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Les Turkmènes irako-syriens, témoignage vivant des siècles de domination ottomane sur le Levant (5/5). Les Turkmènes de Syrie, discrets mais omniprésents dans l’équation turco-syrienne

Par Emile Bouvier
Publié le 25/10/2021 • modifié le 25/10/2021 • Durée de lecture : 13 minutes

Lire les parties 1, 2, 3 et 4

1. Arrivée et installation des Turkmènes en Syrie : une trajectoire similaire à celle de leurs pairs irakiens

La migration turcique en Syrie commence au XIème siècle, durant l’époque seldjoukide ; la première présence documentée des Turkmènes est en effet située en 1064 : cette année-là, le prince turcoman Ibn Khan (date de naissance inconnue - mort en 1070) et mille de ses archers entrent dans Alep à la demande de l’émir arabe Attiya ibn Salih (date de naissance inconnue - mort en 1073), alors en proie à une mutinerie de ses soldats bédouins de la tribu Banu Kilab, qui soutenait son rival l’émir mirdasside Mahmud ibn Nasr (date de naissance inconnue - mort en 1075). Amenés au fil des conflits et des conquêtes seldjoukides dans la région, les Turkmènes deviendront de plus en plus nombreux à compter de 1071, date de l’entrée seldjoukide en Syrie, puis 1078 (prise de Damas) et 1086 (prise d’Alep) [3]. La dynastie turcique zengide (1127-1222) continuera d’installer des Turkmènes dans le nord de la Syrie, notamment la région d’Alep [4], afin de contrer les attaques des Croisés. En récompense de leur service militaire, les soldats turkmènes se verront remettre des lopins de terre en Syrie, essentiellement le long de la côte et dans le nord, le long des frontières de l’actuelle Turquie [5].

L’ère du sultanat mamelouk d’Egypte (1250-1517) initie une nouvelle dynamique : les forces mameloukes entrent en Syrie en 1260 et installent leur deuxième capitale à Damas -la première restant Le Caire. Durant la seconde moitié du XIIIème siècle, les Turkmènes amenés dans la région par les Seldjoukides sont progressivement incorporés à l’armée mamelouke ; en 1265, le sultan mamelouk Baybars (1223-1277) capture la ville de Qara (à une centaine de kilomètres au nord de Damas, sur la route de Homs) et y installe une garnison turkmène avant d’en aménager plusieurs autres sur le littoral syrien pour protéger la région [6]. Les soldats turkmènes gagneront en importance et en nombre, au point qu’au XVème siècle, l’écrivain Khalil az-Zahiri en comptabilisera ainsi 180 000 en Syrie [7].

Le sultan ottoman Selim Ier (1470-1520) met fin au règne mamelouk sur la Syrie en prenant le contrôle du pays en 1517. A l’instar de ce qui se fera en Irak quelques années plus tard, l’administration ottomane encourage les Turcs anatoliens à s’établir dans des villes et secteurs militairement stratégiques de Syrie [8]. L’installation des Turkmènes dans le pays se poursuit donc au fil du XVIème siècle, notamment dans la campagne environnant les villes de Homs et de Hama afin de contenir la menace bédouine [9]. Les autorités ottomanes continueront d’établir des Turkmènes en Syrie jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale afin de positionner des sujets loyaux dans les provinces stratégiques de l’Empire et contrebalancer, d’un point de vue démographique, les ethnies pouvant représenter une menace à la stabilité ou à l’autorité de Constantinople [10].

A la fin du XIXème siècle, les Turcs ayant fui - et perdu - leurs propriétés durant les affrontements avec l’Empire tsariste, notamment dans les Balkans, seront réinstallés en Syrie de 1878 à 1906 et se verront remettre des lopins de terre compensatoires par les autorités ottomanes, notamment dans le nord du pays. Le géographe français Vital Cuinet (1833-1896) notera ainsi, dans son ouvrage « La Turquie d’Asie, géographie administrative : statistique, descriptive et raisonnée de chaque province de l’Asie Mineure », que les Turkmènes représentaient en 1884 la deuxième plus grande ethnie dans la région d’Alep [11].

2. Du mandat français à la Guerre civile syrienne 

Le 20 octobre 1921, le traité d’Ankara est signé entre la France et la Turquie et met fin aux hostilités entre les deux pays. Le traité prévoit que le sandjak d’Alexandrette, peuplé à majorité de Turcs et Turkmènes, soit régi par un régime autonome au sein de la Syrie mandataire française. Les clauses du traité, et notamment son article 7, prévoient que les habitants turcs du district pourront bénéficier de toute latitude pour assurer leur développement culturel et que la langue turque y sera officiellement reconnue [12]. L’article 9 stipule par ailleurs que la tombe de Süleyman Şah bin Kaya Alp (1167-1227), grand-père du fondateur de l’Empire ottoman Osman 1er (1258-1326), « restera, avec tous ses attributs, la pleine propriété de la Turquie » [13].

