Appel aux dons mardi 15 octobre 2024



https://www.lesclesdumoyenorient.com/3649



Décryptage de l'actualité au Moyen-Orient

Plus de 3100 articles publiés depuis juin 2010

lundi 14 octobre 2024
inscription nl


Accueil / Actualités / Analyses de l’actualité

La crise du Golfe (2017-2021) : raisons, implications et bilan, deux ans et demi après la « réconciliation » des cinq États (2/2)

Par Justine Clément
Publié le 05/10/2023 • modifié le 05/10/2023 • Durée de lecture : 13 minutes

Crédits photo : A general view taken on January 5, 2021 shows the airport in the Saudi city of Al-Ula upon the arrival of journalists and delegates to cover the Gulf Cooperation Council (GCC)summit.
Fayez Nureldine / AFP

Lire la partie 1

II. Bilan de la crise : démonstration de la résilience qatarie et recomposition des alliances régionales

A. L’échec du bras de fer saoudo-émirati : la stratégie nationale du Qatar

Le blocus à l’encontre du Qatar menace d’abord l’économie du pays. Peu diversifiés, ses revenus reposent sur ses exportations énergétiques, dont l’exploitation représente toujours, en 2019, 47% du PIB et 79% des recettes budgétaires [1]. Pour amortir les conséquences de la crise, Doha permet notamment aux investisseurs étrangers de détenir à 100% des entreprises privées sur le sol qatari. La monarchie des al-Thani quitte l’OPEP en 2019 pour « concentrer ses efforts » [2] dans l’industrie gazière. Ainsi, le 5 mars 2018, le Fonds Monétaire International (FMI) annonce que le blocus n’a eu qu’un « effet transitoire » sur l’économie du pays [3], qui a pu compter sur ses exportations gazières et une banque centrale qui a puisé dans ses ressources pour soutenir le secteur bancaire national [4]. Le pays réussit tout de même à contenir son inflation, malgré le creusement de son déficit commercial [5].

Concernant ses importations, dont il est extrêmement dépendant, l’Émirat a rapidement changé ses fournisseurs de produits alimentaires - alors qu’environ 40% de son approvisionnement transitait par sa frontière terrestre avec l’Arabie saoudite [6] - au profit de la Turquie et de l’Iran. Le gouvernement a également annoncé vouloir développer le secteur agroalimentaire en débloquant près de 40 milliards de dollars pour le soutenir. Alors que la production nationale ne couvrait que 1% de la demande intérieure avant le blocus, le Qatar répondait, en 2018, à la moitié de ses besoins en viande, en poisson et en produits laitiers [7]. La production agricole a été multipliée par trois, notamment grâce au recours de serres développées par la société qatarie Agrico [8].

Au-delà des considérations économiques, la campagne de discréditation du Qatar n’a que très peu affecté l’image du pays. L’Émirat apparaît rapidement comme « victime des ambitions hégémoniques » [9] de l’Arabie saoudite et « géographiquement encerclé par ses alliés » [10]. Il jouit également d’un soft-power et d’un state-branding déjà bien installés, notamment grâce à sa force de médiation dans les conflits régionaux (Liban en 2008, Soudan en 2008-2009, Yémen entre 2007 et 2010), l’éventail de ses partenaires internationaux (États-Unis, Iran, Israël, Hamas…) mais également sa diplomatie sportive. Effectivement, l’accueil de la Coupe du Monde de football 2022 a été un élément important du soft-power qatari durant la crise. Finalement, au niveau national, le blocus imposé au Qatar de juin 2017 à janvier 2021 a montré sa résilience et a contribué à renforcer la légitimité du jeune émir. Si le pays a pu compter sur la réactivité de son gouvernement et le soutien de sa banque centrale et de ses fonds d’investissement, c’est également grâce à ses partenariats régionaux et internationaux que le pays a pu amortir les conséquences de la crise.

B. Renforcement de ses alliances régionales et internationales

Dès le début de la crise, le Qatar a pu s’appuyer sur ses partenaires régionaux, malgré un court moment d’hésitation. La Turquie est l’une des premières à sortir de sa neutralité et approuve, dès le 7 juin 2017, le déploiement de nouvelles forces militaires au Qatar. Ankara établit également un pont aérien et une liaison maritime [11] et exporte des produits de métallurgie et du matériel électrique [12] pour contourner le blocus imposé par le Quartet arabe. En 2018, les deux états auraient en plus signé un accord en vue de l’établissement d’une base navale turque au nord du Qatar [13], lors du Doha International Maritime Defence Exhibition (DIMDEX). Le Qatar bénéficie également du soutien de Téhéran qui envoie, dès le 11 juin 2017, « cinq avions chargés chacun d’environ 90 tonnes de produits alimentaires » et plus de « 350 tonnes de produits alimentaires chargées sur trois petits bateaux » [14]. Le Maroc, partenaire historique des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, annonce également le maintien de ses liaisons hebdomadaires avec la capitale qatarie en provenance de Casablanca ainsi que l’envoi d’une aide alimentaire dans le pays, l’expliquant comme un « geste de solidarité » qui « n’a pas de lien avec les aspects politiques » [15] qui secouent la région. Dans le Golfe, Oman et le Koweït, pourtant dépendants du parapluie sécuritaire saoudien, refusent de participer aux sanctions économiques prises à l’encontre du Qatar [16]. Mascate permet notamment à Doha d’importer et d’exporter des marchandises par voie maritime en lui ouvrant ses ports, dès 2017 [17].

