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Lire la partie 1 : Une présence historique de communautés libano-palestiniennes
La présence de tels contingents diasporiques (comme vu partie 1) sur le continent sud-américain ne va pas sans celle d’acteurs politico-sécuritaires issus du Levant. Si divers rapports [1] font état d’une présence mesurée du Hamas en Amérique latine par exemple [2], c’est surtout celle du Hezbollah qui retient l’attention : en effet, à plus de 11 000 kilomètres du Proche-Orient, le groupe chiite opère en Amérique du Sud et plus particulièrement dans la zone dite de la « Triple frontière », c’est-à-dire dans la zone frontalière et de libre-échange unissant les frontières de l’Argentine, du Brésil et du Paraguay. Réputée pour son caractère de « zone grise » [3], cette région est un point de convergence et, à bien des égards, un lieu de collaboration, pour un grand nombre d’organisations locales considérées comme criminelles et transnationales [4], certaines d’entre elles entretenant des rapports avérés avec des mouvements jugés terroristes par certains Etats [5], notamment des mouvances djihadistes armés tels que l’Etat islamique [6].
Le Hezbollah est en effet bien présent dans la zone de la Triple frontière. Un rapport du Département de la Justice américain consacré aux activités jugées criminelles par les Etats-Unis dans cette zone en date de juillet 2003 [7] estimait par exemple que le Hezbollah y comptait alors environ 450 cadres et membres actifs, en charge notamment du financement de l’organisation par des voies clandestines, d’y blanchir de l’argent, d’y conduire des formations au profit de ses militants et d’en recruter de nouveaux [8]. Selon le même rapport, les profits générés par le Hezbollah grâce à la Triple frontière étaient, à l’époque, estimés entre 300 et 500 millions de dollars par an. Si aucune étude académique ou journalistique n’a pu venir confirmer ces chiffres ou les mettre à jour depuis 2003, diverses études plus récentes ont démontré la présence toujours forte du Hezbollah dans la zone [9]. Celle-ci n’est toutefois pas la seule zone d’implantation du Hezbollah en Amérique latine : au Venezuela par exemple, grâce à une connivence avérée avec les autorités dont il sera fait mention infra, le Hezbollah opère au sein des pôles démographiques arabes que sont par exemple l’île de Margarita - par ailleurs zone franche - ou encore Maracaibo [10] ; en Colombie, la ville de Maicao a également été relevée pour les activités qu’y conduit le groupe paramilitaire libanais [11].
Le Hezbollah a pu s’implanter durablement en Amérique latine grâce à un vaste réseau d’alliés locaux, tant étatiques que non-étatiques. Concernant les premiers, le mouvement chiite a notamment bénéficié des bonnes relations de l’Iran avec certains pays de la région ; le Venezuela, à cet égard, se distingue tout particulièrement. En effet, les liens étroits de l’Iran avec le régime de Nicolás Maduro et l’ancien président Hugo Chávez [12], résolument opposés aux Etats-Unis, ont permis au régime iranien d’étendre sa présence militaire et financière dans le pays et la région, en tissant ensuite des liens avec l’Equateur de Rafael Correa, la Bolivie d’Evo Morales ou encore l’île de Cuba [13], au sein desquels des cellules du Hezbollah auraient également été observées ces dernières années [14].
Le Venezuela s’est toutefois distingué par son acceptation volontariste du Hezbollah et de ses alliés ; en août 2010 par exemple, Chávez organisait un sommet à Caracas avec plusieurs hauts-cadres du Hezbollah, le leader du Hamas Khaled Meshaal et le Secrétaire général du Djihad islamique palestinien Ramadan Shallah [15]. Ce sommet aurait par ailleurs été organisé par Ghazi Nassereddine, un Libanais naturalisé vénézuélien dont les liens avec le Hezbollah ont été pointés du doigt par les Etats-Unis [16] ; il avait, en outre, occupé le poste de chargé d’affaires de l’ambassade du Venezuela en Syrie au début des années 2000 [17]. Le personnage de Tarik El Aissami, ancien député et ministre vénézuélien de l’Intérieur, vice-président du Venezuela de 2017 à 2018 [18], interpelle également : si ses liens avec diverses organisations jugées criminelles par les Etats-Unis lui ont valu plusieurs séries de sanctions édictées par Washington [19], les autorités américaines seraient parvenues à démontrer que l’intéressé, d’origine syro-libanaise [20], aurait exploité ses prérogatives de ministre de l’Intérieur (de 2008 à 2012) pour émettre des passeports vénézuéliens à des membres du Hezbollah [21].
