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Entretien avec Leïla Tauil - Féminismes arabes : un siècle de combat. Les cas du Maroc et de la Tunisie (1/2)

Par Leïla Tauil, Margot Lefèvre
Publié le 10/02/2021 • modifié le 19/02/2021 • Durée de lecture : 13 minutes

Leïla Tauil

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

Dès le début de nos études universitaires, nous nous sommes intéressée à l’agentivité des actrices féministes séculières et laïques, dans le monde arabe, et à la résistance patriarcale des acteurs islamistes et de la réislamisation face à leurs revendications égalitaires [1]. Dans le cadre de notre thèse doctorale, soutenue en 2011 à l’Université Libre de Bruxelles, nous avons réalisé une étude de terrain sur les discours relatifs à la place des femmes dans les espaces privé et public véhiculés, entre 2006 et 2011, au sein des lieux de la réislamisation à Bruxelles. Cette recherche, enrichie des discours des acteurs religieux influents du monde arabe, a été récemment publiée, sous la forme d’un ouvrage, Les femmes dans les discours fréristes, salafistes et féministes islamiques : une analyse des rapports de force genrés (Ed. Academia, 2020), sujet qui demeure d’une grande actualité [2]. Actuellement, nous enseignons à l’Université de Genève (Faculté des Lettres, Unité d’arabe) et nous sommes chercheure-associée au Centre interdisciplinaire d’études de l’Islam dans le monde contemporain (UCL) [3].

Pourquoi avoir voulu écrire un ouvrage sur l’histoire des féminismes arabes marocains et tunisiens ?

Nous avons choisi de publier notre précédent livre Féminismes arabes : un siècle de combat. Les cas du Maroc et de la Tunisie (Ed. L’Harmattan, 2018) pour donner davantage de visibilité à des mouvements féministes séculiers ancrés historiquement et sociologiquement au sein des sociétés du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord mais qui font souvent l’objet, selon nous, d’une invisibilisation dans les champs universitaires et médiatiques. Notre focalisation sur les cas du Maroc et de la Tunisie se justifie par le fait que ces pays comprennent respectivement des puissants mouvements féministes qui, en s’organisant efficacement au sein de la société civile, portent des revendications égalitaires au niveau du champ décisionnel politique, et arrivent, à des degrés différents, à obtenir progressivement gain de cause. Bien que l’égalité totale entre les sexes ne soit pas encore juridiquement acquise, condition sine qua non pour qu’une culture de l’égalité devienne effective, les féministes marocaines et tunisiennes peuvent constituer des modèles d’identification de réussite pour le reste du monde arabe et de l’ensemble des sociétés à majorité musulmane où l’inégalité légalisée demeure.

Historiquement, les mouvements féministes apparaissent, en tant que discours et mouvement collectif revendiquant une égalité des sexes, dès le début des années 1920, durant la même période que les mouvements féministes européen et américain, et demeurent jusqu’à aujourd’hui des forces de démocratisation très actives. La pionnière Huda Shaarawi crée en 1923 « l’Union Féministe Egyptienne » qui visait à défendre les droits des femmes et à les aider à avoir accès à l’éducation et aux fonctions publiques. Ce féminisme arabe et panarabe a clairement une vocation universaliste en se ralliant au combat féministe international. Ainsi, H. Shaarawi s’investit dans plusieurs congrès féministes internationaux et en qualité de présidente de la délégation égyptienne au congrès féministe mondial de Rome, en 1923, elle n’hésite pas à inviter le président Mussolini à octroyer le droit de vote aux femmes italiennes. En rentrant de ce congrès, H. Shaarawi accomplit un geste hautement subversif en se dévoilant publiquement en descendant à la gare du Caire, sous les applaudissements d’une foule de femmes [4]. Entre 1925 et 1940, l’Union féministe égyptienne lance une revue féministe mensuelle en langue française, L’Égyptienne. Féminisme, Sociologie-Art sous la direction de Saiza Nabarawi, bras droit de H. Shaarawi. Cette revue, d’une très grande qualité, s’inscrit explicitement dans une dynamique de solidarité entre les féministes du monde entier. A l’occasion de son deuxième anniversaire H. Shaarawi écrit : « Heureuse de rappeler à nos amis lecteurs le deuxième anniversaire de l’Egyptienne (…). Propagandiste, convaincue des idées de liberté et de justice, notre jeune revue est devenue dans le monde entier (nous le disons avec fierté !) en même temps qu’un facteur de réciproque sympathie entre les femmes d’Orient et d’Occident, un des défenseurs les plus dévoués de la cause du faible et de l’opprimé » [5]. Cette revue sera suivie, en 1937, d’une autre revue bimensuelle en langue arabe, L’Égyptienne (al-Misriyah) où les revendications féministes seront articulées à des revendications panarabiques [6].