Quinze ans plus tard, en septembre 1936, la France annonce accorder sa pleine indépendance à la Syrie, qui récupérerait par la même occasion le sandjak d’Alexandrette. Le Président de la République de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk, s’empresse aussitôt de demander à la France que le sandjak devienne indépendant, à la fois de la France et de la Syrie [14]. Après avoir été consultée, la Société des Nations ordonne l’envoi d’une délégation dans le district en janvier 1937 afin d’examiner la pertinence de la requête turque. Cette dernière sera approuvée par les experts, qui statueront que les Turcs sont, indiscutablement, en majorité dans le district [15]. Des élections sont ainsi tenues en juillet 1938, au terme desquelles les Turcs s’imposent en majorité, avec vingt-deux sièges dans un Parlement de quarante, au sein du nouvel Etat de Hatay, nom turc d’Alexandrette. Ce dernier reste toutefois un protectorat franco-turc. Finalement, face à l’insistance des députés du Hatay qui adoptent le drapeau turc et demandent leur rattachement à la Turquie, la France [16] accepte que la Turquie annexe l’ancien sandjak le 23 juillet 1939 [17].

De l’indépendance effective de la République de Syrie le 17 avril 1946 jusqu’au début de la Guerre civile syrienne (2011 - en cours), les Turkmènes en Syrie consolideront leur emprise démographique dans le nord du pays et plus particulière dans la région de Lattaquié. En 2015, le chercheur turc Mesküre Yilmaz recensait ainsi 265 localités turkmènes aux alentours du port syrien [18], certaines avec des noms laissant présager sans peine leur caractère turkmène, à l’instar par exemple des villes de Salib al-Turkman ou encore de Jabal al-Turkman.

Tout comme en Irak, les Turkmènes syriens feront également l’objet de politiques d’arabisation forcée, notamment au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de l’indépendance effective de la Syrie : de nombreux villages turkmènes seront renommés afin d’arborer des noms arabes tandis que des portions de leurs terres seront nationalisées afin d’être ensuite réattribuées à des paysans arabes [19]. Les Turkmènes se verront d’ailleurs refuser le droit d’établir des associations ou écoles à caractère communautaires ; sous le régime de Hafez al-Assad (1930 - 2000), père de l’actuel président Bachar al-Assad (en poste depuis le 17 juillet 2000), les publications en turc seront par ailleurs prohibées [20].

Sans protection de leurs droits politiques et culturels par la Constitution syrienne ou tout autre texte de loi, les petites enclaves turkmènes seront arabisées sans résistance majeure durant les premières années de la République arabe syrienne ; les enclaves plus conséquentes, notamment dans le nord-ouest du pays, se montreront quant à elles plus résilientes [21]. Ces politiques discriminatoires créeront un élan migratoire des Turkmènes syriens vers la Turquie, notamment dans les districts de Hatay, Adana et Kirikhan [22].

3. Rôle militaire dans la Guerre civile syrienne

La communauté turkmène se trouvera, malgré elle, au cœur de la Guerre civile syrienne (2011 - en cours). La région d’Alep et celles de Hama et Homs seront en effet le théâtre d’affrontements violents et de bombardements, tant de la part du régime syrien que des rebelles, de Daech, ou de la Russie.

Peu enclins à soutenir le régime de Damas en raison de son autoritarisme et de ses politiques discriminatoires, et encouragés par la Turquie à prendre part à la révolution, de larges pans de la communauté turkmène se soulèveront, tant militairement que politiquement, dès les premiers mois du conflit [23]. Concomitamment aux premiers revers essuyés par les forces de Bachar al-Assad, une pléiade de partis et mouvements politiques turkmènes verront ainsi le jour : le Groupe turkmène syrien, fondé par Bekir Atacan en avril 2011, sera créé presqu’en même temps que la Mouvement turkmène syrien, dont Ali Öztürkmen prendra immédiatement la tête. Ces deux organisations s’unifieront ensuite le 15 février 2012 sous l’impulsion de Yusuf Molla pour former le Bloc turkmène syrien (BTS) [24].

Le Bloc se dotera d’une branche armée, les Brigades turkmènes syriennes, massivement soutenues par la Turquie, tant en matière financière que de formation, de matériel, de renseignement encore d’appui feu aérien ou terrestre [25]. Ces Brigades fédèrent un vaste camaïeu de groupes armés turkmènes, parmi lesquels la célèbre Division Sultan Murad [26], la Brigade Mehmet le Conquérant, le Bataillon Anwar al-Haq et bien d’autres prenant part parallèlement - ou plutôt complémentairement - à la coalition dite de « l’Armée nationale syrienne », fer de lance des opérations militaires turques dans le nord syrien et en Libye notamment, et qui alignerait un total de 80 000 à 100 000 hommes [27]. Selon la BBC, les effectifs des seules Brigades turkmènes syriennes en 2012 étaient estimés entre 2 000 et 10 000 hommes [28].