Les alliés non-étatiques du Hezbollah ayant permis au groupe de pérenniser son implantation en Amérique latine relèvent, quant à eux, du domaine des organisations considérées comme criminelles pour la plupart. Le groupe paramilitaire libanais a en effet tissé des liens avec ses dernières afin de développer un réseau d’entraides en matière logistique, d’entraînement et de financement notamment. En 2009 par exemple, le Washington Post affirmait détenir des éléments prouvant la connivence entre le Hezbollah et des cartels mexicains avec qui les militants chiites auraient échangé « armes et documents contrefaits » [22] ; d’autres enquêtes journalistiques [23] et rapports viendront abonder en ce sens, montrant par exemple en 2011 les liens existant entre « le Hezbollah, une banque de Beyrouth, les cartels colombiens, les Zetas [un cartel mexicain] et les consommateurs américains » [24] ; en 2014, le quotidien brésilien O Globo affirmait que le Hezbollah aurait aidé un des principaux cartels brésiliens, le Primeiro Comando da Capital (PCC), à se procurer des armes et explosifs volés [25].
La présence du Hezbollah sur le sol sud-américain ne se limite pas, toutefois, aux seules activités clandestines ; elle lui permet - et, à travers lui, à l’Iran - de disposer d’une tête-de-pont en-dehors du Moyen-Orient pour frapper les intérêts américains ou juifs/israéliens. Ainsi, dans les années 1990, l’Iran et le Hezbollah ont perpétré deux attentats en Argentine : en 1992, le groupe libanais conduisait une attaque à l’explosifs contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires, tuant 22 personnes et en blessant 242. Deux ans plus tard, le centre culturel juif argentin Asociación Mutual Israelita Argentina (AMIA) était touché par un attentat à la bombe à l’origine de la mort de 85 personnes de près de 300 blessés ; en 2006, l’Argentine accusait officiellement le Hezbollah d’être l’auteur de cette attaque [26]. En 1994 toujours, le 19 juillet, un avion civil de la compagnie aérienne panaméenne Alas Chiricanas explosait à la suite de la détonation d’un engin explosif embarqué, tuant sur le coup ses 21 passagers, dont 12 juifs. Si la paternité de l’attaque n’a pas été démontrée entièrement à ce jour, de nombreux indices laisse à penser à l’implication du Hezbollah [27]. Comme la carte ci-dessus le montre, de nombreuses autres attaques ont été déjouées au fil des années [28] et témoigne du caractère éminemment transfrontalier du Hezbollah en Amérique latine.
En 2019, l’Argentine devenait le premier pays latino-américain à désigner le Hezbollah comme organisation terroriste, suivie par la Colombie, le Guatemala, le Honduras et le Paraguay [29]. La tentative d’attaques déjouée par la police brésilienne le 8 novembre 2023 [30], avec semble-t-il l’aide du Mossad malgré les affirmations contraires des autorités brésiliennes [31], montre la prégnance de l’implantation du Hezbollah en Amérique latine et ses capacités opérationnelles ; selon les premiers éléments rendus publics par la police brésilienne et les autorités israéliennes, trois suspects ont pour le moment été arrêtés et s’apprêtaient à attaquer « des cibles juives et israéliennes » dans le pays [32].
La très forte opacité entourant les activités du Hezbollah dans la région doit toutefois appeler à une certaine prudence ; si la présence du groupe chiite en Amérique latine est indiscutable, la plupart des sources soulignant les activités clandestines, voire criminelles du groupe sur le continent s’avèrent désormais relativement anciennes. Il n’apparaît donc pas improbable que les activités du Hezbollah se soient essentiellement concentrées durant sa période de haute clandestinité, de 1992 à 2005. En effet, à compter de cette date, le Hezbollah passe progressivement d’un mouvement armé clandestin à un mouvement politique officiant au grand jour (mais disposant toujours d’une branche armée), intégrant de façon toujours plus notable les instances gouvernementales libanaises au fil des années et des élections. Concomitamment à la « normalisation » du Hezbollah, ses activités en Amérique latine semblent ainsi avoir sensiblement diminué ; pour autant, le mouvement libanais n’apparaît pas avoir abandonné ses intentions d’action contre Israël, comme l’arrestation des membres du Hezbollah au Brésil en novembre 2023 l’a montré.
A lire sur Les clés du Moyen-Orient :
– Le Hezbollah, en pleine mutation : d’un mouvement de libération nationale à une alliance stratégique régionale avec l’Iran (2/2) : stratégie régionale et internationale du Hezbollah
– Les milices chiites au Levant : historique et point de situation de leurs activités. Partie 1 : le Hezbollah libanais, parrain et modèle des milices chiites en Syrie
– La réapparition de Daech au Levant, entre résurgence et résilience
– Hamas, Fatah, Djihad islamique palestinien… Retour sur la mosaïque de mouvements palestiniens
Bibliographie :
– AMERICA, LATIN. Terrorist Threat in the Tri-Border Area : Mythor Reality ?. Military Review, 2004.