Côté international, cette campagne régionale à l’encontre du Qatar a pour objectif premier la remise en cause de la fiabilité de Doha comme partenaire des États-Unis dans la région. Si Donald Trump s’est montré particulièrement virulent au début de la crise, en pointant du doigt le Qatar sur Twitter (« Durant mon récent voyage au Moyen-Orient, j’ai déclaré qu’il ne peut plus y avoir de financement d’idéologie radicale. Les leaders ont pointé du doigt le Qatar. Regardez ! » [18]), le Pentagone dément immédiatement la position du Président. La porte-parole du State Department déclare notamment : « Nous reconnaissons que le Qatar a accompli de gros efforts pour essayer d’enrayer le financement de groupes terroristes, en poursuivant les commanditaires, en gelant des avoirs et en mettant en place des contrôles stricts du système bancaire » [19]. Washington et Doha signent d’ailleurs, le 14 juin, un contrat d’armement de 12 milliards de dollars pour l’achat de F-15 [20]. Bien que les positions de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et des États-Unis s’accordent face à la menace iranienne - Trump s’étant montré particulièrement hostile à Téhéran - la crise du Golfe n’a pas remis en question l’alliance Washington-Doha. Pour rappel, le Qatar abrite sur son sol la plus grande base militaire américaine de la région (al-Udeid), où stationnent 10 000 soldats américains. En outre, Doha s’est également tourné vers d’autres puissances, comme la Chine et la Russie. En décembre 2017, le Qatar dévoile le missile chinois SY-400, lors de la parade militaire de la fête nationale [21]. Côté Russe, Doha reste en discussion avec Moscou durant la crise pour l’achat du système de défense aérienne S-400. D’ailleurs, l’Arabie saoudite aurait demandé à Paris de faire pression sur le Qatar afin d’empêcher l’acquisition du système, se disant même prêt à « mener une action militaire » contre l’Émirat [22].

Ainsi, si la crise du Golfe vise à l’isolement du Qatar, le pays a rapidement pu compter sur le renforcement de ses relations avec ses alliés. Le dénigrement espéré par Riyad et Abu Dhabi, notamment auprès du partenaire américain, n’a pas eu les effets escomptés.

III. Deux ans et demi après la « réconciliation » des cinq États, quels résultats ?

A. Une reprise timide des relations bilatérales

À la suite du Sommet d’al-Ula, les rencontres diplomatiques ont certes repris, mais avec une certaine timidité. Si l’Arabie saoudite et l’Égypte ont été les plus réactifs, les Émirats arabes unis et le Bahreïn se sont montrés réticents. Doha et Abu Dhabi ont pourtant, dès février 2021, convenu d’élaborer des « mécanismes et procédures conjoints » [23] pour consolider les liens bilatéraux, mais la réouverture de l’ambassade émiratie au Qatar n’est survenue qu’en juin 2023. De son côté, le Bahreïn a été le plus difficile à convaincre, notamment en raison des tensions récurrentes entre les deux pays concernant leur frontière maritime commune. En novembre 2020, les gardes côtes qataris avaient intercepté deux navires bahreïnis et Doha avait accusé Manama d’avoir « violé ses eaux territoriales » [24]. Ce n’est qu’en avril 2023 et juste après la « réconciliation » de l’Arabie saoudite et de l’Iran, survenue un mois plus tôt, qu’un premier rapprochement est visible, avec la signature d’un accord visant à la normalisation de leurs relations diplomatiques. Si le Covid-19 a pu avoir un effet déterminant quant à la réelle reprise des échanges bilatéraux, l’absence des leaders bahreïni, égyptien et émirati au Sommet d’al-Ula laisse penser à la persistance d’antagonismes avec le Qatar.