Les groupes insurgés turkmènes s’alignent résolument sur la même ligne diplomatique que la Turquie [29] et ont combattu tour à tour le régime syrien, les forces kurdes et l’Etat islamique. Seuls deux groupes armés turkmènes ont refusé d’intégrer les Brigades turkmènes syriennes : la Brigade seldjoukide [30] et le Bataillon turkmène de Manbij [31], tous deux membres des Forces démocratiques syriennes (FDS) et opérant dans le Rojava, le Kurdistan syrien. En-dehors de ces deux groupes armés, les autres opèrent sous le commandement de la Turquie et se trouvent essentiellement dans les art2989 territoires occupés par la Turquie dans le nord de la Syrie à la suite des offensives « Bouclier de l’Euphrate » (2016, région d’Al-Bab) « Rameau d’Olivier » (2018, canton d’Afrin) et « Source de Paix » (2019, nord-est de la Syrie).

D’une scission avec le BTS le 12 mars 2012 naîtra le Mouvement démocratique turkmène syrien (MDTS), sous l’égide des fondateurs des premiers mouvements turkmènes Bekir Atacan et Ali Öztürkmen. Bien plus faible que le BTS toutefois, le MDTS concentre l’essentiel de ses forces politico-militaires sur la région d’Alep. Preuve de leur imbrication incontestable avec la Turquie, le quartier-général du BTS et du MDTS ont tous deux été basés à Istanbul durant l’essentiel de la guerre civile, et ne se sont ré-établis en Syrie qu’en 2019 [32].

Afin d’unir la voix de ces deux mouvements, la Plateforme turkmène syrienne (aujourd’hui appelée Assemblée turkmène syrienne) est créée sous l’impulsion de la Turquie dès le 15 décembre 2012. Malgré la rivalité opposant le MDTS au BTS, cette coalition est toujours active aujourd’hui et obtient des résultats pour le moins probants : elle représente ainsi les Turkmènes syriens aux différentes Conférences de la paix organisées à Genève depuis 2016, alors même que les Kurdes ne sont toujours pas parvenus à obtenir de siège à la table des négociations [33]. L’Assemblée turkmène syrienne fait en effet partie de la Coalition nationale syrienne, une alliance hétéroclite de groupes rebelles syriens, reconnue comme seule représentante légitime du peuple syrien par une vingtaine de pays et organisations internationales dont les Etats-Unis [34], l’Union européenne [35], la Ligue arabe [36] ou encore la Turquie [37].

4. Les Turkmènes syriens, vecteurs et prétexte parmi d’autres de l’ingérence turque dans le nord de la Syrie

Comme le soulignent de nombreux mouvements opposés à la Turquie, notamment kurdes, les territoires syriens occupés par les forces turques semblent faire l’objet d’une ingénierie démographique et culturelle conduite par Ankara dans le but de les turkifier et, surtout, de les « dékurdifier ». Les autorités turques semblent en effet cultiver l’ambition de créer un vaste glacis protecteur à ses frontières méridionales, courant du nord-ouest de la Syrie au nord-est de l’Irak (où la Turquie a également déployé de nombreuses forces), vidé de tout élément kurde [38]

Plusieurs ONG [39] et mouvements kurdes [40], mais aussi l’ONU [41], témoignent en effet régulièrement des expulsions de résidents kurdes, des expropriations, menaces et discriminations ouvertement menées à l’encontre des populations non-arabes et non-turkmènes habitant le canton d’Afrin. Les logements abandonnés par les Kurdes sont réattribués à des Arabes, des Turkmènes, et/ou des mercenaires syriens d’Ankara et leur famille [42].

Dans le nord-ouest de la Syrie, l’héritage ottoman et la forte présence des Turkmènes sont ainsi utilisés comme prétexte pour justifier l’expulsion des Kurdes et la restitution de ces terres à une population arabe et turcique. Les autorités turques procèdent ainsi une turcisation volontariste des territoires du nord-ouest syrien sous contrôle de l’armée turque et de « l’Armée nationale syrienne ». Les bâtiments officiels arborent ainsi des drapeaux turcs et des portraits du fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk, voire de l’actuel président Recep Tayyip Erdogan [43].

La toponymie est turcisée, qu’il s’agisse de places, de parcs ou encore d’écoles. Le square central d’Afrin, autrefois nommé « place Saraya » est désormais renommé « place Erdogan » ; le rond-point Kawa al-Haddad porte désormais le nom de l’offensive turque « Rameau d’Olivier », tandis que le parc d’Azaz (entre Afrin et Al-Bab) s’appelle maintenant le « parc de la Nation ottomane ». Les noms des localités elles-mêmes n’échappent pas à cette politique : le village de Kastal Mekdad s’appelle désormais « Souuldjouk Obasi » (« Oba [44] seldjoukide ») et le village de Kutana est renommé « Zafer Obasi » (« Oba de la victoire ») [45].