Dans un contexte de colonisation, ces femmes qui représentent les figures fondatrices du féminisme arabe (Egypte, Syrie, Liban, Maroc, Tunisie, etc.) s’associent systématiquement aux partis nationalistes de libération en jouant un rôle déterminant dans les luttes anticoloniales. Ce féminisme, était qualifié de « féminisme laïque » dans la mesure où il revendique l’égalité de tous les citoyens tout en protégeant leurs affiliations religieuses respectives.

Après les indépendances, dans des contextes autoritaires, les féministes, comme au Maroc, s’émancipent des tutelles politiques pour s’engager dans de vastes mouvements associatifs en tant que véritables actrices de la démocratisation. Dans l’ensemble du monde arabe, toutes les revendications féministes – dont les réformes égalitaires des Codes du statut personnel et de la famille patriarcaux qui s’inspirent de ladite loi islamique, la charî‘a [7] – sont systématiquement associées à des revendications citoyennes (démocratie politique, justice sociale, liberté de conscience, etc.).

Les « Printemps arabes », malgré le sort désastreux de certains pays secoués par les révoltes arabes et la prise du pouvoir par des régimes militaires faisant fi des requêtes démocratiques de leurs sociétés respectives, marquent un tournant historique, car ils ont pour effet de libérer la parole des peuples arabes et de mettre fin à la croyance en « l’indétrônabilité » des gouvernements autoritaires en place. Les organisations féministes arabes manifestent leur volonté de participer pleinement à ce mouvement de démocratisation qu’elles appellent de tous leurs vœux. Ainsi, le 8 mars 2012, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, huit femmes, engagées dans les luttes féministes dans le monde arabe, remettent au secrétaire général de la Ligue des États arabes, Nabil Al-Arabi, « L’appel du 8 mars pour la dignité et l’égalité », pétition signée par des organisations de défense des droits humains qui comprend pas moins de vingt mesures et réclame l’inscription d’une égalité totale des sexes dans les nouvelles Constitutions [8].

Pouvez-vous nous parler de la Nahda et de leur volonté émancipatrice des femmes ? Qui sont Rifa’a al-Tahtawi (1801-1873) et Qasim Amin (1863-1908) ?

La Nahda est un mouvement intellectuel, culturel et politique moderne qui se développe dans le monde arabe et musulman, du début du XIXe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle. Ce mouvement, engagé pour l’éducation et l’émancipation intellectuelle et politique des peuples dans un contexte de colonisation, diffuse ses idées grâce à la création de maisons d’édition dans la région notamment du Proche-Orient [9]. Avec la Nahda, on assiste à une circulation des idées, favorisée par une politique de modernisation initiée par le pacha Muhammad Ali (m. 1849) [10] qui envoie, dès 1823, en France des missions d’étudiants égyptiens [11]. La Nahda, composée d’intellectuels admirateurs, entre autres, des idées de la philosophie des Lumières, comprend des hommes de différentes confessions (musulmans, chrétiens et juifs) qui reflètent la diversité du monde arabe. Mais des femmes contribuent aussi à ce mouvement de renaissance en fondant « des salons littéraires, des clubs de femmes et des journaux féminins » [12]. À partir de ces espaces propices aux débats et aux échanges, ces femmes militent, dès la fin du XIXe siècle, à travers essentiellement des écrits, pour revendiquer notamment le droit pour la gent féminine à l’accès à l’éducation. La Nahda, mouvement complexe qui domine toute l’activité intellectuelle arabe jusque vers 1950 [13], suscite également des débats au sein des milieux religieux en engendrant le réformisme musulman (al-islâh) qui comprend une aile libérale et moderniste [14]. La Nahda vise la modernisation du monde arabe à travers l’éducation, le développement économique, la promotion de la citoyenneté et l’émancipation des femmes, en conférant notamment à cette dernière une légitimité religieuse. Pour la Nahda, l’émancipation d’un peuple ne peut se réaliser sans en émanciper sa moitié, à savoir : les femmes. Les premiers traités en faveur de l’émancipation des femmes dans le monde arabe sont rédigés par d’illustres penseurs de la Nahda. Des hommes, conscients qu’il ne peut y avoir de modernisation de la société sans libération des femmes, défendent à travers des plaidoyers l’accès de la gent féminine à l’éducation et à l’espace public [15].