– BAEZA, Cecilia. Palestinians in Latin America : Between assimilation and long-distance nationalism. Journal of Palestine Studies, 2014, vol. 43, no 2, p. 59-72.
– EIDEMILLER, Konstantin, GLADKY, Iuriy, PETRENKO, Daria, et al. Islamic regionalism in latin america : Background and current status. In : Proceedings of Topical Issues in International Political Geography. Springer International Publishing, 2021. p. 104-118.
– HUDSON, Rex. Terrorist and organized crime groups in the Tri-Border Area (TBA) of South America. In : Report prepared by the Library of Congress, Federal Research Division under Interagency Agreement with the United States Government. 2003.
– KARMON, Ely. Iran and its proxy Hezbollah : Strategic penetration in Latin America. Elcano Newsletter, 2009, no 55, p. 32.
– NORIEGA, Roger F. et CÁRDENAS, José R. The Mounting Hezbollah Threat in Latin America. American Enterprise Institute., 2011.
Sitographie :
– Maximum alert at South American Triple Frontier after Hamas’ attacks in Israel, Buenos Aires Times, 09/10/2023
https://www.batimes.com.ar/news/latin-america/maximum-alert-at-triple-frontier-after-hamas-attacks-in-israel.phtml
– Zone grise, Géoconfluences, novembre 2022
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/zones-grises
– Tales of Terror on the Triple Frontier, Nacla, 08/04/2019
https://nacla.org/news/2019/04/08/tales-terror-triple-frontier
– The Maduro-Hezbollah Nexus : How Iran-backed Networks Prop up the Venezuelan Regime, Atlantic Council, 07/10/2020
https://www.atlanticcouncil.org/in-depth-research-reports/issue-brief/the-maduro-hezbollah-nexus-how-iran-backed-networks-prop-up-the-venezuelan-regime/
– Venezuela’s Clans Usher Hezbollah in Through the Front Door, Iran Wire, 15/02/2021
https://iranwire.com/en/features/68940/
– U.S. Cuts Off Firms Over Iran, The Wall Street Journal, 25/05/2011
https://www.wsj.com/articles/SB10001424052702304520804576343293245294546
– Une base du Hezbollah à Cuba ?, L’Orient le Jour, 29/09/2011
https://www.lorientlejour.com/article/724585/Une_base_du_Hezbollah_a_Cuba_.html
– Is There a Chávez Terror Network on America’s Doorstep, AEI, 21/03/2011
https://www.aei.org/articles/is-there-a-chavez-terror-network-on-americas-doorstep/
– Quién es realmente Tareck El Aissami, el funcionario chavista por el que EEUU ofrece 10 millones de dólares, Infobae, 02/06/2020
https://www.infobae.com/america/venezuela/2020/06/02/quien-es-realmente-tareck-el-aissami-el-funcionario-chavista-por-el-que-eeuu-ofrece-10-millones-de-dolares/
– Un ministre vénézuélien d’origine syro-libanaise placé sur la liste des personnes les plus recherchées aux Etats-Unis, L’Orient le Jour, 01/08/2019
https://www.lorientlejour.com/article/1181250/un-ministre-venezuelien-dorigine-syro-libanaise-place-sur-la-liste-des-personnes-les-plus-recherchees-aux-etats-unis.html
– EXCLUSIVE : Hezbollah uses Mexican drug routes into U.S., Washington Times, 27/03/2009
https://www.washingtontimes.com/news/2009/mar/27/hezbollah-uses-mexican-drug-routes-into-us/
– Beirut Bank Seen as a Hub of hezbollah’s Financing, The New York Times, 14/12/2011
https://www.nytimes.com/2011/12/14/world/middleeast/beirut-bank-seen-as-a-hub-of-hezbollahs-financing.html
– Le Hezbollah et les cartels de la drogue travailleraient main dans la main, Libération, 16/12/2011
https://www.liberation.fr/planete/2011/12/16/le-hezbollah-et-les-cartels-de-la-drogue-travailleraient-main-dans-la-main_782188/
– Hezbollah operations in South America : what we know, RFI, 10/11/2023
https://www.rfi.fr/en/international-news/20231110-hezbollah-operations-in-south-america-what-we-know
– Palestinian jihadist group splits from Hezbollah, Jerusalem Post, 06/12/2012
https://www.jpost.com/Middle-East/Palestinian-jihadist-group-splits-from-Hezbollah
– Peru : Extremism and Terrorism, Counter Exremism, 27/10/2018
https://www.counterextremism.com/countries/peru-extremism-and-terrorism
– More countries have recently declared all of Hezbollah a terrorist organization but some EU countries still refrain from doing so., Terrorism Info, 22/11/2020
https://www.terrorism-info.org.il/en/more-countries-have-recently-declared-all-of-hezbollah-a-terrorist-organization-but-some-eu-countries-still-refrain-from-doing-so/
– Suspects held over alleged Hezbollah plot in Brazil, BBC, 09/11/2023
https://www.bbc.com/news/world-latin-america-67367483
– Brazil-Israel ties strained as Mossad trumpets Hezbollah bust, Reuters, 10/11/2023
https://www.reuters.com/world/brazil-minister-angered-by-israeli-statement-foiled-hezbollah-attack-2023-11-09/
– Brazilian police arrest third man suspected of links to Hezbollah, L’Orient le Jour, 13/11/2023
https://today.lorientlejour.com/article/1357192/brazilian-police-arrest-third-man-suspected-of-links-to-hezbollah.html
Emile Bouvier
Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.