Concomitamment à ces changements, la Turquie met en valeur le passé turc sur ces territoires. En juillet 2018 par exemple, Ankara a annoncé vouloir transformer en musée une petite maison de la ville de Raju, au nord-ouest d’Afrin, qui avait été utilisée comme poste de commandement avancé par Mustafa Kemal Atatürk pendant la Première Guerre mondiale [46].

Les autorités turques ne cachent pas, de fait, leur ambition de reprendre durablement pied dans une région qu’elles estiment être une possession légitime de la Turquie, notamment en raison de la substantielle communauté turkmène y résidant et du passé ottoman sur la région. Ankara affirme en effet que des districts comme Afrin étaient encore sous administration ottomane à la fin de l’année 1921, soit un an après l’établissement du mandat français sur la Syrie, et que la communauté turkmène y est présente depuis le XIème siècle [47]. Le ministre turc de l’Intérieur, parmi les plus fervents lieutenants de la présidence turque, affirmait par ailleurs en 2019 que le nord de la Syrie était « partie intégrante de la patrie turque, comme stipulé par le Mîsâk-ı Millî » [48] (« Serment national ») [49] ; il s’était d’ailleurs rendu, de façon tout à fait inédite, dans le nord-ouest syrien en mai 2018, à Al-Rai, afin de rencontrer les soldats et les responsables de l’administration proturque qui y était mise sur pied [50].

Si Ankara a fait pour le moment des territoires sous son contrôle dans le nord de la Syrie une ligne de démarcation avec les territoires tenus par les Kurdes et les forces de Bachar al-Assad, il apparaît également probable que la Turquie puisse chercher à faire de ces régions des extensions naturelles du territoire turc ; la forte présence des Turkmènes syriens se montre, à cet égard, déterminante.

Conclusion

Les Turkmènes irako-syriens apparaissent ainsi comme les témoignages, autant que les héritiers, de plusieurs siècles d’invasions et d’administration turciques au Levant. Leurs liens avec la Turquie apparaissent aujourd’hui encore omniprésents et se placent au centre de la construction identitaire turkmène, en Syrie comme en Irak. L’exploitation de cette communauté par des acteurs exogènes, notamment la Turquie, condamne les Turkmènes à prendre une part active, parfois contre leur gré, aux manœuvres géopolitiques moyen-orientales. La scène politique turkmène, pour le moment notoirement sommaire en Irak ou conditionnée aux aléas de la guerre civile syrienne ainsi qu’au soutien de puissances extérieures, explique la faiblesse de la voix turkmène au Moyen-Orient, malgré l’ampleur démographique très notable de cette communauté. La question de la formation d’un mouvement politique turkmène transnational, dénué de toute influence étrangère trop prégnante, est donc toute ouverte aujourd’hui pour porter la voix des Turkmènes dans la région.

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 Syrian opposition takes Arab League seat, The Guardian, 26/03/2013
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 Turkey recognises new Syrian opposition, France 24, 15/11/2012
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https://www.hrw.org/news/2018/06/14/syria-turkey-backed-groups-seizing-property
 Meurtres, viols, enlèvements, pillages… La tragédie d’Afrin continue sous l’occupation turque, Rojinfo, 05/10/2020
https://rojinfo.com/meurtres-viols-enlevements-pillages-la-tragedie-dafrin-continue-sous-loccupation-turque/?nowprocket=1
 Ce que révèle le rapport de l’ONU sur les exactions subies par les Kurdes en Syrie, Europe 1, 16/09/2020
https://www.europe1.fr/international/ce-que-revele-le-rapport-de-lonu-sur-les-exactions-subies-par-les-kurdes-en-syrie-3992360
 Afrin residents live in rent ; their homes are sold by mercenaries, ANHA, 17/09/2021
https://hawarnews.com/en/haber/afrin-residents-live-in-rent-their-homes-are-sold-by-mercenaries-h26759.html
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https://www.al-monitor.com/originals/2019/08/turkey-syria-bitter-legacy-of-the-turks-in-afrin.html
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https://www.aa.com.tr/tr/turkiye/misakimillinin-guney-sinirlari-belgelere-yansidi/1376163
 İçişleri Bakanı Soylu, Suriye’de görevli özel harekat polisleriyle bayramlaştı, Anadolu Ajansi, 24/05/2020
https://www.aa.com.tr/tr/pg/foto-galeri/icisleri-bakani-soylu-suriyede-gorevli-ozel-harekat-polisleriyle-bayramlasti/0

Publié le 25/10/2021


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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