-vis de la mondialisation. Le jeu des investissements étrangers illustre l’entrelacement entre économie et géopolitique : les États-Unis et l’UE investissent désormais moins dans le Moyen-Orient que les pays émergents et le Conseil de Coopération du Golfe (CCG). La Chine est devenue le premier importateur de pétrole du Moyen-Orient et a profité de l’embargo occidental sur l’Iran pour s’y implanter. La région est en outre un débouché pour la Russie qui y exporte ses armes.
Du fait de la mondialisation, la région connaît des flux migratoires très importants, en interne comme en externe. Les économies riches du Golfe, ainsi que le Liban et Israël, sont demandeurs de travailleurs immigrés africains ou asiatiques pour les tâches les moins valorisées (domestique, ouvrier,…). Les mobilités ne sont pas nécessairement économiques, elles peuvent également être contraintes, comme celle des réfugiés syriens. Ceci étant dit, les deux peuvent se rejoindre : par exemple, le développement économique de la Turquie est une occasion pour les réfugiés syriens d’y trouver du travail.
Le dernier défi soulevé par le développement de la région est environnemental. Au Liban, la croissance urbaine de la côte a provoqué la dégradation de l’écosystème naturel mais aussi de l’environnement humain : la saturation de l’espace côtier, déjà réduit en raison de la proximité des montagnes avec la mer, atteint tous les niveaux de la vie quotidienne : bouchons sur l’autoroute, peu d’espaces verts,… Le Qatar fait face au même défi mais pas pour les mêmes raisons. Le pays est en surconsommation énergétique en raison du gaspillage induit par la gratuité de l’eau, de l’électricité et l’essence bon marché. Il est à ce titre paradoxal que Doha ait accueilli en 2012 la conférence internationale sur le changement climatique. Par ailleurs, la question du stress hydrique concerne principalement les deux pays les moins avancés de la région, et donc aux potentiels de croissance les plus forts, le Yémen et la Syrie. Le Moyen-Orient est ainsi une région des plus sensibles au réchauffement climatique. L’aggravation du manque d’eau pourrait conduire à une recrudescence des violences et des migrations forcées.
Clément Pellegrin
Clément Pellegrin est étudiant à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon, en Master Coopération et Développement au Maghreb et au Moyen-Orient.
Après avoir obtenu une licence en sciences politiques et histoire du Proche-Orient à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, il a réalisé un mémoire sur la guerre civile libanaise au travers du cinéma documentaire.
Notes
[1] A cette fin, le pacte Quincy (pétrole contre protection) a été signé en 1945 avec l’Arabie saoudite, puis reconduit en 2005 pour une période de 60 ans.
[2] Ceci s’est vérifié en août 2014 : les peshmerga kurdes ont repoussé les troupes de l’EI seulement après que ces dernières ont essuyé les bombardements des drones américains.
[3] L’Asie étant en train d’accroître ses échanges commerciaux avec Israël.
[4] La demande en eau dépasse les ressources disponibles.
[5] En 2012, la vente de technologies dans le domaine de la sécurité et de l’armement aurait rapporté 5 milliards d’euros à Israël, qui en fait la promotion tous les deux ans lors d’un salon international à Tel Aviv (International Defence and Security Exhibition).
[6] « La mondialisation de l’économie offre à l’Etat hébreu la possibilité d’exister au sein du monde arabo-musulman sans pour autant entretenir des relations avec lui : de ce point de vue, il pourrait presque être qualifié d’Etat offshore. »
[7] En 2014, le bilan du conflit s’élèverait à 200 000 morts, à 3,5 millions de réfugiés, à 7 millions de déplacés, et compterait la moitié des infrastructures syriennes à l’état de ruines.
[8] Selon leur programme politique d’établir le califat (non reconnaissances des frontières héritées d’un découpage franco-britannique par Sykes et Picot) et de rassembler la ’Umma, la communauté des croyants (nécessairement sunnites et ralliés à leur conception politique du monde).
[9] Dans les années 1950 déjà, Ben Gourion avait évoqué la nécessité de la création d’un État chrétien au Liban. Pour Israël, il s’agissait à la fois de se faire un allié dans la région puisque les deux pays auraient été isolés, mais aussi de créer un Etat-tampon entre l’État hébreu et la Syrie hostile.
[10] Selon l’Indicateur de Participation Féminine, indicateur créé par le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) qui mesure la représentativité des femmes au sein du marché du travail et dans les institutions politiques.
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