Rifa’a al-Tahtawi, né en 1801 en Égypte, est considéré comme le pionnier de la cause féminine en matière d’accès à l’éducation. Il étudie à la célèbre Université islamique al-Azhar, où il apprend à l’instar de ses condisciples les disciplines traditionnelles mais sous la direction d’un maître acquis aux idées modernistes, Hassan al-Attar (m. 1835), qui réussit à convaincre le gouverneur de l’Égypte, le modernisateur Muhammad-Ali, de le nommer imam de la mission d’étudiants égyptiens envoyée en 1826 en France. Là, R. al-Tahtawi (m.1873) prend connaissance de différentes matières scientifiques, dont l’ingénierie, la philosophie, l’histoire et la sociologie [16]. Fervent défenseur d’un modernisme libéral en Égypte, R. al-Tahtawi propose dès lors des idées réformistes et modernisatrices, tant sur le plan religieux que sur le plan politique [17]. R. al-Tahtawi, s’attelle également à un minutieux travail de relecture des textes fondamentaux de l’islam (Coran et Tradition prophétique) à la lumière des idées modernistes et devient l’un des précurseurs les plus influents du réformisme musulman (al-islâh). Dès le début de la Nahda, la question de l’éducation pour tous, dont les femmes, devient l’une des conditions sine qua non du processus de modernisation du monde arabe et musulman. À ce titre, le livre de R. al-Tahtawi, Le guide honnête pour l’éducation des filles et des garçons [18], publié en 1872, est un plaidoyer sans concession en faveur de l’éducation des filles et des femmes. Avec cet ouvrage, R. al-Tahtawi est le véritable pionnier de l’égalité des sexes dans l’accès à l’enseignement [19].

Qasim Amin (m. 1908), autre grand penseur de la Nahda et grand défenseur de la cause féminine, est issu d’une famille aisée d’Alexandrie en Égypte où il entame des études supérieures qu’il poursuit à l’Université de Montpellier en France. Penseur, écrivain, poète, fervent défenseur des idées réformistes et progressistes, il fréquente les milieux intellectuels de la Nahda, dont Jamal al-Din al-Afghani (m. 1897) et Muhammad Abduh (m. 1905). Lors de son retour en Égypte, Q. Amin s’investit dans les institutions judiciaires et finit par occuper le poste de juge à la Cour d’appel de Tantâ en 1892. À travers cette expérience de terrain, il constate que le statut juridique des femmes, qui s’inspire de la charî‘a, les assigne à un statut de mineures et se révolte contre cette inégalité légalisée. Q. Amin réalise une œuvre majeure qui se résume à deux grands ouvrages, La libération de la femme (Tahrîr al-mar’a) en 1899 et La nouvelle Femme (Al-mar’a al-jadîda) en 1900 [20], où il défend en véritable pionnier l’amélioration de la condition des femmes – jugée catastrophique dans les sociétés musulmanes – le primat de la raison, la modernisation de l’islam, l’accès à l’éducation pour tous, etc. [21]. Cependant, la publication en 1899 de La libération de la femme provoque un tollé de contestations dans les milieux conservateurs, car cet ouvrage, qui constitue un véritable plaidoyer pour l’émancipation des femmes, s’appuie également sur des arguments théologiques pour défendre la fin de la ségrégation sexuelle, l’accès des femmes à l’enseignement, l’abolition de la répudiation et de la polygamie. Pour Q. Amin, aucun progrès n’est envisageable pour une société musulmane si sa moitié féminine en est marginalisée. Q. Amin est scandalisé par le sort que les religieux conservateurs réservent aux femmes en les astreignant au voile, à l’asservissement et à l’ignorance. Cet état de fait, dit-il, empêche les femmes de se réaliser sur le plan individuel en tant que sujet à part entière et de contribuer au projet de construction d’une société nouvelle. Pourtant, affirme Q. Amin, les femmes et les hommes sont animés par le même désir de recherche de la « vérité » et de quête du bonheur, caractéristique au demeurant propre à l’humanité qui dépasse l’appartenance sexuée. Enfin, au-delà de l’impact d’une lecture réformiste religieuse sur le statut des femmes codifié par la charî‘a, Q. Amin est totalement conscient du caractère éminemment politique de la place des femmes dans la société. C’est pourquoi il affirme qu’« il n’est pas possible de demander à la femme d’endosser les mêmes responsabilités que celles de l’homme si la société ne lui fournit pas une éducation de qualité » [22].

Quel est le lien entre féminisme et nationalisme en Tunisie et au Maroc ?

