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La « diplomatie du drone » : un instrument de hard-power au service du soft-power turc (2/2). L’usage du drone en politique intérieure et étrangère turque

Par Emile Bouvier
Publié le 09/09/2021 • modifié le 09/09/2021 • Durée de lecture : 8 minutes

Lire la partie 1

1. Le TB2, symbole de fierté national(ist)e

Les drones turcs, et plus particulièrement le TB2, sont ainsi devenus un symbole de fierté nationaliste pour les autorités turques ; Selçuk Bayraktar est devenu également une célébrité nationale et a épousé en mai 2016 la plus jeune fille du Président Recep Tayyip Erdogan, Sümeyye.

Les drones deviennent, de fait, un véritable outil de communication politique en Turquie : la présidence turque s’emploie ainsi régulièrement à autographier les nouveaux appareils à leur arrivée dans leur unité d’affectation [1] tandis que les différents responsables politiques effectuent de réguliers déplacements dans les bases de drones situées dans le sud-ouest anatolien afin de s’enquérir du quotidien des pilotes et du bon fonctionnement des drones [2].

Outre la fierté nationaliste qu’il caresse et son efficience militaire, le Bayraktar TB2 revêt un caractère éminemment stratégique, et donc politique : a contrario d’un grand nombre de matériel de guerre turc, le drone est presque totalement « indigène », c’est-à-dire conçu et produit en Turquie, répondant ainsi au cahier des charges des Objectifs 2023. Selçuk Bayraktar avance le chiffre de 93% de contributions indigènes, « un record mondial » [3]. De fait, l’embargo sur les pièces de drones annoncé par le Canada en avril 2021 en raison de l’utilisation de technologies canadiennes dans les drones turcs déployés lors de la deuxième guerre du Haut-Karabagh [4] se serait montré presque sans effet selon les autorités turques [5], une affirmation toutefois remise en question par plusieurs experts militaires [6].

Dans cette optique d’autonomisation totale de son usage des drones, la Turquie travaille depuis 2017 [7] à développer son propre système de communication satellitaire afin de ne pas dépendre de la technologie américaine pour le contrôle de ses drones à long rayon d’action. L’entreprise turque CTech aurait déjà commencé à déployer en juillet 2021 plusieurs terminaux SATCOM permettant de contrôler chacun une douzaine de drones [8].

Toujours dans le souci d’accroître l’indépendance stratégique d’Ankara vis-à-vis de partenaires comme les Etats-Unis, la maîtrise technologique et industrielle du drone devrait permettre à la Turquie de développer un avion de combat indigène, afin de remplacer la flotte de chasseurs américains F-16 constituant l’essentiel des appareils de l’armée de l’air turque et de palier l’absence des F-35, avion de chasse de cinquième génération développé par un consortium d’Etats mais dont la Turquie a été expulsée par les Etats-Unis en juillet 2019 après son refus d’abandonner l’achat de missiles sol-air russes S400. Le TF-X, développé par l’entreprise turque TAI, devait effectuer son premier vol en 2023 [9] mais le fera finalement en 2025 [10].

2. Les alliés traditionnels de la Turquie, premiers acquéreurs des drones turcs

Les ventes de drones turcs revêtent donc un caractère éminemment géopolitique. En substance, les pays ayant acheté des appareils sans pilote turcs, ou qui se sont montrés intéressés pour en acquérir, peuvent être triés en deux catégories : d’une part les alliés traditionnels de la Turquie, qui n’ont pas attendu les victoires en Libye ou dans le Haut-Karabagh pour se porter acquéreurs et, d’autre part, les pays pour qui l’année 2020 s’est avérée une « révélation » quant à l’atout opérationnel et stratégique majeur que représentaient les drones turcs, en particulier le TB2.

Ainsi, dans la première catégorie, apparait le Gouvernement d’entente nationale libyen : équipé de Bayraktar TB2 à la fin de l’année 2019 grâce à Ankara [11], il s’en montre aujourd’hui un utilisateur assidu, expliquant, entre autres choses, les propos du représentant spécial des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, qui déclarait la même année que le conflit libyen était devenu « la plus grande guerre de drones au monde » [12].

Le Qatar, grand allié de la Turquie dans la région en raison du rôle de protectrice que cette dernière exerce à son endroit - notamment durant l’embargo dont le Qatar a fait l’objet de la part de la quasi-totalité du monde arabe du 5 juin 2017 au 5 janvier 2021 - s’est montrée intéressée dès 2018 par l’achat de drones turcs : en mars de cette année, en marge du « Doha International Maritime Defense Exhibition and conference » (DIMDEX 2018), Doha signe avec Ankara un contrat d’acquisition de six Bayraktar TB2 [13], livrés en avril 2019 [14].