Les relations commerciales ont, elles aussi, repris. En 2021, soit l’année de la « réconciliation », les échanges économiques entre Doha et Riyad s’élèvent à 600 millions d’euros (contre 2,4 milliards d’euros en 2016) [25]. En 2022, les deux pays créent un conseil d’affaires bilatéral [26], posant les jalons d’une relance de leurs relations commerciales. Côté diplomatique, le Qatar n’a officiellement jamais été exclu d’organisations régionales. Cependant, comme signe de son « mécontentement », l’émir ne s’est pas rendu personnellement à certains sommets malgré le « protocole » habituel. Le dernier sommet du GCC auquel il avait assisté s’était tenu au Koweït, le 5 décembre 2017, soit juste après la mise en place du blocus. Pour les 39ème et 40ème sommets, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani avait préféré laisser ses envoyés assister aux réunions (en 2018, le ministre d’État aux Affaires étrangères, Sultan al-Marrikhi et en 2019, le Premier ministre Abdullah Ben Nasser al-Thani). Depuis le 41ème sommet du CCG à al-Ula, il représente, de nouveau, son pays. Des réunions de suivi ont également eu lieu entre des délégations qataries et émiraties ainsi que qatarie et égyptienne afin d’aborder les « questions préoccupantes » du blocus (soutien au terrorisme, relations avec les Frères musulmans) et poursuivre les efforts de normalisation impulsés lors du Sommet d’al-Ula. D’ailleurs, le 25 février 2022, le Qatar réitère sa demande à plusieurs dirigeants des Frères musulmans de quitter le pays [27], comme ce fût le cas en 2014 sous la pression de la communauté internationale.

Enfin, il paraît important de mentionner que l’accueil de la Coupe du Monde de Football 2022 par l’Émirat a motivé le rapprochement des cinq pays. Cet « effet Mondial » [28] a permis de recréer, au moins en surface, une certaine unité des États arabes dans la compétition sportive. Lors de la victoire saoudienne face à l’Argentine, le 22 novembre 2022, l’émir Tamim ben Hamad arborait le drapeau du Royaume saoudien. Ainsi, la levée du blocus a permis la reprise des échanges diplomatiques et économiques entre l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn, l’Égypte et le Qatar. Timide, elle laisse finalement penser que les logiques intrinsèques à la « réconciliation » sont plus complexes et pragmatiques.

B. Une « paix froide » [29] qui répond à des logiques pragmatiques

Cette « réconciliation » peut d’abord être interprétée à la lumière des intérêts saoudiens. L’élection de Joe Biden à la présidence américaine fait craindre à Riyad un « isolement » sur la scène internationale. En effet, alors que Donald Trump visite immédiatement l’Arabie saoudite en 2016 juste après son élection, Biden se montre plus réticent. Dans sa campagne électorale, l’ancien Vice-Président qualifie le Royaume d’« État paria » [30], notamment après l’éclatement de l’affaire Khashoggi. Le nouveau gouvernement américain décide d’ailleurs, dès le 22 janvier 2021, de déclassifier la note secrète de la CIA sur l’assassinat du journaliste, en octobre 2018. Concluant à la responsabilité directe du Prince héritier dans cette affaire, Joe Biden ordonne la suspension des ventes d’armes à l’Arabie saoudite et des F-35 aux Émirats arabes unis [31]. En février 2021, le secrétaire d’État Antony Blinken annonce la fin du soutien américain à la guerre menée par l’Arabie saoudite au Yémen et le retrait des Houthis de la liste noire des organisations terroristes de la CIA [32]. Historiquement, l’Arabie saoudite est le premier partenaire des Américains dans la région. Si Mohamed ben Salmane se montre rapidement proche du Président Trump dès 2016, il souhaite affirmer l’autonomie de l’Arabie saoudite vis-à-vis des États-Unis et « rééquilibrer » [33] ses partenariats internationaux, au profit de nouveaux acteurs comme la Chine et plus récemment, l’Iran. Cependant et malgré cette diversification des alliances, la sécurité de l’Arabie saoudite reste dépendante des Etats-Unis [34]. Ainsi, la levée du blocus dans ce contexte particulier de « prise de distance » avec Washington montre que le pays souhaite apaiser les tensions dans le Golfe et réinstaurer une « unité » entre les monarchies.

La « réconciliation » des cinq États apparaît également dans un contexte de désengagement américain, face à la menace iranienne. L’attaque de pétroliers dans le détroit d’Ormuz, imputée à l’Iran en 2019, fait planer sur la région une confrontation directe entre les puissances sunnite et chiite. D’ailleurs, la « déclaration d’al-Ula » est également le résultat des pressions exercées antérieurement par l’administration Trump, notamment via l’action de Jared Kushner, qui souhaite obtenir une « dernière victoire » en matière de politique étrangère à Donald Trump. L’intérêt américain pour l’unification des pays du Golfe s’inscrit dans la continuité de la politique de « pression maximale » à l’encontre de l’Iran. Pourtant, les Émirats arabes unis, par exemple, résistent aux pressions américaines et saoudiennes de désigner l’Iran comme responsable [35]. La stabilité de la région, y compris avec le voisin iranien, est une condition nécessaire d’attractivité pour les États du Golfe, qui ont construit leur modèle de diversification économique sur les services, le tourisme, le culturel ou encore la finance. Ainsi, le rapprochement avec le Qatar, qui entretient des relations « apaisées » avec Téhéran [36], a pu être une étape supplémentaire vers la normalisation des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite, qui intervient le 10 mars 2023.