Notes
[1] A l’instar de : https://www.batimes.com.ar/news/latin-america/maximum-alert-at-triple-frontier-after-hamas-attacks-in-israel.phtml
[2] Essentiellement à des fins de financement à travers diverses organisations criminelles sud-américaines locales.
[3] La zone grise est un espace de dérégulation sociale, de nature politique ou socio-économique, échappant au contrôle de l’État (Minassian, 2011). Notion utilisée notamment en géopolitique, la zone grise permet de caractériser un espace dont le contrôle est aux mains de groupes alternatifs et dans lequel tend parfois à se développer une économie parallèle (voir : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/zones-grises).
[4] HUDSON, Rex. Terrorist and organized crime groups in the Tri-Border Area (TBA) of South America. In : Report prepared by the Library of Congress, Federal Research Division under Interagency Agreement with the United States Government. 2003.
[5] AMERICA, LATIN. Terrorist Threat in the Tri-Border Area : Mythor Reality ?. Military Review, 2004.
[7] HUDSON, Rex. Terrorist and organized crime groups in the Tri-Border Area (TBA) of South America. In : Report prepared by the Library of Congress, Federal Research Division under Interagency Agreement with the United States Government. 2003.
[8] NORIEGA, Roger F. et CÁRDENAS, José R. The Mounting Hezbollah Threat in Latin America. American Enterprise Institute., 2011.
[9] A l’instar de BRUNELLI, Michele. Le transnazionalità di Hezbollah tra terrorismo e criminalità organizzata. Il caso della “Triple Frontera”. Rivista di Studi e Ricerche sulla criminalità organizzata, 2022, vol. 8, no 4.
[10] https://www.atlanticcouncil.org/in-depth-research-reports/issue-brief/the-maduro-hezbollah-nexus-how-iran-backed-networks-prop-up-the-venezuelan-regime/
[12] Le Venezuela a par exemple permis à l’Iran d’extraire de l’uranium dans le pays a et s’est employé à aider l’Iran à contourner les sanctions américaines, valant d’ailleurs au Venezuela d’être sanctionné à son tour (voir par exemple https://www.wsj.com/articles/SB10001424052702304520804576343293245294546).
[14] KARMON, Ely. Iran and its proxy Hezbollah : Strategic penetration in Latin America. Elcano Newsletter, 2009, no 55, p. 32.
[18] https://www.infobae.com/america/venezuela/2020/06/02/quien-es-realmente-tareck-el-aissami-el-funcionario-chavista-por-el-que-eeuu-ofrece-10-millones-de-dolares/
[20] https://www.lorientlejour.com/article/1181250/un-ministre-venezuelien-dorigine-syro-libanaise-place-sur-la-liste-des-personnes-les-plus-recherchees-aux-etats-unis.html
[23] A l’instar du New York Times : https://www.nytimes.com/2011/12/14/world/middleeast/beirut-bank-seen-as-a-hub-of-hezbollahs-financing.html
[24] https://www.liberation.fr/planete/2011/12/16/le-hezbollah-et-les-cartels-de-la-drogue-travailleraient-main-dans-la-main_782188/
[25] https://www.rfi.fr/en/international-news/20231110-hezbollah-operations-in-south-america-what-we-know
[26] https://www.france24.com/en/live-news/20231110-hezbollah-operations-in-south-america-what-we-know
[28] A l’instar de celle-ci au Pérou, en 2014 : https://www.counterextremism.com/countries/peru-extremism-and-terrorism
[29] https://www.terrorism-info.org.il/en/more-countries-have-recently-declared-all-of-hezbollah-a-terrorist-organization-but-some-eu-countries-still-refrain-from-doing-so/
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