Quant à l’Azerbaïdjan, alliée de la Turquie en raison notamment de leur proximité culturelle et de leur inimité commune à l’égard de l’Arménie, la vente et les livraisons sont plus récents et se sont également déroulés beaucoup plus vite : le ministre azéri de la Défense Zakir Hasanov annonce en juin 2020 le souhait de Bakou de se doter de drones turcs [15] et, le 17 juillet, Ismail Demir, président des Industries de défense turques (SSB) annonce que dans le cadre de la montée des tensions avec Erevan, « nos drones, munitions et missiles, ainsi que notre expérience, notre technologie et nos compétences sont au service de l’Azerbaïdjan » [16]. Si la date exacte de la livraison des drones ne semble pas trouvable en sources ouvertes, l’échéance a dû être très brève puisque, le 30 juillet 2020, l’Azerbaïdjan testait déjà ses drones lors d’un exercice conjoint avec la Turquie [17] et que, le 27 septembre de la même année, le deuxième conflit du Haut-Karabagh débutait.

L’Ukraine, avec qui la Turquie entretient des relations toujours meilleures depuis environ six ans sous l’impulsion des deux dernières administrations ukrainiennes [18], s’est également portée acquéreuse de drones turcs dès 2019 : d’un montant de 69 millions de dollars, le contrat prévoyait la livraison de six Bayraktar TB2 armés avec leurs munitions et un approvisionnement défini [19]. L’Ukraine et la Turquie font, de fait, souvent l’éloge de leur relation sécuritaire : en février 2021, le ministre ukrainien des Finances Serhii Marchenko déclarait que la coopération du complexe militaro-industriel turco-ukrainien « s’étendait de la terre à l’espace » [20]. Cette collaboration concerne notamment les drones : l’Ukraine produit les moteurs de certains drones turcs, à l’instar du Bayraktar AKINCI [21]. Kiev a ainsi annoncé son souhait d’acquérir cinq nouveaux Bayraktar TB2 en 2021 [22].

3. La « diplomatie du drone » : le drone turc, nouveau vecteur de soft-power

A la suite des prouesses médiatisées des drones turcs durant l’année 2020, notamment durant la guerre du Haut-Karabagh, plusieurs pays « inattendus » se sont montrés intéressés par l’acquisition de drones turcs.

Le premier pays à s’avancer le fera alors que le conflit arméno-azéri était encore en cours : le 6 octobre 2020, la Serbie annonce son fort intérêt pour les drones et, plus particulièrement encore, les drones turcs [23]. Aucun contrat n’a, toutefois, été formalisé pour le moment. Le mois suivant, c’est au tour du Kazakhstan d’exprimer son souhait d’abandonner les drones chinois que l’armée kazakh utilisait jusqu’alors, et de les remplacer par des Bayraktar TB2. Le 29 novembre, le ministère de la Défense annonce ainsi que le Kazakhstan entend prochainement acheter des drones turcs après que ceux-ci ont « démontré leur supériorité colossale dans le conflit du Caucase » [24]. Si un contrat n’a pas encore été signé, il y serait question de « 30-40 drones » [25]. Le 27 janvier 2021, le gouvernement bulgare a également exprimé son souhait de commander six TB2 à la Turquie [26]. Sans plus de détails, des négociations « seraient en cours » [27].

Provoquant un tollé parmi les membres de l’Union européenne et de l’OTAN [28], le coup de théâtre se déroule toutefois le 24 mai 2021, quand le premier pays de l’Alliance Atlantique, la Pologne, annonce avoir signé un contrat de 270 millions de dollars avec la Turquie visant à lui procurer 24 drones de combat TB2, lors d’une visite du chef de l’Etat polonais Andrzej Duda en Turquie [29]. Ce contrat n’a toutefois pas été le seul : concomitamment à ce nouveau partenariat militaire, plusieurs contrats dans les domaines du tourisme, de l’agriculture et du sport ont également été signés [30]. A l’instar de la relation turco-ukrainienne, la relation turco-polonaise a gagné en qualité transversale grâce, en grande partie, à l’achat des drones. Duda a ainsi affirmé son souhait que les relations commerciales entre la Turquie et la Pologne s’accroissent pour atteindre prochainement 10 milliards de dollars (contre 6,5 actuellement) [31], n’omettant pas de préciser que la Pologne était encore l’un des rares pays d’Europe à soutenir ouvertement l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne [32].