Dès le début des années 1920, des femmes tunisiennes s’engagent d’abord au sein du mouvement national de lutte pour l’indépendance – la Tunisie est sous protectorat français – pour ensuite constituer un véritable mouvement féminin. Cet épisode contribue fortement à la politisation de ces dernières et à leur prise de conscience des inégalités qu’elles subissent. Ces premières militantes, majoritairement instruites, sont pour la plupart scolarisées au sein de la première école pour jeunes filles musulmanes de la rue de Pacha à Tunis, créée en 1900, et issues de familles citadines. Ces militantes jouissent d’une certaine liberté d’action et échappent au contrôle social qui pèse sur les autres femmes. Elles n’hésitent pas à utiliser leurs foyers « pour y créer des clubs et des cercles littéraires devenus des espaces mixtes d’échange et de réflexion participant à la maturité d’une conscience politique et féministe » [23]. Cette génération de femmes pionnières, depuis les années 1920, débat de la question du voile et du refus de le porter, dénonce le non-accès des filles à l’éducation, la claustration des femmes, le mariage forcé et milite pour leur liberté. Par exemple, en 1924, au sein du club littéraire de Tunis, Manoubia Ouertani prend la parole publiquement sans voile pour donner une conférence sur le féminisme. Dans le même contexte, en 1929, Tawhida Ben Cheikh est la première femme diplômée en médecine qui joue un rôle décisif dans le mouvement des femmes, notamment, après l’indépendance, dans la politique de planning familial et la légalisation de l’avortement en Tunisie. Au niveau politique, le parti Néo-Destour [24] pour l’indépendance, de tendance conservatrice, créé en 1934 et le parti communiste tunisien, de tendance laïque, fondé la même année, exercent une influence sur le mouvement des femmes. Par exemple, l’Union musulmane des femmes tunisiennes (UMFT), fondée en 1936 par Bchira Ben Mrad est proche du parti Néo-Destour et axe davantage ses activités sur les plans caritatifs et religieux ; alors que l’Union des femmes de Tunisie (UFT) créée en 1944, de tendance laïque, est proche du parti communiste et s’engage davantage dans la lutte pour les droits politiques et sociaux des femmes.

Au Maroc, les associations de femmes naissent comme, entre autres, en Tunisie et en Égypte, au sein du mouvement nationaliste de libération qui réclame dès les années 1930 l’indépendance du pays qui est encore sous protectorat français. Ainsi, la section féminine du parti de l’indépendance (l’Istiqlal) fonde en 1944 l’Union des femmes du Maroc, liée au parti communiste, et l’association « Les sœurs de la pureté » (Akhawaât assafâ), proche du parti démocratique de l’indépendance, créée en 1946 par Malika El Fassi (m. 2007) qui représente la figure pionnière du féminisme marocain. Ces deux associations sont les premières organisations féminines au Maroc [25]. L’association « Les sœurs de la pureté », qui organise en 1947 son premier congrès, et l’Union des femmes du Maroc ont pour objectif commun de conscientiser l’opinion publique de la condition précaire des femmes marocaines qui vivent également des discriminations légalisées. Ces associations féministes revendiquent l’accès à l’éducation de la gent féminine et réclament des réformes du droit musulman, qui assigne les femmes à un rôle subalterne, telles que l’abolition de la répudiation et son remplacement par le divorce judiciaire, une répartition égalitaire de l’héritage, etc.

Il est important de souligner que depuis l’avènement de l’islam politique, début des années 1980, il existe une rhétorique : les féministes universalistes laïques sont le produit par excellence de l’« Occident impérialiste ». Il s’agit d’une affirmation démentie par l’histoire car, d’une part, toutes les figures fondatrices du féminisme arabe sont totalement engagées dans la lutte anticoloniale et, d’autre part, la « déconstruction du discours colonial sur ‘la femme traditionnelle’ » [26] à sauver de la misogynie des hommes « indigènes » démontre qu’en réalité le protectorat colonial vient renforcer le patriarcat local en maintenant la domination masculine, aux niveaux social, économique, juridique et familial, il n’y a aucune amélioration au statut des femmes « indigènes ».

Lire la partie 2

Publié le 10/02/2021


Après avoir obtenu une double-licence en histoire et en science politique, Margot Lefèvre a effectué un Master 1 en géopolitique et en relations internationales à l’ICP. Dans le cadre de ses travaux de recherche, elle s’intéresse à la région du Moyen-Orient et plus particulièrement au Golfe à travers un premier mémoire sur le conflit yéménite, puis un second sur l’espace maritime du Golfe et ses enjeux. Elle s’est également rendue à Beyrouth afin d’effectuer un semestre à l’Université Saint-Joseph au sein du Master d’histoire et de relations internationales.


Enseignante à l’Université de Genève (Unité d’arabe) et membre du Centre interdisciplinaire d’études de l’Islam dans le monde contemporain (UCL), Leïla Tauil est notamment spécialiste du statut des femmes musulmanes (Codes du statut personnel et de la famille et discours islamistes contemporains sur « la femme » en islam) ; des féminismes islamiques ; des féminismes arabes séculiers et de l’œuvre de Mohammed Arkoun. Elle est l’auteure de trois ouvrages : Les féministes de l’islam, de l’engagement religieux au féminisme islamique, Etude des discours d’actrices religieuses « glocales » (Ed. Pensées Féministes, 2011) ; Féminismes arabes : un siècle de combat. Les cas du Maroc et de la Tunisie (Ed. L’Harmattan, 2018) et Les femmes dans les discours fréristes, salafistes et féministes islamiques : une analyse des rapports de force genrés (Ed. Academia, 2020).
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