Ensuite, le contexte économique a également été un facteur déterminant. La chute du prix du pétrole a considérablement affecté les économies du Golfe : alors qu’en 2018, le prix annuel moyen du baril était de 69,78 dollars, il chute à 41,47 dollars en 2020 [37]. En outre, l’épidémie de Covid-19 gèle l’économie des services (tourisme notamment) des pays concernés et particulièrement l’Arabie saoudite qui, pendant trois ans, limite le nombre des fidèles lors du Hajj. Les mégaprojets impulsés par la nouvelle génération de leaders des monarchies (MBS, MBZ…) nécessitent de nombreux Investissements Directs à l’Étranger (IDE), qui ne peuvent se faire qu’avec une stabilité régionale affichée. La « réconciliation » a également permis au Quartet arabe de renouer les liens avec la Turquie, puissance régionale qui s’est rangée du côté qatari. L’Arabie saoudite, qui avait des relations extrêmement tendues avec Ankara notamment après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul, a annoncé déposer, en mars 2023, 5 milliards de dollars à la banque centrale turque afin d’aider l’économie du pays, deux mois avant les élections présidentielles [38]. Riyad a également acquis les drones turcs Bayraktar TB2, de l’entreprise turque BaykarTech, signe selon David Rigoulet-Roze, d’une « forme d’autonomisation par rapport à ses fournisseurs militaires historiques » [39]. Côté Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed annonce dès le 24 novembre 2021 l’investissement de près de 10 milliards de dollars en Turquie [40]. Plus récemment, le 19 juillet 2023, les deux pays signent une série d’accords d’un montant estimé à plus de 50 milliards de dollars [41]. Pour l’Égypte également, avec qui la Turquie avait rompu ses relations diplomatiques dès les Printemps arabes, l’année 2021 a été le signe d’un réchauffement des échanges. En mai 2021, la visite d’une délégation turque en Égypte aborde la question de la normalisation. Depuis, les rencontres diplomatiques se sont multipliées.

Conclusion

Pour conclure, nous avons vu que les raisons de l’éclatement de la crise du Golfe répondent à des logiques historiques, déjà bien installées dans la seconde moitié du XXème siècle. Exacerbées par les Printemps arabes, elles atteignent leur paroxysme le 5 juin 2017, jour où l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et l’Égypte annoncent la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar et la mise en place d’un blocus. Malgré une « guerre d’influence » de trois ans et demi, le boycott n’a pas eu les effets escomptés : Doha a prouvé sa résilience en réorganisant sa politique intérieure mais également en s’appuyant sur ses alliés régionaux et internationaux. La reprise des relations diplomatiques et des échanges économiques, ainsi que l’accueil de la Coupe du Monde de Football par le Qatar ont d’abord montré une « unité de façade » dans la région. Pourtant, la levée du blocus, qui répond à des logiques de realpolitik, ne peut réinstaurer la confiance qui prévalait dans le Golfe. L’Arabie saoudite, affaiblie par son image d’« État paria », craint l’arrivée au pouvoir de Joe Biden. L’aspect économique a également été déterminant, les économies du Golfe n’étant que peu diversifiées et ayant souffert de la pandémie de Covid-19 et de la chute des prix du pétrole. Les raisons du blocus, à savoir le soutien aux groupes terroristes et à la formule politique des Frères musulmans, n’ont que très peu été abordées. Finalement, il semblerait que le sommet d’al-Ula ait entériné l’idée d’une « paix froide » [42], évitant une « troisième crise » [43] entre les voisins du Golfe.

Publié le 05/10/2023


Justine Clément est étudiante en Master « Sécurité Internationale », spécialités « Moyen-Orient » et « Renseignement » à la Paris School of International Affairs (PSIA) de Sciences Po Paris. Elle a effectué un stage de 5 mois au Centre Français de Recherche de la Péninsule Arabique (CEFREPA) à Abu Dhabi en 2021, où elle a pu s’initier au dialecte du Golfe. Elle étudie également l’arabe littéraire et le syro-libanais.
En 2022 et 2023, Justine Clément repart pour un an au Moyen-Orient, d’abord en Jordanie puis de nouveau, aux Émirats arabes unis, pour réaliser deux expériences professionnelles dans le domaine de la défense.


 


Zones de guerre

Qatar

Économie