Contre toute attente, l’Arabie saoudite, dont les relations avec la Turquie se sont avérées pour le moins tendues ces derniers mois [33], s’est également montrée intéressée, en mars 2021, par les drones turcs. Là encore, aucun contrat ni promesse de vente n’a été signé ; toutefois, il faut comprendre cet intérêt saoudien dans le cadre d’une tentative réciproque de normalisation des relations entre les deux pays [34].

Le Maroc a également signé un contrat de 70 millions de dollars le 20 avril 2021 afin d’acquérir treize drones de combat turcs [35], tandis que l’Albanie a annoncé se tenir prête, le 29 juin 2021, à dépenser 9 millions de dollars afin d’acquérir des Bayraktar TB2 « à des fins civiles et militaires » [36]. Enfin, s’inscrivant dans les pas de son allié polonais de l’OTAN, la Lettonie a indiqué à l’issue d’une visite du ministre letton de la Défense à Ankara durant la semaine du 9 juin 2021, vouloir « explorer davantage les produits que la Turquie a à nous offrir, notamment Baykar, dont les drones ont fait la preuve d’une superbe technologie dans la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan » [37].

A noter, enfin, que si le Bayraktar TB2 apparaît à l’évidence comme le drone turc le plus prisé, d’autres appareils ne sont pas en reste : ainsi la Tunisie s’est-elle entendue avec la Turquie, le 17 décembre 2020, pour recevoir, moyennant 80 millions de dollars, trois drones Anka-S [38] et une formation pour 52 pilotes tunisiens à Ankara [39].

Conclusion

La percée technologique et industrielle des Trucs dans le milieu pourtant très fermé des drones a surpris nombre de chancelleries et d’états-majors. Fruit d’une volonté résolue d’autonomie stratégique - volonté parfois imposée, à l’instar du boycott canadien ou de la réticence américaine -, ce bond en avant est aussi dû, en large partie, à la personne de Selçuk Bayraktar. Ankara a toutefois su capitaliser militairement et diplomatiquement sur ce succès et en tirer les meilleurs bénéfices. Instrument de hard-power par excellence, le drone turc apparaît ainsi, au vu des nouvelles opportunités diplomatiques et du « charisme » technologique et industriel qu’il offre à la Turquie, un vecteur incontestable de soft-power.

