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Dans un article [1] publié le 18 octobre 2019, le média The National rendait hommage à la “belle ville de Saïda” à travers le regard de Samia Badih, originaire de la localité côtière. L’artiste libanaise revenait alors brièvement sur la richesse historique de cette ville, aussi appelée Sidon, et énumérait les multiples raisons de la visiter. Pour les explorateurs de passage au Liban, Saïda est souvent comparée à Tripoli, située dans le nord du pays. Par leur position côtière et l’empreinte de l’histoire sur leur patrimoine, les deux cités sont régulièrement renvoyées l’une à l’autre. Malgré les conflits locaux sanglants qui ont marqué Tripoli ces dix dernières années, qui auraient pu largement entacher son image, c’est souvent la ville du nord qui l’emporte dans les cœurs. En cause, sa vie sociale, plus libérale, qui s’épanouit dans le quartier Al-Mina, et probablement aussi l’épisode des manifestations massives qui ont valu à Tripoli le surnom de “fiancée de la révolution” lors de la révolte populaire du 17 octobre 2019.
En comparaison, Saïda paraît plus conservatrice, presque monotone. Pourtant, elle renferme des joyaux architecturaux exceptionnels. L’ancienne cité phénicienne, avec ses forteresses construites par les croisées, son souk immense, ses lieux de cultes, mosquées, églises et synagogue et son port pittoresque, mérite une meilleure place dans l’inconscient collectif. Reportage photos à Saïda.
Canon posté à l’entrée de la forteresse.
Non loin de la forteresse, la ville renferme un modeste port d’où les bâteaux de pêcheurs prennent le large au petit matin, à la recherche de poissons à vendre durant la journée.
Les poissons pêchés fournissent les restaurants en bord de mer et une clientèle en quête de produits frais.
Selon les pêcheurs rencontrés sur place, la crise rend leur travail plus difficile. En cause, le prix du carburant qui a explosé, pourtant essentiel pour faire fonctionner leurs bâteaux.
Les poissons frais sont exposés le long de la route pour attirer les clients.
La pêche à la ligne est une activité prisée par de nombreux Libanais sur les villes côtières.
Construit dans sa forme actuelle par l’émir Fakhreddine II au 17ème siècle, Khan El Franj était au centre des activités commerciales de Saïda. Les marchands originaires de la région du Levant et d’Europe y posaient pied pour commercer.
Intérieur de Khan El Franj. Le bâtiment historique renferme aujourd’hui le Centre libano-français de Culture et Développement.
Église latine “Lady of the annunciation” située dans la vieille ville de Saïda.
Façade de la mosquée al-Omari, construite à l’emplacement du Temple croisé Saint Jean.
Intérieur de la mosquée al-Omari.
Château Saint Louis. Château croisé situé à l’intérieur de Saïda, bâti en 1253 à l’emplacement de l’acropole antique occupée au moins depuis l’Age du Bronze.
Une multitude de petites rues dessinent la vieille ville.
Les décorations pour le ramadan sont installées dans le souq. Cette fête religieuse va rythmer le quotidien de la ville pendant un mois.
En majorité musulmans (sunnites), les habitants se préparent au ramadan. Les passants achètent des décorations, des petites lanternes ou des représentations de lunes, qu’ils installeront dans leurs foyers durant ce mois sacrée musulman.
Nombre d’habitants de la ville affichent leur soutien à la cause palestinienne. Saïda renferme le plus grand camp palestinien du Liban, Aïn el-Helwe.
Dans le souq, de nombreux marchés sont spécialisés dans la vente de bijoux en or. Un matériaux importé particulièrement onéreux pour nombre de Libanais depuis le début de la crise financière.
Tout comme Tripoli, la ville est connue pour sa production de savon de qualité. Le “musée de savon” dans la vieille ville est consacré à l’histoire de ce savoir-faire.
Devant une échoppe de tahini, une cruche (appelée “briq” en dialecte libanais, et “ابريق“ en arabe littéraire) est installée. Remplie d’eau potable, elle est mise à disposition des passants qui souhaitent se désaltérer. Ils boivent en gardant une distance entre la cruche et leur bouche pour des questions d’hygiène.
Café traditionnel où les clients s’attardent pour boire un thé ou un café libanais en jouant au baggamon.
Le Hammam Jadeed est le plus grand de la ville. Édifié en 1720 par Mustafa Hammoud, il n’est plus en service à l’heure actuelle.
L’accès au hammam était divisé entre le début de journée (réservé aux femmes) et la soirée (réservée aux hommes).
Des tableaux de l’artiste Christopher Young, illustrant la vie dans le hammam et la vie sociale à Saïda sont exposés sur les murs du hammam.
Ines Gil
Ines Gil est Journaliste freelance basée à Beyrouth, Liban.
Elle a auparavant travaillé comme Journaliste pendant deux ans en Israël et dans les territoires palestiniens.
Diplômée d’un Master 2 Journalisme et enjeux internationaux, à Sciences Po Aix et à l’EJCAM, elle a effectué 6 mois de stage à LCI.
Auparavant, elle a travaillé en Irak comme Journaliste et a réalisé un Master en Relations Internationales à l’Université Saint-Joseph (Beyrouth, Liban).
Elle a également réalisé un stage auprès d’Amnesty International, à Tel Aviv, durant 6 mois et a été Déléguée adjointe Moyen-Orient et Afrique du Nord à l’Institut Open Diplomacy de 2015 à 2016.
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