Sitographie :
 Cumhurbaşkanı Erdoğan, imzasını böyle attı, Hürriyet, 03/02/2018
https://www.hurriyet.com.tr/gundem/cumhurbaskani-erdogan-imzasini-boyle-atti-40730625
 No damage to Turkish drone maker from Canadian move : Bayraktar, Hürriyet Daily News, 15/04/2021
https://www.hurriyetdailynews.com/no-damage-to-turkish-drone-maker-from-canadian-move-bayraktar-163954
 Canada Ceases Bayraktar TB2 Drone Tech Export to Turkey over its use in Nagorno-Karabakh, Defense World, 13/04/2021
https://www.defenseworld.net/news/29337/Canada_Ceases_Bayraktar_TB2_Drone_Tech_Export_to_Turkey_over_its_use_in_Nagorno_Karabakh#.YPcB6-gxBPZ
 Why Turkish drones will not be affected by Canada’s sanction, TRT World, 15/04/2021
https://www.trtworld.com/magazine/why-turkish-drones-will-not-be-affected-by-canada-s-sanctions-45933
 Turkey produces the first domestic UAV SOTM terminal, Defense Here, 13/02/2021
https://www.defensehere.com/eng/defense-industry/turkey-produces-the-first-domestic-uav-sotm-terminal/110117
 Turkey develops domestic satellite terminals for drones, Daily Sabah, 09/10/2020
https://www.dailysabah.com/business/defense/turkey-develops-domestic-satellite-terminals-for-drones
 ‘Largest drone war in the world’ : How airpower saved Tripoli, Al-Jazeera, 28/05/2020
https://www.aljazeera.com/news/2020/5/28/largest-drone-war-in-the-world-how-airpower-saved-tripoli
 Turkey’s Baykar to export armed UAVs to Qatar, Anadolu Ajansi, 14/03/2018
https://www.aa.com.tr/en/middle-east/turkeys-baykar-to-export-armed-uavs-to-qatar/1088587
 Azerbaijan to buy armed drones from Turkey, Defense news, 25/06/2020
https://www.defensenews.com/unmanned/2020/06/25/azerbaijan-to-buy-armed-drones-from-turkey/
 Azerbaijan Offered Turkish Drones, Missiles as Dispute with Armenia Escalates, Defense World, 17/07/2020
https://www.defenseworld.net/news/27447/Azerbaijan_Offered_Turkish_Drones__Missiles_as_Dispute_with_Armenia_Escalates#.YPcCBegxBPZ
 THY ile Hava-İş arasındaki görüşmelerde sonuç yok !, Hava Haber, 30/07/2020
https://havahaber.com/thy-ile-gorusme-sonrasi-hava-isten-aciklama/
 As Russia Escalates, Where Do Turkey-Ukraine Relations Stand ?, Wilson Center, 22/04/2021
https://www.wilsoncenter.org/blog-post/russia-escalates-where-do-turkey-ukraine-relations-stand
 Turkish firm to sell drones to Ukraine in $69 million deal, Defense News, 14/01/2019
https://www.defensenews.com/unmanned/2019/01/14/turkish-firm-to-sell-drones-to-ukraine-in-69-million-deal/
 Ukraine eyes more joint defense projects with Turkey, Anadolu Ajansi, 03/02/2021
https://www.aa.com.tr/en/economy/ukraine-eyes-more-joint-defense-projects-with-turkey/2132853
 Turkish drone with Ukrainian engine breaks altitude record, Ukinform, 09/07/2021
https://www.ukrinform.net/rubric-defense/3278038-turkish-drone-with-ukrainian-engine-breaks-altitude-record.html
 Turkish drones to strengthen Ukrainian military power, FM says, Daily Sabah, 20/06/2021
https://www.dailysabah.com/politics/diplomacy/turkish-drones-to-strengthen-ukrainian-military-power-fm-says
 Serbia eyes buying Turkish-made combat drones, Anadolu Ajansi, 06/10/2020
https://www.aa.com.tr/en/europe/serbia-eyes-buying-turkish-made-combat-drones/1996795
 Kazakhstan may ditch Chinese UAVs for Turkish Bayraktar TB2s, Russian media claims, Daily Sabah, 29/11/2020
https://www.dailysabah.com/business/defense/kazakhstan-may-ditch-chinese-uavs-for-turkish-bayraktar-tb2s-russian-media-claims
 How Turkey’s Bayraktar Drones Became an International Success, Defense World, 27/05/2021
https://www.defenseworld.net/feature/56/How_Turkey_s_Bayraktar_Drones_Become_an_International_Success#.YPcCL-gxBPZ
 Avrupa sıraya girdi ! Yunanistan’dan Türkiye itirafı, Eko Trent, 18/01/2021
https://ekonomi.haber7.com/ekonomi/haber/3057811-avrupa-siraya-girdi-yunanistandan-turkiye-itirafi
 Poland continues to draw EU, NATO ire over Turkish drone purchases, DW, 07/06/2021
https://www.dw.com/en/poland-continues-to-draw-eu-nato-ire-over-turkish-drone-purchases/a-57775109
 Poland to Acquire 24 Turkish-Made Combat Drones, VOA, 24/05/2021
https://www.voanews.com/europe/poland-acquire-24-turkish-made-combat-drones
 Poland buys 24 Turkish drones in first for NATO and EU, Daily Sabah, 24/05/2021
https://www.dailysabah.com/business/defense/poland-buys-24-turkish-drones-in-first-for-nato-and-eu
 Warsaw supports Turkey’s EU accession, Polish envoy says, Daily Sabah, 27/01/2018
https://www.dailysabah.com/diplomacy/2018/01/27/warsaw-supports-turkeys-eu-accession-polish-envoy-says
 Saudi Arabia wants to buy Turkey’s armed drones : Erdogan, Al-Jazeera, 16/03/2021
https://www.aljazeera.com/news/2021/3/16/saudi-arabia-willing-to-buy-turkeys-armed-drones-erdogan
 Morocco to Receive 13 Bayraktar TB2 Combat Drones From Turkey, The Defense Post, 20/04/2021
https://www.thedefensepost.com/2021/04/20/morocco-buys-turkish-bayraktar-drones/
 Albania earmarks over $9M for Turkish Bayraktar TB2 UCAVs, Daily Sabah, 29/06/2021
https://www.dailysabah.com/business/defense/albania-earmarks-over-9m-for-turkish-bayraktar-tb2-ucavs
 Latvia wants to explore products Turkey offers in defense industry, Daily Sabah, 09/06/2021
https://www.dailysabah.com/business/defense/latvia-wants-to-explore-products-turkey-offers-in-defense-industry
 Tunisia Signs $80 Million Deal for Three Turkish Anka-S Combat Drones, The Defense Post, 17/12/2020
https://www.thedefensepost.com/2020/12/17/tunisia-buys-anka-s-drones/
 Turkey to Export First Anka-S Unmanned Aerial Vehicles to Tunisia, The Military leak, 17/12/2020
https://militaryleak.com/2020/12/17/turkey-to-export-first-anka-s-unmanned-aerial-vehicles-to-tunisia/

Publié le 09/09/2021


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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